Un flocon de neige par-ci, une hache par là et on obtient la recette parfaite d'une vie sans pépins à New Garden. Car oui, ce petit village perdu au fin fond du Maine a tout d'un véritable havre de paix.
C'est du moins ce que pensait Heden Keye. Si...
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Heden. Foutue Heden. Ses baisers m'ont happé, son regard m'a hypnotisé. Des gestes obscènes et indécents exécutés avec la délicatesse paradisiaque d'un toucher divin.
Fallait-il que je tombe dans ses bras et ses bras seulement...
Bordel.
En deux jours de préparations de la salle de fêtes pour Thanksgiving, j'ai passé plus de temps à la guetter dans les recoins, que d'aider. Et quand elle passe devant moi ou qu'elle me sourit de loin...
Comme maintenant, par exemple.
Alors que je me tiens près de Carsen, Monroe ainsi que Colby, Heden s'occupe à installer les cibles, au fond de la salle principale de la menuiserie. Habillée d'un simple t-shirt grisé enfoncé dans un jean noir, le reflet flamboyant de ses cheveux roux pourrait la faire vibrer au milieu de n'importe quelle foule.
Elle est un coquelicot dans un champ de blé. Magnifique, libre et surtout... Addictive.
Mes dents s'enfoncent immédiatement dans ma lèvre quand elle fait passer ses doigts dans ses mèches sauvages, révélant ainsi sa gorge enivrante dans laquelle sont finement implantées les traces violacées de mes lèvres.
Comme un foutu gamin, je n'ai pas pu me résister de la marquer. La faire mienne.
Mais malheureusement, quand je croise le regard de Jonah, je me contente de me racler la gorge et de me concentrer sur Carsen.
- Je peux savoir ce qui se passe ici, exactement ?
- On te l'as déjà dit. L'entraiment du lancer de haches. Le concours annuel est pour bientôt. Suis, un peu !
- Pardonne-moi si je ne comprends pas quel esprit sain et en état de fonctionner désire tant lancer des haches pour du plaisir...
- Du sport, Caleb. Pas pour du plaisir... Mais pour le sport.
- Au temps pour moi.
Raillé-je en roulant les yeux au plafond. Carsen se redresse du mur et écrase sa veste sur le torse de Colby sans me quitter du regard.
- OK, monsieur-je-sais-tout... Viens un peu par ici.
Sans que je puisse riposter, il m'attrape par le bras et me dirige vers les marquages au sol qui constituent sois disant la distance idéale pour le lancer. Il attrape une hache dans la corbeille et me la tends.
- Si tu crois que c'est aussi facile, vas-y. Je t'en prie. Lance-moi cette hache.
- Je n'ai pas envie de faire ça.
- Ah oui ? Et pourquoi donc ? Tu as peur de t'égratigner ? Non, parce que je comprendrai tout à fait.
J'enroule mes doigts autour du manche et plisse ferment les lèvres. Si je me suis globalement remis de mes blessures, je sais que faire autant de projections ne pourrait possiblement me faire du bien.