Chapitre 9 : recoudre un homme blessé

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La question d'Heden me force à me figer dans l'eau salée dans laquelle j'avais pourtant enfoncé ma tête

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La question d'Heden me force à me figer dans l'eau salée dans laquelle j'avais pourtant enfoncé ma tête. Petit à petit, j'avais laissé échapper les bulles d'air de ma bouche, vidé mes poumons... Sans même vouloir remonter à la force, alors que mon cœur palpitant me l'ordonnait de toute urgence.

Malgré le taux de sel que j'ai pu mettre dans l'eau, malgré le désinfectant qui teintait la transparence d'iodé, malgré la douleur que provoquait le mélange dans mes plaies à nouveau béantes... Je ne pouvais possiblement laisser libre-court à ma respiration.

Pas alors que la mort de mes collègues me hantaient dans ma survie.

La rouquine a raison de s'offusquer sur ça. Je suis tombée de l'espace, bordel de merde et pour quoi ? Pour que je me retrouve ici à craindre ces foutus fédéraux ?

Et c'est bien ce qui me fait me redresser. La question d'Heden est l'injection d'adrénaline qui me fait à nouveau happer l'air, forçant ma tête à basculer en arrière. Je porte mes mains à mon visage, en dégage les mèches blondes trempées qui bravent mon ancienne coupe militaire et laisse le temps à ma vision de revenir sur la petite salle de bains faite de blanc et de marron. Je laisse tomber mon bras sur le sol carrelé, en ramasse une serviette qu'Heden m'avait donné et m'essuie les yeux avec.

— Caleb ? Tout va bien ? Est-ce que tu veux que je...

— Non, non, non ! Non.

— Et donc, par rapport aux visiteurs...

— Oui. Enfin non. Enfin, je n'en sais rien, si quelqu'un a dû passer, j'étais surement en train de dormir, je n'ai...

— Ah. Parce que je viens de découvrir une carte de la Sécurité Intérieure dans mon courrier.

— Ah ?

— Ouais. Rien que ça. Écoute, dès que les lignes téléphoniques seront rétablies, je les appellerai, c'est sûr, ils seront à ta recherche et ils vont t'aider bien mieux que moi.

Dans un saut, je sors du bain et manque de faire tomber les petites étagères boisées sur lesquelles sont posées une multitude de produits tous plus odorants les unes que les autres.

— Non, Heden !

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Je noue rapidement la serviette autour de ma taille et ouvre la porte sur laquelle je m'incline, essoufflé. L'effort m'arrache même un cri dolent et du sang se remet à couler de mes blessures les plus profondes, surtout de celle de mon ventre, que je tiens à bout de doigts tremblants. Heden lâche la carte frappé du fameux logo bleu et ses yeux émeraude se foudroient sous l'inquiétude.

— Oh mon Dieu, tu ne devrais pas te mettre debout, tu saignes ! Tu saignes !

— Je sais.

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