PROLOGUE

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- Laisse-moi tranquille

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- Laisse-moi tranquille.

Ma réplique résonne à travers la petite pièce boisée et impose le silence à Colby qui me fait pourtant face. Le jeune homme porte ses mains à ses cheveux blonds, les passe dans son cou avant de remettre sa casquette aux mêmes couleurs de sa chemise de bûcheron.

- T'es une hypocrite, Heden. Une sale hypocrite.

- Moi, une hypocrite ?

Bloquée entre la porte et le mur, je peux à peine bouger. Je sens mon cœur pulser contre ma peau, prêt à jaillir de mon corps et s'écraser sur le sol déjà jonché de copeaux de bois. J'essaye de garder la tête haute, mais Colby est bien plus fort que moi. Je vois d'ailleurs ses muscles rouler massivement alors qu'il s'avance vers moi. Avec son souffle de pin caressant mon front, je peine à ne pas plisser les lèvres. J'ai peur de me laisser trahir. J'ai peur qu'il comprenne qu'il m'intimide.

Mais lorsqu'il plaque sa main juste à côté de ma tête, emprisonnant au passage mes boucles couleur feu entre ses doigts, je glapis.

- Ouais. Une hypocrite. T'es là, toute la journée, à venir me chauffer et maintenant que je te dis que...

- Je ne savais pas que tu allais la quitter.

Il se fige. À premier abord, ses prunelles sombres semblent calmes. Mais lorsque j'essaye de me redresser, ils se resserrent, ne laissant plus que des iris embrasés prêts à me foudroyer.

- Bouge, Colby.

- J'ai quitté Laura pour toi, Heden. Bordel ! J'ai essayé de faire les choses bien.

- Je ne t'ai jamais demandé ça !

- Ouais, mais je l'ai fait.

- Et quoi ? Je suis ton trophée pour ton honnêteté ? Dégage. C'est la dernière fois que je te le dis.

La main de Colby se serre dans un poing féroce et me force à incliner le cou, lorsqu'il me tire les cheveux.

- C'est ça que tu voulais, Heden ? Hein ? Me baiser juste parce que j'étais pris ?

Je ne me laisse pas faire et use de mes genoux pour le forcer à reculer et me lâcher.

Oui, je n'aurais pas dû coucher avec lui, alors qu'il était fiancé et qu'il allait se marier en Printemps. Oui, je l'ai surement bercé de désillusion. Mais là, il me fait peur. Ça fait deux ans que je travaille avec Colby dans l'entreprise de menuiserie que mes parents avaient monté peu avant ma naissance. Maintenant, ce n'est que moi et mon père. Il est vrai qu'il commence à en avoir marre de mes conneries, mais s'il apprend que j'ai flirté avec son bras droit et que je l'ai rendu cinglé, c'est lui qui va me tuer.

Énervé, Colby serre autant ses poings que ses mâchoires. Cependant, il se tourne vers le bureau dont le plan boisé est à peine visible, tant il est couvert de dossiers et le débarrasse de tout son poing. Les feuilles volent, m'écorchent les poignets, me forcent à nouveau à reculer... Le chaos est le résultat de sa colère.

Winter ✅Où les histoires vivent. Découvrez maintenant