CALEB.
— Tu n'as pas une idée du pourquoi il nous appel ? questionne Evan pour la énième fois.
Une main sur le volant et l'autre sur l'accoudoir, je soupire. Je n'en sais rien, sinon je serais pas aussi tendu.
Pour une journée qui s'annonçait brillante pour moi, je ne la sens pas.
Et pourtant...
Sam est à moi, c'est normalement la seule chose qui devait bouillonner dans ma tête, pas autres choses.
Mais ce n'est pas le cas et ça m'emmerde profondément.
Ça fait environ quarante minutes que nous roulons. Petit à petit, l'agglomération a laissé place à une simple ligne goudronnée, jalonnée d'espace désertique.
Souvent, je me demande ce qui pousse mon père à vivre à des kilomètres des villes, dans des lieux presque inhabités si ce n'est qu'avec des écarts d'au moins dix kilomètres entre chaque domaines.
— Rien de rien. Appel Chase, peut-être qu'il en sait plus vu qu'il est sensé être là-bas.
Et c'est ce détail qui m'alerte. Pour le départ de Kim, mon père savait. Alors, qu'il décide de l'annuler car il a besoin de Chase, de nous, c'est là où ça cloche.
Il est revenu de son voyage de Londres, il y a trois jours et je me doute qu'il a sûrement eu les réponses à ses questions. Qu'il sait qui lui met les bâtons dans les roues et que cet appel n'est pas anodin.
J'ai beau paraître serein, rien y fait. Mes nerfs surchauffent de questionnements depuis notre départ de la maison. Je déteste rester dans le flou. Mon père aurait pu, au moins, m'éclairer sur le sujet au lieu de me raccrocher sèchement comme il l'avait fait ce matin.
Non seulement sa voix était tendue, mais aussi, j'ai cru percevoir beaucoup d'agitation autour de lui. J'ai même reconnue la voix de John, le père d'Evan, sans vraiment comprendre ce qu'il lui disait.
— Il ne prend même pas la peine de décrocher, ce bouffon. Mais si c'est pour me raccrocher au nez, il est puissant, marmonne Evan en balançant son téléphone sur le tableau de bord.
Lui aussi, il stresse.
Le seul à ne pas avoir fait de commentaires c'est Alex qui est bien silencieux à l'arrière du véhicule.
Je jette un rapide coup d'oeil dans le rétroviseur central pour guetter ce qu'il fait avant de me reconcentrer sur la route.
Un temps, ses yeux divaguent à l'extérieur, un temps ils sont sur l'écran de son téléphone. Sa mine soucieuse m'interpelle.
— À quoi tu penses ? je demande de but en blanc en le regardant de temps à autres à travers le rétroviseur.
Il relève sa tête dans ma direction.
— J'ai un mauvais pressentiments depuis mon réveil, mais ça doit être parce que je me suis réveillé du pied gauche.
Evan gesticule sur son siège en croisant ses bras sur son buste, les yeux rivés sur l'extérieur.
— Le seul mauvais pressentiment que j'ai, c'est de n'avoir rien à grignoter pendant qu'il nous dira ce qu'il aura à nous dire, déclare t-il.
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LIBÉRER
RomanceSamantha ne vit plus que pour fuir la violence quotidienne qu'elle subit depuis la mort de sa mère. Alors qu'elle peine à trouver un équilibre pour atteindre son objectif, elle se confronte à une autre source de problèmes lors d'une bousculade au dé...
