Golden Galaxy

『 LXXXVIII ➳ Se noyer dans mon âme 』

SLC ‼️

je suis malade et c'est chiant

𝔹𝕠𝕟𝕟𝕖 𝕝𝕖𝕔𝕥𝕦𝕣𝕖

PDV HOPE

Je la déteste, cette peur. Celle qui nous empêche d'avancer, qui brise nos rêves, nos souhaits, nos vies. Jusqu'ici, j'ai toujours refusé d'impliquer qui que ce soit dans ce trou sans fond que Damon Kirwood a mis tant de temps à creuser en moi. Il ne devait plus y avoir d'amour, de haine, d'amitié. Tout devait juste être vide.

Mais j'entends la porte toquer. Quelqu'un essaie d'entrer, depuis un moment déjà. Sauf qu'à chaque fois que j'accepte d'ouvrir, il tombe. Je plonge pour le rattraper mais il se noie. C'est douloureux, car personne ne peut m'entendre de l'autre côté de la porte. Même si je crie, je pleure, j'agonise. Il n'y a personne.

Je n'en peux plus, je ne veux plus souffrir. Toute cette haine, cette violence, ça me terrifie. J'ai honte, encore et encore. Honte car j'ai laissé Damon briser mes barrières et en construire d'autres où lui seul possède la clef. Honte car encore une fois, j'ai entraîné un ami dans le trou. J'ai presque l'impression d'entendre ses cris d'agonie en rencontrant Hadès. Cette fois, je ne m'en relèverais pas.

   Je ne le veux plus de toute manière. La vie n'est pas censée être un chemin aussi boueux. Je n'arrive plus à avancer. Je ne veux pas que Kirwood me prenne avec lui, je ne veux plus de cette souffrance perpétuelle. Je veux trouver la paix, peu importe où elle se trouve. Je ne veux pas appeler à l'aide, je n'ai plus besoin d'être sauvée.

   Allongée sur le sol face contre terre, mon esprit divague sans jamais réussir à s'éteindre. L'inconscience ne vient pas. Pourtant, tout ce que je désire en ce moment est de disparaître, de ne jamais rouvrir les yeux et laisser le trou m'aspirer aussi. J'entends néanmoins le bruit de la porte, des cris que je ne reconnais pas qui recouvrent les sons de l'horloge près de moi. Tout est flou, mon corps semble en transe quelque part où je ne suis pas.

   La douleur revient quand quelqu'un me retourne sur le dos. Des voix crient mon nom, une sirène insupportable vrille les derniers morceaux de lucidité dans mon esprit. On me soulève quelques secondes avant de me reposer sur une surface plus molle, un brancard sûrement. Je ne sais pas vraiment. Ça fait juste mal. Tous ces sons vont faire exploser mon cerveau. On tente de me faire ouvrir les yeux, de me ramener à mon état conscient.

— Hope ? Hope vous m'entendez ? Serrez-moi la main si c'est le cas !

   Non, non, non ! Je ne veux pas regagner la réalité. Je ne suis pas assez forte. Je veux me noyer, laissez-moi me noyer ! Je proteste intérieurement, mon corps ne voulant néanmoins pas la même chose que moi, j'entrouvre un œil en rejoignant le présent. Les voix se font soudainement plus nettes, une explosion de lumière me brûle la rétine et me fait gémir de douleur. Des inconnus en blouse blanche sont autour de moi, me fixant et criant des choses que je n'arrive pas à comprendre. Mes yeux essaient de s'habituer à la luminosité, je n'arrive pas à reconnaître l'endroit dans lequel je me trouve et la panique fait accélérer la machine prenant les battements de mon cœur.

   — Laissez la reprendre ses esprits avant de lui gueuler dessus putain, elle déteste les cris.

Darec, aucun doute là-dessus. Je soupire de soulagement en retrouvant un repère et tourne la tête vers la source de la voix. Ma vison est floue, je n'arrive pas à voir les détails de son visage malgré le peu de distance entre nous mais une chose est sure : il est inquiet.

— Hope ? surgit une voix féminine me faisant sursauter.

Je tourne vite la tête vers la femme m'ayant parlé. Peut-être un peu trop vite car je vois rapidement des étoiles au lieu de sa jolie chevelure couleur miel.