Manipulations et partitions

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Pov Gellert Grindelwald

Les bruits de pas ne firent pas lever la tête de son livre à l'autrichien. Il connaissait cette démarche, ces pas calfeutrés mais raidis par l'âge, et ce claquement de genoux qui ponctuait parfois l'arrivée du personnage.

-Albus. Ça faisait longtemps.

Dumbledore sourit à son ancien ami, ses yeux bleus se plantant dans ceux de Gellert. L'autrichien connaissait ce regard. Le regard de l'homme qui voulait quelque chose.

-Gellert. Heureux de constater que tu te portes mieux.

L'ancien mage noir renifla dédaigneusement, sachant très bien pourquoi on l'avait transféré dans une cellule plus confortable que son ancienne.

Un vrai lit, une salle de bain séparée par une porte comportant des toilettes, et une bibliothèque bien garnie pour occuper le prisonnier. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu droit à la cellule d'attente.

-Je nous pensais trop vieux pour ça, lança l'autrichien en posant son grimoire. Mais après tout, on dit que l'amour n'a pas d'âge...

-Je t'ai en effet fait venir ici pour quelque chose, mais ce n'est pas pour la même raison que mes précédentes... visites.

Un bel euphémisme pour parler de toutes les fois où le directeur était venu le prendre au lit et était reparti juste après l'acte.

-Tu ne viens donc pas pour me baiser ? Première nouvelle !

Le mot vulgaire eut du mal à sortir de la bouche de Gellert, mais ce dernier n'avait pas d'autre terme pour qualifier les visites du prétendu « mage sans reproches ». 

-Malheureusement non, mais peut-être une autre fois si cela te manque tant. Nous ne sommes plus tout jeunes tu sais, répondit Albus en s'asseyant dans un fauteuil. J'ai besoin de toi pour autre chose en revanche...

-Quoi, pour vos expériences barbares ? Je m'en suis douté, maintenant que tu n'as plus besoin de moi au lit, tu m'utilises comme cobaye ! Donnes moi une seule bonne raison de ne pas me foutre par la fenêtre, une seule !!

-Parce que cela m'attristerais, répondit tristement Albus.

Non pas tristement, se corrigea Gellert. Il ne faisait qu'utiliser l'autrichien, il ne ressentait rien pour lui. Surtout pas une quelconque affection.

-Gellert... tu sais bien que je fais tout ce que je peux pour toi, reprit l'anglais d'une voix douce. Tu es mon ami, le seul qui ait un tant soit peu d'importance à mes yeux. Je n'ai que faire des autres mais toi... Tu es mon amant, finit-il dans l'oreille de l'autrichien. Ne pense pas à prendre ta vie... que ferais-je sans toi ? Hein ?

Il se détestait. Gellert se détestait. Pour succomber à cet homme qui ne faisait que jouer avec lui. Mais il était si faible. Il voulait aimer. Il voulait être aimé.

-Albus, lâcha-t-il en sentant des larmes couler sur ses joues. Je suis fatigué. Je t'en supplie. Laisse moi... je te déteste !!

-Nous savons tout deux que c'est faux, susurra le vieil homme en essuyant les larmes de l'ancien mage noir. Sois gentil, coopère avec Picquery... Fais le pour moi ?

Le coup de grâce venait d'être porté. Il ne pouvait pas s'opposer aux yeux d'Albus. Ça l'avait détruit en 1945. Ça le détruirait une fois de plus. Mais il était si faible.

La main de l'anglais caressa ses cheveux et l'attira contre le torse de celui qui le détruisait jour après jour. Mais quitte à être détruit, pensa l'autrichien, autant être détruit par sa main !

La Sorcière GriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant