LIBÉRER

CHAPITRE 05 : Supposition.

CALEB.

Je suis adossé contre le capot de ma voiture avec Chase, Evan et Alex. Nous attendons les filles car elles ont décidés d'être entre elles et de prendre plus de temps pour venir au lycée.

Pourquoi nous les attendons ? Une habitude qui a du mal à nous quitter.
   
—  Pourquoi on les attend déjà ? Si c'étaient elles, on pouvait aller crever, elles ne nous attendraient jamais, ronchonne Alex en croisant ses bras sur son buste.

Enfin, une habitude...

Je hausse les épaules. Je mets son humeur boudeur sur le fait qu'il s'est certainement levé du mauvais pieds.
   
—  Je-

...me fais interrompre par l'arrivée d'une Porsche Cayenne qui se gare juste en face de nous.

Un monsieur est au volant et une fi- ah Sam est juste à l'arrière. Mes sourcils se froncent en me rendant compte qu'elle n'était pas présente de la semaine et que personnes ne semblaient s'en inquiéter comme si c'était un fait normal.

Il lui dit quelque chose, elle remonte de suite la capuche de son sweat-shirt sur sa tête en la hochant vivement. Elle hésite, mais finit par descendre de la voiture. En nous ignorant, elle se dirige d'un pas rapide – presque boiteux – vers l'entrée du lycée.
   
Mon regard se reporte instantanément sur le visage de cet homme qui me fixe déjà avec une hostilité qui me fait lever un sourcil. Les commissures de mes lèvres s'étirent pour lui offrir mon sourire le plus beau et le plus insolent.

Rien que par ses yeux, je pense qu'il s'agit de son père, et je déteste le frisson qui me parcourt lorsqu'un rictus amusé apparaît, avant de démarrer. Je fixe la voiture, jusqu'à ce qu'elle disparaisse au premier tournant.
   
—  Elle n'a pas l'air de bonne humeur aujourd'hui, constate Alex, nerveux en la regardant.
   
—  De toutes les façons, elle n'est jamais de bonne humeur. Je ne l'ai jamais vu sourire, rétorque Chase le regard toujours fixé sur la direction emprunté par la voiture.
   
Sa réponse ne m'étonne pas car Chase très attentif sur l'environnement dans lequel il met les pieds pour la première. Détestant être dépaysé, il prend son temps pour observer les gens afin de mieux se fondre dans la masse. D'une manière ou d'une autre, je me doutais qu'il allait la remarquer.

Pas si vite et sans en montrer l'intérêt, cependant.

Depuis notre rencontre, nous avons les presque mêmes penchants.

Et le fait qu'il ait affirmé qu'il ne l'a jamais vu sourire, me confirme que je ne suis pas le seul intrigué par la vie de cette fille. Sa mâchoire est contractée et ses sourcils sont exagérément froncés. Je crois qu'il a eu les mêmes frissons que moi, mais je ne veux pas m'étaler sur ce sujet avec lui.

Je l'ai vu en premier.

—  Enfin les voilà ! S'exclame Evan.

Il lève ses mains, occupées par des grands gobelets, vers le ciel. Il était allé chercher des boissons sous la gentille demande d'Ashley par messagerie.

Jamais je ne me serais fait avoir par la sournoise gentillesse de ma jumelle.
   
Elles descendent du véhicule et nous rejoignent, toutes souriantes. Ashley s'empresse de les lui prendre des mains et tendant un à Madi et l'autre à Jas.