LIBÉRER

CHAPITRE 22 : Papillon.

SAMANTHA.

Trois heures plus tard. Centre commercial.

J'ai extrêmement mal au pieds.

— On rentre ici !

Et c'est sûrement la millième fois qu'elle nous sort cette phrase en trois heures.

— Madi, souffle Jas, la mine dépitée.

Je suis sûre de connaître les moindres recoins de ce centre commercial tellement elle nous trimballe partout depuis notre arrivée.

— MADI ! Répète Jas, un brin agacée.

Notre reine du shopping s'arrête brusquement et se tourne vers nous en haussant un sourcil. Elle pose ses poings remplis de sac de tous genres sur ses hanches et nous dévisage une à une.

— Mais quoi ? cingle t-elle.

Jasmine lève les yeux au ciel et esquisse un faux sourire

— Je suis fatiguée, mes pieds tremblent et j'ai faim, énonce t-elle en dépliant ses doigts un à un, en plus je suis assommée de messages d'Alex qui en a marre d'atte-

Madi fronce ses sourcils puis soupire et la coupe :

— Promis, c'est la dernière boutique.

Jas secoue la tête et recule d'un pas.

— Tu l'as dit il y a une heure et nous y voilà. Vas-y seule, moi, je vais chercher où manger.

— Ok, tu viens Sam ? dit-elle en posant son regard sur moi.

Mon cœur s'emballe parce que maintenant je suis le centre de leur attention et je ne sais pas quoi faire. Je suis Madi ou Jas ?

J'avoue que j'ai aussi très faim, pour une fois. Mais je n'ai pas vraiment envie de vexer Madi. Et-

— Tes besoins avant ceux des autres, alors ? Me dit Jas doucement.

— En fait... j'ai aussi faim ? Dis-je en plissant les yeux.

Madi soupire bruyamment et fusille Jas du regard avant de marmonner des trucs inaudibles et de nous passer devant d'un pas rageux. Est-ce qu'elle est fâchée contre moi ?

Oh non,non, non c'est pas ce que je voulais.

J'allais pour la rattraper mais Jas m'arrête.

— Elle boude, elle n'est aucunement fâchée. Tu verras, devant un bon plat, l'histoire sera aux oubliettes.

— Qu'est-ce que vous faîtes ?! J'ai faim maintenant ! Ramenez vos fesses, crie t-elle sans se gêner du monde autour de nous.

Jas soupire, désespérée, et nous nous mettons à la recherche d'un endroit où nous pourrons manger tranquillement avant de, je l'espère, rentrer à la maison parce que j'ai vraiment besoin de dormir.

Je n'ai pas beaucoup de sac, contrairement à Madi et Jas qui ont, limite, dévalisés les magasins. Je n'ai pas voulu en faire trop parce que de toutes les façons, je n'avais rien a acheté.

Si elle ne m'avait pas forcé à acheter de nouveaux sous-vêtements, quelques robes et chaussures autres que mes éternelles baskets, je me serais contenter des deux pulls et des trois jeans que j'avais choisi.

Elles m'ont aussi accompagnés acheter un ordinateur et un téléphone car c'est indispensable pour les cours. Et pour la vie tout court. Elles se sont demandés comment j'arrivais à me débrouiller sans internet et quand je leur ai répondu que je passais beaucoup de temps à la bibliothèque, elles ont grimacés.