Chapitre 25 : souvenirs spatiaux

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Il fait déjà nuit, lorsque nous atteignions le chalet d'Heden

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Il fait déjà nuit, lorsque nous atteignions le chalet d'Heden. Avec Carsen qui nous ramène, je suis heureux que Prescott soit là aussi, car sinon, un silence de mort règnerait dans la voiture.

Elle emplit malheureusement les espaces vides avec des insultes et des cris perçants. Un peu plus et le break du bûcheron sera poursuivi par des chauve-souris.

— Vous êtes irresponsable, monsieur O'Malley ! Je vous en foutrai, moi !

— Pour la énième fois, Prescott, je vais bien, Heden va bien, nous allons tous bien ! Alors lâche-moi la grappe !

— "Te lâcher la grappe" ? Tu ne veux pas que je t'en enfonce une là où je pense, plutôt ?

Vitupère-t-elle en grondant furieusement. Carsen s'apprête à ouvrir la bouche, mais je l'en dissuade en lui lançant un regard dans le rétroviseur. Je m'incline dans l'infime espace entre les deux sièges de devant et assure doucement à Prescott.

— Hey. Tu es sûre que ton enfant à naître a besoin d'autant de nervosité ?

— La ferme, Caleb, ceci n'est pas ta bataille.

— J'aurais essayé.

Marmonné-je en me rasseyant dans les tréfonds de mon siège. Le couple reprend ses disputes, tandis que je repose mon regard sur Heden. Elle s'est écroulée, avant même que Carsen ai fini de l'allonger sur la banquette arrière de son break. À présent, elle dort, les paupières si fermement froncées que je peux distinguer ses yeux bouger. Sa main serre ma cuisse presque douloureusement, alors avant qu'elle ne m'arrache la jambe, je la prends tendrement dans la mienne et dépose un petit baiser sur ses doigts bleuis.

Heureusement que Carsen et Heden sont trop occupés à l'avant pour s'en apercevoir.

— Je vais devoir m'occuper de toi, maintenant. Même si j'ai moi-même encore besoin qu'on retire mes putains de sutures.

Ricané-je en entremêlant mes doigts autour des siens. Heden marmonne faiblement, mais ne se réveille pas pour autant. Au contraire même. Elle presse sa joue contre ma cuisse et expire lourdement afin de se mettre plus à l'aise.

Putain. J'espère qu'elle ne m'a pas entendu.

Je déglutis et repose ma main sur son épaule la frottant légèrement pour la bercer à nouveau. Dans un petit soupir, je presse ma joue contre la vitre. Le froid calme immédiatement la rougeur de ma pommette et du feu qui brûle dans ma poitrine. Au moins, je peux compter sur cette houle de flocons de neige qui hurle autour des pins saupoudrés pour chasser la fureur qui brûle en moi depuis que l'équipe d'Heden et de son père son revenus de l'accident.

Mais surtout depuis que j'ai passé le restant de la journée à errer et à me ronger les ongles.

Tout ce que je voulais, c'était m'enfermer seule avec Heden. Leur dire merde à tous.

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