Chapitre 1

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- Camélia, Camélia réveille toi on est arrivés chez les Viretto...

J'émerge de mon sommeil en sentant des caresses sur ma joue, probablement ma mère.

J'ouvre les yeux et constate qu'en effet, nous sommes arrivés. Les familles Viretto et Calvetti ont organisé des vacances dans leur maison secondaire à Nice, en Côte d'Azur.

- Ah d'ailleurs Camillou, la petite sœur de Mélisa a ton âge ! S'exclame mon frère tout excité.

- Lulu, soupirai-je, je t'ai déjà dit d'arrêter avec ce surnom et oui c'est cool.

- Oh ça va cache ta joie Camillou...

Mes parents sonnent à la porte et celle-ci s'ouvre sur Mélisa, la meilleure amie de mon frère. En la voyant, il lui saute dans les bras en lui disant que ça faisait un long moment qu'ils ne s'étaient pas vus. J'aime beaucoup cette complicité qu'ils ont, nous pourrions facilement les confondre en un couple. Elle salue ensuite poliment mes parents, me prend dans ses bras et nous fait entrer.

- Bienvenue à la maison ! Mes parents sont dans le salon, je vais chercher ma sœur, à tout de suite !

Elle court à l'étage et nous partons nous installer au salon en attendant les deux sœurs. Mes parents discutent avec les parents de Mélisa, tandis que mon frère et moi sommes sur nos téléphones.

- Je suis de retour ! Alors tout le monde se connaît ici sauf Victoria et Camélia, alors Camélia je te présente Victoria, ma petite sœur de dix-sept ans et Victoria je te présente Camélia qui a dix-sept ans aussi !

Je me lève pour la saluer mais reste bloquée. Cette fille est vraiment magnifique, elle ne ressemble pas du tout à son aînée, c'est incroyable ! C'est une magnifique brune. Je me plonge rapidement dans un océan clair, elle possède des yeux perçants, envoûtants. Ils me font penser à ceux d'un husky, c'est assez troublant. Je pourrais m'y perdre pendant des heures, c'est certain. Elle a l'air plus petite que moi mais en y jetant un œil, elle a un corps sublime, bien mis en valeur avec sa robe blanche arrivant un peu au-dessus de ses genoux et son teint hâlé. Elle est mignonne.

- Euh, les filles ?

Luca me sort de ma contemplation, je rougis et elle aussi. Elle est encore plus belle avec ses pommettes rosies.

- Je crois que c'est le coup de foudre, chuchote  - discrètement - Téo, le père des Viretto à sa femme.

Je m'approche finalement d'elle tout en lui tendant ma main. Elle la refuse d'un revers et me fais la bise, ses joues sont toutes douces, je lui rends non sans être surprise et la prends dans mes bras, tant qu'on y est. Elle se retire peu après de mon étreinte et comme précédemment, les joues rouges, je me perds dans son regard. J'en oublie nos familles, qui nous observent depuis le début, intriguées.

- Tiens Victoria, si tu allais montrer ta chambre à Camélia, suggère innocemment sa mère.

Elle pris ma main pour monter à l'étage. Dès que nos doigts se touchent, un frisson me parcourt, sûrement l'électricité statique. Je lâche sa main tout en restant près d'elle, et nous arrivons rapidement devant la porte de sa chambre. Elle est magnifique pour une chambre de maison de vacances, tout est en noir et blanc ! Son pouf, son canapé, son bureau, la porte de son dressing et un des murs sont noirs. Elle a deux tables de chevet de chaque côté de son lit toujours en noir et blanc, mais je remarque aussi un cadre, le seul de la pièce. Je m'approche et vois les trois Viretto avec sa mère portant un bébé aux yeux gris, Victoria.

- C'est la plus belle photo de nous quatre, dit-elle simplement.

Je sens son souffle sur ma nuque, elle est juste derrière moi.

- Pourquoi c'est la seule ?

- Elle regroupe tout ce que j'aime.

- Et quoi donc Victoria ?

- Ma famille et cette plante juste derrière, le Camélia.

J'y crois pas, c'est vrai qu'on voit des camélias blancs, derrière eux !

- C'est incroyable, il faut croire qu'on est faites pour se rencontrer !

- Qu..Hein ? Pourquoi tu dis ça ? La petite brune à mes côtés semblait troublée.

- Bah, le Camélia, comme mon prénom ! M'exclamai-je, comme une évidence.

- Oh, oui c'e... c'est ma plante préférée.

- A moi aussi, je marmonne.

La signification de cette plante est intéressante, je ne suis pas narcissique et j'espère qu'elle ne le pense pas.

- J'ai aussi le livre d'Alexandre Dumas, La Dame Aux Camélias.

- L'amour d'un jeune bourgeois pour une courtisane, soupirai-je. C'est niais.

- J'adore le romantisme de cette plante, en total désaccord avec le froid hivernal de sa saison, c'est comme un oxymore.

- Tu aimes beaucoup la littérature à ce que je vois.

- Ça nous fait un autre point commun, Camélia.

Elle a une façon de prononcer mon prénom, c'est incroyable. Je m'affale sur son lit, bien plus confortable qu'une voiture.

- Tu sais Camélia, dit-elle en s'installant à côté de moi en pouffant légèrement, je crois que je t'aime bien.

- Et bah dis donc tu ne perds pas de temps toi !

- Tu veux bien devenir mon amie, demande-t-elle en souriant de toutes ses dents ?

Ses joues se colorent un peu, elle a osé demander !

- T'es mignonne quand tu rougis Victoria.

Pourquoi j'ai dit ça ?

- Toi aussi.

- Oui j'accepte, je peux te donner un surnom ?

- Seulement si j'ai aussi le droit, Princesse. Ses yeux brillent de malice.

- Très bien, Crevette.

Je pense que nous sommes bel et bien retombées en enfance à ce niveau-là.

CaméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant