SAMANTHA.
Ce matin, je me suis réveillée avec un horrible mal de tête. Lorsque je suis passée par la douche, je me suis effrayé de mon reflet. J'avais d'énormes cernes sous mes yeux bouffis, mes cheveux étaient en vrac et ma peau trop pâle pour être vivante.
Ouais, vivante.
Je pensais être seule en bas mais c'était sans compter sur le père et la petite sœur de Dave qui était à table. Je me sentais tout d'un coup mal a l'aise d'être venue à l'improviste et de me présenter à son père avec des vêtements de son fils. Il pouvait s'imaginer n'importe quoi et Pourtant il ne l'a pas fait, ce qui fut un soulagement pour moi.
Ça m'a fait un bien fou de discuter de sujet normaux avec des personnes normales, à table, comme une famille.
Comme une famille.
Après avoir échangé sur quelques banalités comme l'école et les examens qui approchent à grands pas, son père et Savannah sont sortis pour rejoindre les parents de monsieur Smith comme tous les dimanches.
Aujourd'hui, Dave n'est pas avec eux tout simplement parceque je suis là. J'aurais bien pu partir, ça me gêne de boycotter son planning. Je pouvais trainer quelque part avant de me décider à aller affronter mes colocataires mais il a insisté pour me tenir compagnie jusqu'à ce que je me décide.
— Je la dépose vers quinze heures avant de filer au mariage des Robertson, informe son père.
— Je suis là, t'inquiètes, répond Dave.
Monsieur Smith me salue, Savannah m'envoie un baiser volant et la porte se referme derrière eux.
— On monte ? Je ne reste pas trop en bas d'habitude, me propose t-il.
J'acquiesce. Après tout, je m'invite déjà chez lui et je dérange son planning journalier, autant être agréable et dire oui à ce qu'il me propose.
Nous entrons dans... sa chambre et je reconnais qu'elle ressemble à Dave. Dans les tons neutres blanc, blanc cassé, un lit deux places, un bureau, une armoire et un canapé avec vue sur la grande baie vitrée donnant sur l'arrière de la maison. Simple et Belle.
Donc il est simple et beau ?
Bravo conscience !
Je ne sais pas pour quelle raison cette voix horripilante est de retour mais ça commence fortement à m'agacer. Je frotte mon front avec la paume de ma main.
— Vas-y fait comme chez toi, me dit-il en grattant l'arrière de sa tête.
Il vient s'assoir près de moi sur le lit. Je le sens hésiter un instant mais il finit par rompre ce silence qui devenait pesant en posant la question que je redoutais.
— Tu veux en parler ?
Ma gorge se noue violemment et les événements précédents me reviennent en tête de plein fouet. Alors c’est vraiment la réalité… leur réalité.
Est-ce que je veux en parler ? Bien-sûr, sinon je ne l'aurais pas appeler. Mais après une longue nuit de réflexion, c'est un sujet sensible, et qui plus est, ne me regarde pas. Je ne peux pas dévoiler un truc pareil. Je déteste devoir lui mentir mais je suis obligée car les enjeux sont... forts. Je veux dire, c'est quand même dingue, non ? Je vis depuis environs trois mois avec des... criminels. Ou, pour moins dramatiser, des mafieux.
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LIBÉRER
RomanceSamantha ne vit plus que pour fuir la violence quotidienne qu'elle subit depuis la mort de sa mère. Alors qu'elle peine à trouver un équilibre pour atteindre son objectif, elle se confronte à une autre source de problèmes lors d'une bousculade au dé...
