Together [함께] • JJK

12. Le séducteur

Rebekah's side

Je suis en sueur quand mon alarme sonne. D'habitude, j'aurais insulté mon téléphone pour me réveiller à une heure aussi matinale, mais aujourd'hui, il me tire d'un cauchemar dont je me serais bien passé. Je m'assois sur le rebord de mon lit et passe mes mains sur mon visage. Je suis épuisée.

Je nous revois seuls, dans cette pièce impersonnelle et froide, vivre nos derniers instants ensemble. Il me regardait d'un air triste, et je discernais aussi de la compassion dans ses yeux sombres. Non, tout sauf ça. Je ne veux pas de sa pitié, je veux juste de son amour. Je veux juste qu'il me dise que tout ira bien et qu'on va trouver une solution, ensemble. Qu'on n'aura pas à se séparer.

Mais tout cela était tellement, tellement loin de la réalité. Je savais que, une fois qu'il aura passé cette porte derrière lui, dans cinq minutes exactement, je ne le reverrai plus. Je le savais parce que je l'avais déjà vécu. Mais même dans mon rêve, je le suppliais encore de rester.

- Jackson, ne pars pas, s'il te plaît.

Il prend mon visage entre ses deux mains et prend une grande inspiration. Je vois bien qu'il tente de contenir ses larmes, alors que les miennes dévalent mes joues depuis le moment où je l'ai revu. Prenant une grande inspiration, il me dit, dans un murmure :

- Becky, ma jolie, je dois y aller. Je te promets qu'on se retrouvera, d'accord ?

Retenant un sanglot, je ferme les yeux une seconde. Il faut que je prenne sur moi, il faut que je le laisse. Il doit accomplir ses rêves, et pour ça, il doit me laisser derrière, c'est comme ça. Mais quand je rouvre les yeux, j'ai un mouvement de recul. Ce n'était plus Jackson qu'il y avait en face de moi, et ce n'était plus ses mains qui couvraient mon visage.

- Jungkook ? dis-je d'une voix faible, complètement désemparée par ce retournement de situation.

- Oui, c'est moi, petite lionne. Je ne vais nulle-part, je reste avec toi.

Je suis heureuse, tellement heureuse que je me jette dans ses bras. Il répond joyeusement à mon étreinte et un petit rire surpris s'échappe de sa bouche. Mais au moment où je me recule un peu pour poser mes lèvres sur les siennes, une force invisible le tire vers la fameuse porte et il disparaît en une fraction de seconde, me laissant seule dans cette pièce que je hais de toutes mes forces.

- Jungkook ? Jungkook ! Tu m'avais promis que tu restais, dis-je entre deux sanglots.

L'alarme de mon téléphone a sonné à cet instant précis. Est-ce que le golden maknae occupait mes pensées au point d'apparaître dans mes rêves, maintenant ? C'est officiel, je deviens complètement folle. Cependant, je sais que j'ai bien fait de l'éloigner de moi hier soir. On ne peut plus jouer à ce jeu dangereux, surtout après largement avoir dépassé les limites. Il faut impérativement que je m'interdise à repenser à ce moment brûlant entre lui et moi. Comme ses grognements quand je lui passe la main dans ses cheveux, ses mains sur mes fesses quand il m'a porté d'une manière incroyablement virile, la chaleur et l'odeur de sa peau, et ses lèvres, ses lèvres, mon Dieu...

Comme pour me rappeler à l'ordre, mon téléphone sonne à nouveau, deux fois de suite, un message et un mail. Le texto vient de mon meilleur ami, qui s'inquiète que je ne donne pas signe de vie depuis une semaine.

« Hé, Bek ! T'es vivante ? Je n'entends plus parler de toi depuis deux siècles, au moins. Où es-tu passée ? Donne-moi de tes nouvelles que je sache au moins que t'ailles bien ! Ton stage se passe comment ? »

Le pauvre, s'il savait tout ce qui m'était arrivé en une semaine, il ne me croirait pas. Je tape une réponse rapide :

« Hello, Su Ho. Je vais bien, ne t'inquiète pas. Je t'appelle quand je peux. Bisous »