Together [함께] • JJK

25. Femme fatale

Jungkook's side

Comment on respire, déjà ?

Non, parce que là, on va dire que ce n'est pas Rebekah qui va me donner la réponse. Elle est... elle est le démon incarné, sur cette scène. Une véritable diablesse, dans cette robe rouge flamboyant qui éveille en moi les pensées les plus obscènes. En voyant son corps onduler contre cette barre de pole dance, ses yeux noyés dans les miens, j'ai extrêmement envie d'elle. La bosse qui se forme dans mon pantalon en est la preuve vivante.

La musique, son regard, son sourire en coin, et cette robe, complètement indécente et scandaleuse, tout me rend complètement fou. Heureusement que je sais que je suis à peu près le seul homme hétéro dans cette salle (j'ai décliné les avances d'au moins cinq individus de sexe masculin pendant l'absence de Bek). Sinon, je l'aurais traînée par la peau des fesses hors de ce cabaret à la seconde où le projecteur s'est braqué sur elle. Hors de question qu'un autre homme la regarde, ce soir. Enfin, un homme qui n'a pas changé de bord, du moins.

C'est bien la première fois dans ma vie que je rêvais d'être une foutue barre de fer. Rebekah lui faisait quasiment l'amour, se collant sensuellement à elle. Ses hanches ondulent sensuellement et ses mains la caressent lentement le métal de haut en bas, comme si elle me...

Non. Je ne peux pas penser à ça maintenant, je suis à deux doigts de me ruer sur elle et de lui faire mille choses – une fois la porte de ce foutu bar passée, bien entendu. Déjà qu'elle avait commencé à me chercher dans le taxi... j'ai de plus en plus de mal à me contrôler. Elle m'a trop manqué. Sa présence sur scène est tellement obnubilante que j'en oublie tout. Mon environnement, ma carrière entière, la raison de mon existence. Il n'y a qu'elle et moi. Oh, et cette foutue barre de pole dance que j'ai vraiment envie de remplacer.

Je reste sur mes gardes quant au public qui m'entoure. Et si quelqu'un me reconnaissait ? Bien qu'il me semble que ça ne soit pas le cas, il n'était pas rare que des paparazzis ou des sasaengs malintentionnées me suivent partout, même à l'autre bout du monde. Mais, après que mes yeux aient inspecté consciencieusement le bar sombre, je me considère comme hors de danger. Premièrement, parce je ne vois aucun téléphone ou appareil photo aux mains des spectateurs. Deuxièmement, parce que la clientèle est largement plus âgée que nous et donc pas spécialement la cible que nous visons. Troisièmement ? Les regards ne sont pas braqués sur moi... Mais sur elle.

Un sifflement se fait entendre dans la salle. Alors que j'allais bondir pour éclater la gueule de celui qui a osé siffler ma femme, je me rends compte que c'est seulement le serveur arc-en-ciel qui a kidnappé Rebekah tout à l'heure. Avec son costume de clown et ses lunettes en forme de flamant rose, il me faisait vraiment penser à ce chanteur anglais, là... Elton John, je crois. Je regarde brièvement autour de moi pour m'apercevoir que les femmes qui dansaient quand on est entrées tout à l'heure étaient attablées juste à côté de moi, et nous regardaient, Rebekah et moi, en se faisant des messes-basses. Elles parlaient Anglais, vraisemblablement parce qu'elles n'étaient pas des mêmes nationalités.

- Il va n'en faire qu'une bouchée quand il va la ramener à l'hôtel, dit l'une d'entre elles.

Elle ne croyait pas si bien dire.

A ce moment précis, la femme sublime en robe rouge qui se tenait devant moi descend de l'estrade et se dirige sensuellement, que dis-je, sexuellement vers moi. J'avale une grande bouffée d'air avant de la bloquer dans ma gorge. Elle est tellement féline, sauvage à cet instant. Sa confiance en elle ne fait que l'embellir, si c'est encore possible. Elle fait le tour de ma chaise, traçant ma clavicule de son index verni de rouge. Elle effleure mon cou avec ses doigts, m'arrachant un frisson au passage, et s'arrête quand elle se trouve derrière moi. Je sens son souffle de plus en plus proche de mon oreille. J'en tremble. L'effet qu'elle a sur moi est ridicule. Je dois me contenir pour ne pas rouler les yeux et renverser ma tête en arrière, sur son épaule.