LIBÉRER

CHAPITRE 13 : Contretemps.

SAMANTHA.

Je sais tout.

Je sais tout.

Je sais tout.

Il.sait.tout.

Comment ? Je n'en sais rien.

Mais, il sait.

Depuis qu'il est sorti, je triture nerveusement la peau de bout de mon index. Malgré son saignement je n'arrête pas pour autant. Cette douleur me me permet anesthésiée celle qui sert mon cœur depuis mon réveil.

Coups, insultes, sang, noir.

Je ne vois que ça, je n'imagine que ça. Je ne subirais que ça. Je ne voulais pas. Alors, j'ai voulu tout arrêter moi-même. Obnubilé par ce vide qui m'appelait, par ces voix qui résonnaient dans ma boite crânienne.

Vas-y. Vas-y. Vas-y.

C'est ce qu'elles me répétaient inlassablement depuis mon réveil. Mais alors que je sentais tous mes espoirs voler en éclats, il n'a suffit que l'écho de sa voix me parviennent aux oreilles pour revenir sur terre.

Pour me rendre compte de l'immensité de la bêtise que j'allais commettre.

Il sait tout.

Et moi, je risque d'en payer le prix fort si cette information parvient aux oreilles de Collins. J'ignore de comment il le sait, tout comme j'ignore la façon dont il s'est prise pour venir me voir.

Je n'ai jamais droit aux visites.

Je suis dans une chambre situé dans un couloir très peu utilisé.

Personne ne risque de venir fouiner ici, en plus.

Pourtant, j'ai longtemps espérer que quelqu'un le fasse, que quelqu'un me trouve, que quelqu'un passe le seuil de cette porte. Une quelconque personne autre que Collins et son acolyte.

Mais, jamais je n'ai vu l'ombre d'une présence débarquer ici.

Jamais jusqu'à aujourd'hui.

Je désespérais, serait-ce une chance qui venait de s'ouvrir à moi ?

Si c'est le cas, je viens de la laisser passer. Mon répondant était tranchant, catégorique et paniquée. J'ai toujours trouvé plus facile de rester sur la défensive lorsqu'on voulait trop s'immiscer dans ma vie.

J'avais besoin qu'on le fasse, et lorsque quelqu'un le fait, je le rejette.

Pourtant, lui, il ne m'a pas rejeté. Il ne m'a pas envoyé me faire foutre, il ne m'a pas dit de me "débrouiller" toute seule. Il m'a simplement sortie ces mots auxquels je m'accroche comme on s'accroche aux abords d'une falaise pour ne pas tomber dans le vide.

« Que tu le veuilles ou non, je te promets de te sortir de là »

Je le veux, je ne peux pas le crier à haute voix. Parce que j'ai peur, j'ai honte et tout le monde juge mieux d'ignorer ma réalité.

Personne ne m'a jamais tendu la main, et les seules personnes qui l'ont fait se sont moqués de moi, ne me prenaient pas aux sérieux, ou, se laissaient dompter par les billets verts que Collins plaçait sous leurs nez en échange de leurs silences.