LIBÉRER

CHAPITRE 34 : Mensonge(s).

SAMANTHA.

Hier soir après ce "câlin" avec Chase, il est redevenu normal, c'est-à-dire froid. Il m'a dégagé de sa chambre comme si quelques minutes plus tôt, je ne me trouvais pas entre ses bras.

C'est comme s'il s'était rendu compte d'avoir réagit plus qu'il ne se le devait. D'avoir enfreint une loi qu'il était censé respecter. Mais au moins, j'ai vu une nouvelle facette de lui que je n'avais jamais vu. En tout cas, depuis mon arrivée dans cette villa.

Après, je suis restée une bonne partie de la nuit avec les filles, qui attendaient impatiemment que je leur raconte ma journée. D'ailleurs Madi avait l'air très intéressée par l'élément qu'est Dave. Mais je ne peux rien faire pour elle car il a une copine.

Ce matin en me réveillant, j'ai une affreuse boule au ventre et je ne sais pas pourquoi. On dirait ces matins où je me réveillais avec parce ce que j'espérais que mon père ne soit pas là.

Après m'être douchée et habillée, je descends et vois les autres entrain de manger, pour certains, et le nez plongé dans leurs téléphones pour d'autres.

Je lance un salut collectif auxquelles ils me répondent et je m'approche de Madi qui n'a pas l'air dans son assiette. Sa tête repose dans le creux de sa main, elle a d'énormes cernes violacées et sa peau est légèrement pâle. Je fronce mes sourcils, inquiète et mon ventre se serre encore.

— Madi ?

Ses paupières semblent peser une tonne vu la difficulté avec laquelle elle les ouvre.

— Je n'aurai jamais dû engloutir tous ces bols de nouilles ! geint-elle.

Je glousse, soulagée que ça ne soit pas si grave et m'assoie juste à côté d'elle.

— Je te l'avais dit, soupire Jasmine en levant les yeux au ciel.

— Oh ça va..., bougonne Madi, De toutes les façons, je n'irai pas en cours comme ça. Dîtes à Monsieur Hamilton que je la lui mets bien profond avec ses maths de merde !

— Tu le lui diras toi même à ton retour... sauf si tu veux que je te prépare le terrain ? dit Alex d'une voix mesquine.

— Tout sauf toi, tu vas plutôt m'envoyer sous terre, imbécile, répond t-elle les sourcils froncés.

Alex rigole et se lève avant de disparaître à l'étage.

— Bon, c'est pas tout ça mais les cours commencent dans 15 minutes et nous sommes à 20 minutes du lycée.

Ils se lèvent un à un lorsque Madi s'exclame :

— Vous pouvez aussi rester avec m-

— Non ! répond tout le monde en même temps.

— Pff... bah bye hein, dit-elle en se levant avec une tasse de chocolat chaud. Eh Samsam, tu n'as pas mangé, constate t-elle une fois que les autres sont à l'extérieur.

Je déglutis. Ok, c'est raté pour le coup. Ses yeux inquisiteurs me scrutent dans l'attente d'une réponse. Sauf que je ne vais pas lui dire : j'ai le cœur qui bat anormalement, un boule au ventre, un mauvais pressentiment. Non, parce que je ne veux pas entendre quelqu'un me dire que rien ne m'arrivera. Je reste dans l'optique que tout peut m'arriver tant que Collins sera en vie, parce qu'à cette allure folle qui le possède, même l'envoyer en prison ne suffirait pas à me faire sentir en sécurité.