Golden Galaxy

『 XCVII ➳ Te voilà enfin 』

SLC ! 🛋

ʙᴏɴɴᴇ ʟᴇᴄᴛᴜʀᴇ

PDV HOPE

En ouvrant les yeux, j'ai l'impression d'émerger d'un long cauchemar dans lequel je viens enfin de sortir. Ma tête est lourde, mais vide. Mes yeux n'arrivent pas à s'acclimater à la luminosité, ils s'ouvrent, se plissent, se referment plusieurs fois. Un sifflement résonne dans mes oreilles, je n'entends rien d'autre que lui, remplacé par un bourdonnement lorsque j'essaie d'ouvrir la bouche.

Tout est flou, blanc et assourdissant. Une odeur étrange de désinfectant me donne mal à la tête, enfaite, tout mon corps est ankylosé. Pas vraiment douloureux mais inconfortable, comme si je me trouvais dans celui de quelqu'un d'autre. Ma nuque grince lorsque je tourne la tête pour essayer de voir autre chose que le plafond. Quelque chose bouge à côté de moi, j'essaie de comprendre quoi mais ma vision est flou, je ne vois que de vagues contours mobiles, sans en identifier le sens et la cause.

   La personne prend ma main dans la sienne, me permettant d'en retrouver les sensations. J'essaie de dire quelque chose
mais mon corps n'est pas prêt, je laisse la
fatigue m'emporter et referme les yeux dans un soupire douloureux.

∞

— Tu es sur que tu ne veux pas qu'on tourne ?

— Je veux être là quand elle se réveillera.

— Ça fait déjà quatre jours, tu devrais te reposer un peu.

— Plus tard.

Je reprends conscience un instant, percevant des bribes de conversations aléatoires et discrètes, mais je n'ai même pas le temps d'ouvrir les yeux que je suis déjà repartie.

∞

J'essaie de bouger un peu, piégée entre rêve et réalité sans pouvoir savoir où je me trouve. Je gesticule, essayant de sortir d'une des cases pour me sentir entière quelque part.

— Hope ? fait une voix près de moi que je ne parviens pas à discerner.

Enfin, mes yeux s'ouvrent sur un plafond totalement blanc. La luminosité me brule la rétine et mes pupilles mettent un temps fou à s'y adapter. J'inspire un grand coup, mais bloque l'arrivée d'air quand elle semble me brûler les poumons de l'intérieur. Une main se pose sur ma joue, douce et chaude. Je me sens instantanément rassurée, alors que je ne savais même pas ne pas l'être.

   Elle me caresse doucement la pommette, avec une douceur qui m'a tant manqué étant jeune. Un bipe incessant me tire une migraine, et je fronce les sourcils en essayant de comprendre où je suis. J'essaie de parler, mais ma voix ne semble pas d'accord.

   — ...suis...

   Mes yeux se referment, j'ai un instant peur de sombrer à nouveau mais heureusement, le sommeil ne semble plus vouloir venir me chercher.

   — Ne bouge pas, je vais chercher un médecin.

   Alors que la personne semble sur le point de partir, mon bras s'étant malgré moi pour lui attraper la main. Ce touché, doux et parfait, ne peut appartenir qu'à une personne.

   — Ma... Mather...

   Ma gorge est sèche, ma bouche pâteuse, et mon timbre granuleux. À côté de moi, le concerné ne fait plus un seul geste. J'ouvre vite les yeux, enfin prête à rencontrer les siens. Mon regard le cherche un instant, désemparé, mais c'est bien lui. Debout, le visage cerné et semblant près de la rupture. Il me regarde avec un mélange de soulagement et d'inquiétude.