『 XXXII ➳ Mauvais pressentiment 』

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SLC ! 💙

B⃟o⃟n⃟n⃟e⃟ l⃟e⃟c⃟t⃟u⃟r⃟e⃟

PDV HOPE

   Darec me tient la porte lorsque nous entrons dans l'auditorium. Directement, la beauté des lieux m'assaille. Lui qui semblait si moche à l'extérieur ! Cela prouve encore qu'il ne faut pas se fier aux façades. Les murs sont hauts, grands, fières. Les murs sont tous pourvus de dessins d'enfants et même les différentes portes que l'on peut voir sont colorées par différentes teintes pastels. Je me tourne vers Darec mais celui-ci a de nouveau disparu.

  Ne m'y attardant plus, je cherche dans ce silence reposant un quelconque bureau ou une personne pouvant m'aider. Soudain, une douce mélodie atteint mes oreilles. Il me semble reconnaître un violon. Je ne connais pas la partition mais l'air mélancolique qu'elle ressort est prenant.

  Attirée par le son, je longe doucement ce large couloir gorgé de photos d'enfants souriants munis d'instruments. Une certaine tristesse que je peine à refouler chaque jour me prend soudainement. Mes amis me manquent. Argos, Kerry, Ethel...

  Mes idées noires sont directement chassées lorsque j'arrive devant une porte entre ouverte, laissant passer cette fameuse mélodie. Ne voulant pas faire cesser la personne, je prends l'initiative d'entrer sans frapper. Ainsi, je peux voir une jeune femme dans la trentaine jouer de son instrument les yeux fermés. Je remets en question ma discrétion lorsque celle-ci s'arrête brusquement.

  Un vide qui semblait comblé il y a quelques instants refait surface en moi. Refoulant mes sentiments, je souris à la violoniste perplexe devant moi.

— Ciel vous m'avez fait peur ! s'exclame-t-elle en reposant son instrument dans son étui. Puis-je vous aider ?

   Je souris timidement en guise d'excuses et m'approche de la femme encore surprise. Doucement, je sors un stylo et le bloc-notes offert par madame Sun tout l'heure :

« Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire peur. Je me suis permise d'entrer car la porte était ouverte. »

  La violoniste vient à son tour lire mon morceau de papier. Elle lève ensuite ses yeux curieux sur moi et m'étudie de haut en bas. Habituée à cette lueur en voyant mes yeux, je n'y fais pas attention et la laisse me juger.

— Il n'y a pas de mal ! C'est moi qui ne devrais pas laisser cet endroit aussi exposé à Kirwood, plaisante la femme en s'asseyant sur sa chaise de bureau. Prenez place, ne vous gênez pas !

  Je souris en comprenant brusquement la bienséance que l'on reçoit en posant un pied dans ce lieu. Cette femme en est sûrement la cause. Ses vêtements fleuris et sa façon de parler sont juste adorables. Comme demandé, je m'exécute et m'assieds face à elle. Sans jeter un œil à la pièce pleine de couleurs, j'en viens rapidement aux faits.

« J'ai vu votre annonce dans le journal pour le professeur de piano. »

  Sans passer par quatre chemins, la femme répond directement :

— Et vous êtes muette ?

« En effet, mais je comprends et pratique la langue des signes, le français, l'anglais et l'espagnol couramment. »

— Dit donc, on peut dire que vous ne manquez pas de ressources ! sourit franchement la trentenaire, impressionnée.

   Je lui rends légèrement son enthousiasme et poursuis :

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