Les concessions des tyrans

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Pov Lord Voldemort 

Seul le crissement de la neige permettrait à un observateur hypothétique de déceler la présence du mage noir. Il traversait la forêt de sapins depuis quelques minutes désormais, Nagini glissant derrière lui sur les flocons froids. 

Par mesure de précaution, Voldemort avait décidé de transplaner à quelques kilomètres de Nurmengard, afin de passer inaperçu.  

Plusieurs mois s'étaient écoulés depuis la mission de repérage effectuée par Dolohov et Rockwood à la prison autrichienne, mais désormais le mage noir ne pouvait plus reculer. Tant pis, il n'était pas plus prêt à affronter les mystères de Dumbledore qu'il ne l'était au début de l'année. 

Pire, il était hanté par des dizaines de questions supplémentaires. 

Et même s'il essayait de le dissimuler du mieux qu'il le pouvait, Voldemort était terrifié. Lina était partie, et maintenant qu'il ne l'avait plus auprès de lui, il ne donnait pas cher de sa vie. 

Au mieux, sa filleule se ferait capturer et on lui demanderait une rançon. 

Le pire, le mage noir ne voulait pas l'envisager. 

Plaquée contre son dos dans le fourreau de cuir que Cassius lui avait ramené, la lance du seigneur des ténèbres faisait remonter petit à petit une sensation de nostalgie qui déplaisait beaucoup à ce dernier. 

-Je sens ta présence dans l'arme, siffla Nagini qui suivait toujours Voldemort tel un chien fidèle. Pourquoi l'avoir amenée ici ? S'ils s'en emparent, ils pourraient bien finir par trouver ce qu'ils cherchent. 

-Impossible, répondit le mage noir qui accéléra. Cassius possède toujours son fouet, et j'ai dissimulé le sabre dans un endroit où personne ne pensera à aller le chercher. Quand au pendentif, il serait détenu par les chevaliers de Walpurgis. 

Le serpent n'ajouta rien, mais cela n'empêcha pas pour autant son propriétaire d'entendre ses pensées. 

Personne ne savait quel était le véritable objectif des laquais d'Alex Alden. Dumbledore pouvait faire appel à eux à chaque instant. 

-Qu'en est-il de la clé ? 

Voldemort ignora délibérément la question, ce qui servit néanmoins de réponse à Nagini. 

Malgré cette nouvelle peu réjouissante, le serpent ne répliqua pas et se contenta de se glisser sous la robe du mage noir avant de s'enrouler autour de sa taille. Nurmengard était en vue. Le seigneur des ténèbres ferma les yeux un instant et expira longuement. 

Sa brume mystique l'enveloppa de la tête aux pieds. 

Une fois dissimulé par le brouillard, Voldemort fléchit légèrement les jambes et décolla. 

Même le nuage noir qui l'entourait d'habitude lorsqu'il volait était dissimulé par sa mystérieuse brume, qui semblait se laisser de plus en plus contrôler. Tant mieux, le mage noir ne disait pas non à un peu de puissance supplémentaire. 

Il se rapprocha ainsi de la forteresse, jusqu'à atterrir souplement sur la balustrade gelée d'un balcon. L'hiver autrichien ne faisait pas dans la demi mesure. 

Aussi silencieux qu'une ombre, Voldemort posa sa main sur le verre de la fenêtre, qui disparut instantanément. Puis, toujours fondu dans les ténèbres, le mage noir continua son chemin et s'engouffra dans le premier couloir qu'il atteint. 

Une volée d'escaliers, un autre couloir, une galerie aérienne... 

La bâtisse fourmillait d'hommes et de femmes en tenues les plus étranges : on aurait dit un repaire de savants fous dans les BD que les Moldus affectionnaient tant. 

La Sorcière GriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant