CALEB.
Hier soir, j'ai avoué ce secret sur la mort de la mère de Sam, la réelle cause de sa mort, à Evan. Ce dernier m'a conseillé de le lui dire le plus tôt possible. C'est plus facile à dire qu'à faire. Par quoi est-ce que je vais commencer ?
Le lui dire c'est aussi lui donner la possibilité de me poser des questions auxquelles je suis sûr de ne pas vouloir répondre. Comme comment je l'ai su ?
Ça reviendrait à lui dire la façon dont je me suis débrouillé, et j'ai bien compris que Sam est plus ingelligente qu'elle ne veut le laisser paraître. Elle peut tisser les liens en faisant ses propres recherches en soif de réponse et comme on est jamais trop sûr de rien, la vérité peut lui être éclater au visage, faisant tomber nos masques.
Nos vraies identités, nos modes de vies.
Ça la fera indéniablement fuir. Parce qu'au final, elle fuit la violence de son père mais se retrouve en plein milieu même du mot violence.
Je n'ai aucune idée de la façon avec laquelle je dois m'y prendre. Surtout depuis que je ressens ce petit truc infernal à chaque fois qu'elle se trouve à quelques mètres de moi.
Ça me fait chier, pas flipper.
J'aimerais pouvoir me contrôler, comme j'en avais l'habitude mais apparemment c'est devenu bien dur, j'ai l'air d'un débutant.
Je ne veux pas qu'elle change sa vision sur nous. Sur moi.
Je passe une main dans mes cheveux. Ce cours de mathématiques me donne des céphalées et pourtant j'aime bien cette matière.
Je jette un coup d'œil à sa place. Ce matin, je ne l'ai pas vu avec nous, ni même hier parce qu'après avoir discuté avec Evan je suis directement allé me coucher.
Ashley est avachie sur sa table et semble sur le point de s'évanouir. Elle mâchouille le bouchon de son stylo et regarde le prof avec un air ennuyé. Je devine facilement qu'elle a envie de l'envoyer se faire foutre comme la moitié des élèves de cette classe.
Sam a le regard rivé vers l'extérieur, le cours ne l'intéresse pas apparemment. Les arbres qui bougent au même rythme que le vent par contre, si. Je me demande ce qui peut se passer dans sa tête à cet instant.
Est-ce qu'elle pense à sa vie ? Nous ? Moi ?
J'aimerais occuper toutes ses pensées.
Je prends le temps de détailler son profil, ses yeux rouges et cernés, ses lèvres sont gercées et sèches.
J'aimerais bien les humidifier avec les miennes.
Je me sens serré tout d'un coup et ça me surprend tellement que je me redresse vivement. Ok, putain. Caleb junior, ce n'est vraiment pas le moment de faire des caprices de merde.
Je détourne le regard d'elle, et tombe directement dans celui de Riley. Ma chère voisine de table me dévisage un sourire niais plaqué sur le visage. La voir sans tout ce superflux qu'elle avait, m'étonnera toujours.
— Tu n'es pas très discret Hayes, chuchote t-elle l'air amusée.
Je hausse une sourcil perplexe. Je laisse la pointe de mon stylo faire des petits ronds sur mon cahier en la fixant le temps qu'elle comprenne qu'elle doit s'expliquer. Merde, ramollie.
— Ta gaule est très visible, tes yeux ton trahit, ainsi que ta respiration rapide et bruyante, mon chou.
J'écarquille mes yeux et me redresse trop brusquement, ne m'attendant pas àune réponse aussi directe. Tellement brusquement que je finis par attirer les regards dans ma direction.
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LIBÉRER
RomanceSamantha ne vit plus que pour fuir la violence quotidienne qu'elle subit depuis la mort de sa mère. Alors qu'elle peine à trouver un équilibre pour atteindre son objectif, elle se confronte à une autre source de problèmes lors d'une bousculade au dé...
