La Sorcière Grise

La clé de la dernière chance

Pov Lina

Trônant au milieu des arbres, le caveau de pierres était suffisamment effrayant pour repousser les Moldus, si téméraires qu'ils pouvaient être. Alex, (l'homme au manteau gris) tapa une combinaison sur un des crânes qui ornaient la tombe du Lord Livingstone. 

Livingstone, Clach Bheò, Pierres Vivantes... tout était lié ! Soudain, la tombe s'ouvrît en deux, révélant un escalier souterrain éclairé faiblement par des torches.

-Attention aux marches, m'avertit Alex. Elles sont irrégulières et glissantes.

J'acquiesçai d'un hochement de tête, et m'engageais avec précaution derrière lui. L'endroit était tapissé de mousse, et le plafond gouttait tellement qu'on avait presque l'impression qu'il pleuvait.

 Alex avançait devant moi, se mouvant avec une grâce que seule l'habitude avait pu faire naître.

 Au bout de quelques instants, le souterrain se divisa en plusieurs boyaux; mais cela ne stoppa pas mon guide qui tourna immédiatement à gauche. Nous passâmes plusieurs intersections, mais Alex les ignora toutes pour continuer toujours tout droit. 

Je commençai à apercevoir de la lumière, vers ce qui semblait être le bout du tunnel.

La lueur électrique des néons attaqua mes yeux de plein fouet. Je n'étais plus habituée à ce type d'éclairage, car on s'éclairait à la bougie au manoir Malfoy. Ces néons me rappelèrent Azkaban, ce qui causa un rictus amer sur mon visage. 

Si Alex remarqua mon changement d'expression, il ne me fit aucune remarque.

 J'observai plus en détail la pièce. C'était une sorte de hangar, avec des caisses entreposées à la va-vite dans tous les recoins. Un bon nombre d'hommes et quelques femmes occupaient l'espace, certains autour d'une caisse servant de support à leurs bières, d'autres vaquant simplement à leurs occupations.

-Suis moi et ne parle pas à moins qu'on te pose une question, murmura Alex avant de traverser la pièce d'un pas décidé.

Les conversations s'arrêtèrent brusquement sur notre passage. 

Facile de déduire de la popularité d'Alex : elle devait avoisiner ma passion pour les courgettes, c'est à dire pas grand chose. J'exècre les courgettes. 

Sans se formaliser, mon guide continua son chemin et traversa tranquillement le hangar, saluant même certains de ses partenaires de crimes, sans se formaliser de leur manque de réaction.

 Arrivé à la fin du hangar, mon guide murmura quelque chose aux deux types qui gardaient une porte. Après quelques négociations, les deux armoires à glaces nous laissèrent passer.

Je ne m'attendais certainement pas à débarquer dans un bureau chic et distingué. La pièce était éclairée par des lumières murales tamisées, ce qui lui donnait un air cosy. 

Un homme était assis derrière un bureau en désordre, jonché de papiers. De taille moyenne, les cheveux noirs plaqués au gel avec une raie sur le côté, un costume gris rayé et un cigare dans la bouche; ce type était le portrait craché du Parrain de la mafia des années quarante.

 Il accueillit Alex avec un hochement de tête, et fronça des sourcils en m'apercevant. Une légère sensation d'intrusion percuta de plein fouet mes barrières d'Occlumentie.

-Ahhhh, la petite est pas une gosse ordinaire, dit Costume Rayé avec un léger accent italien. Tu as quel âge la bambini?

-Quatorze ans, répondis-je simplement.

-Un peu jeune pour entrer dans mes rangs... pourquoi l'avoir amenée ? demanda-t-il à mon compagnon de beuverie.

-Parce que comme vous l'avez dit, je ne suis pas une gamine ordinaire!