Golden Galaxy

『 XX ➳ Premier dessin 』

B⃟o⃟n⃟n⃟e⃟ l⃟e⃟c⃟t⃟u⃟r⃟e⃟

PDV HOPE

L'isolement existe encore ?

Tu sais, lorsque le cerveau lâche pour laisser place au cœur. Un sentiment humain mais pourtant peut réellement compris et utilisé. Ce n'est pas grave d'être seul. Il faut juste s'exercer à parler aux murs, et ne surtout pas se dire qu'ils ne nous répondront jamais.
Détester les gens, c'est aimer le vide. Un monde nouveau dans une dimension inconnue. Un mutisme du cœur empêchant les autres de nous connaître. Le soleil se qualifie de jaune et pourtant, il est plus brûlant qu'un feu rouge hardant embrasant le ciel bleuté de mille couleurs allant du blanc au gris foncé.

Mais s'isoler, c'est plus compliqué qu'une qualification. C'est un cri, une larme, un pleur, une goutte d'eau, un torrent, ou peut-être un son, c'est tout cela à la fois. Il n'y a pas besoin de parler pour s'exprimer. Il faut juste utiliser le regard et savoir crier avec les yeux, rire avec les cils et pleurer avec le cœur.

Nous avons toujours su écrire, mais beaucoup l'ont oublié. La vie est une cascade, remplie de problèmes et de souffrances avec un arc-en-ciel prêt à nous attraper si l'on tombe dans l'eau ou si une chute trop douloureuse nous empêche de se relever.

Écrire, c'est ouvrir son cœur et taire son esprit.
Écrire, c'est exprimer ses sentiments sans pourtant en parler.
Écrire, c'est écouter les bruits du vent en posant sa plume.
Écrire, c'est un art béni que le monde oublie souvent.
Écrire, c'est un monde créé par notre âme.
Écrire c'est ça, pleurer sur une feuille ; et ne surtout rien dire.

∞

Je referme mon carnet dans un lourd soupire. Garett qui est à mes côtés, ne semble pas me prêter attention, trop plongé dans son dessin animé. Par contre Akke lui, ne m'a pas raté. Depuis que nous sommes rentrés, c'est-à-dire hier, le garçon semble étudier mes moindres faits et gestes. Je sais que ce que j'ai fait est très grave, mais pourquoi me fixer ainsi ? Si je dois être punie, qu'il le fasse !

Afin de le rendre mal à l'aise, je me mets à mon tour à le fixer. Depuis des années, j'ai bien compris que la couleur de mes yeux permettait le malaise si je fixais longtemps une personne. Voilà mon arme, le regard.

Assis sur le fauteuil face au mien, Akke et moi nous livrons silencieusement un véritable duel de regard. Ses yeux châtain-clair résistent parfaitement à mes attaques. Le mexicain n'est ni déstabilisé, ni gêné. Et la lueur que je vois chez lui depuis hier ne l'a pas quitté. Elle semble indéchiffrable, en tout cas pour moi.

— Tu me montrerais tes dessins ? lâche finalement l'homme d'un air sérieux.

   Je sens Earl à mes côtés se tourner vers moi. Garett lui, ne nous jette même pas un regard, trop occupé pour prêter part à la conversation. Ma main se crispe sur mon crayon à papier. Comment sait-il que je dessine ? Sait-il aussi que j'écris ?

— C'est une question innocente ! Je veux juste voir ce que tu fais, se défend le mexicain en me fixant toujours.

    Malgré ma volonté à lui montrer, mon subconscient n'est pas d'accord. Je pourrais, mais je sais aussi que montrer mes dessins serait comme dévoiler ma vie et mes secrets. Ce qu'il se passait là-bas et ce qu'il m'a fait. Jamais.

    Akke semble comprendre que sa demande n'est pas vraiment appréciée car l'instant suivant. Il me sourit bizarrement et se lève.

— Fais comme tu veux.