『 XLVI ➳ Avant la peur, il y a l'amour 』

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SLC ! 💚

je voulais au départ faire un chapitre dans le passé ici en mode sadique, mais je ne suis pas cruelle à ce point hehe 💕

𝔹𝕠𝕟𝕟𝕖 𝕝𝕖𝕔𝕥𝕦𝕣𝕖

PDV HOPE

— Réveille toi gamine, chuchote une voix comme si elle ne voulait en réalité pas me réveiller.

Quelque chose se pose délicatement sur mon épaule et la secoue légèrement. L'esprit encore brumeux, mes paupières papillonnent avant de s'ouvrir complètement. Je suis immédiatement frappée par l'obscurité de mon entourage. En plus de la lumière, il n'a pas non plus l'ombre d'un bruit. Relevant la tête pour observer par la fenêtre, je remarque que la pluie s'est arrêtée et que nous n'avons toujours pas bougé depuis tout à l'heure.

   — Ça va ? demande Mather à mes côtés.

   Je tourne la tête vers lui, oubliant le léger torticolis me faisant froncer les sourcils. Je peine à voir correctement, sans doute à cause de l'ampoule éteinte dans la voiture. Pourtant, l'obscurité me laisse tout de même le plaisir de voir mon colocataire, les cheveux ébouriffés et maintenant secs, me regarder d'une mine soucieuse.

   Attendant visiblement ma réponse, je hoche faiblement la tête de haut en bas pour le rassurer. Pourtant, cela ne suffit pas à retirer le pli sur son front. Je l'interroge silencieusement, sachant qu'il parviendra à me comprendre sans parler.

   — Je ne voulais pas te réveiller, s'excuse le garçon indirectement. Mais il y a un problème qui ne va pas te plaire à la maison, et je dois te le dire avant de décider quoi que ce soit, poursuit-il.

   L'expression sérieuse de son visage parfait me rend nerveuse. Que peut-il bien se passer pour qu'un homme aussi inexpressif se mette dans un tel état ? Je le vois chercher ses mots un instant, presque perdu.

— Je... je viens de recevoir un message de Earl, m'informant que tes parents sont chez nous.

   Même si le « chez nous » que vient de prononcer Mather ne me laisse étrangement pas indifférente, ce n'est pas la chose me choquant le plus en ce moment.

Mes yeux se perdent dans le vide en même temps que les tremblements de mon corps commencent. Ma respiration se coupe et j'entends d'ici les battements effrénés de mon cœur à cet instant. La sensation d'une crise panique ne m'avait pas manqué.

Mon esprit quitte directement le présent pour revenir quelques mois en arrière. Lorsque j'étais encore sous l'emprise de ces « parents », quand mon monde ne se résumait qu'à la douleur et là où la souffrance bloquait l'amour. J'ai peur d'y retourner, dans ce puit sans fond m'expliquant que peu importe la profondeur de ma peine, il est encore possible de tomber plus bas.

Une voix étouffée tente de m'atteindre, mais il est déjà trop tard. Je chute à nouveau.

Après des semaines à escalader, me voilà lâcher prise pour retomber sans cesse ni arrêt. Je suis fichue.

Tu n'es rien Hope, tu m'entends ?

Cela fait longtemps que je n'ai pas entendu cette voix.

Golden GalaxyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant