Camélia

Chapitre 18

- Arrête avec ça, t'es en train de biper Romain ! S'exclame Vincent sur son ordinateur, alors que Julien bipe justement Romain, avec son lecteur code-barres.

- Roh, ça va, se défend le beau blagueur, c'est pas comme s'il allait atterrir dans tes mails !

- A bah non, pour ça il me faudra un écran 24 pouces !

Romain étant un peu enrobé..

Je suis encore sur mon lieu de stage, assistant à l'un des enfantillages du trio. Ce sont les dernières minutes avant la pause du midi. Je la passe d'ailleurs en compagnie de mon frère. Il a quelques informations à propos d'Alice qu'il voudrait bien me partager. Sa source est sure, c'est le frère d'Alice qui en a parlé à Luca, Martin.

Alors je me dirige vers une brasserie, notre lieu de rendez-vous.

- Bon, tu me dis ?

- Bonjour à toi aussi sœurette, je vais bien et toi ?

- Oui désolée, dis-je en levant les yeux au ciel. Alors, raconte !

Luca m'a d'abord demandé de m'asseoir, puis nous avons commandé et attendu, avant qu'il ne daigne ouvrir la bouche.

- Ça dure depuis un petit moment, mais papa et maman ne nous en ont pas parlé. Va savoir pourquoi. Au début, elle volait des bricoles mais s'est fait prendre. Comme on dit : qui vole un œuf vole un bœuf. Elle s'est introduite dans un magasin en attendant la fermeture, sortait le soir avec je-ne-sais-qui pour faire je-ne-sais-quoi.. il fait une pause en sirotant son diabolo fraise.

Alice ? Faire ça ? Célia doit beaucoup l'influencer dans ce cas, parce que je ne reconnais absolument pas ma cousine.. D'ailleurs, elle n'a toujours pas répondu à mon message. 

- Il y a deux jours, elle est sortie, toujours le soir avec sa meilleure amie et d'autres personnes. Ils étaient cinq en tout. Alice a pris les clés de la voiture de papi et a fait un tour avec tout le petit monde. Puis elle a foncé dans un arbre. Elle a voulu faire passer ça pour un vol, elle était paniquée, alors elle a cassé la vitre aussi. Ensuite ils sont tous rentrés, comme si cette soirée n'existait pas.

- Comment papi a su qu'Alice était à l'origine de cet accident ? 

- Oh, il ne le savait pas, il la soupçonnait juste. Mais elle avait toujours les clés sur elle et refusait qu'on lui fouille les poches. Aussi, dans la voiture, il y avait du maquillage. Martin s'est occupé de son cas.

- Luca, ça ne lui ressemble pas tout ça. Il doit y avoir un problème quelque part, elle n'est pas du genre à se faire influencer mais c'est ce qu'elle fait. C'est pas normal, dis-je inquiète.

Un silence s'installe, nous réfléchissons.

- Il y avait aussi un gars dans la voiture apparemment..

***

De retour à la maison, je salue le petit monde et monte à l'étage pour m'effondrer sur mon lit. Cette journée était épuisante, c'est l'avant-dernière avant les vacances. Plus qu'un jour à tenir. J'allais fermer les yeux mais mon téléphone vibre. 

J'espère que c'est Alice. 

Ah bah non. 

« Salut Cami, je peux passer chez toi ? »

Victoria.

Je lui réponds rapidement que ma maison est la sienne avant de reposer mon téléphone. Je n'ai pas tellement envie de parler mais bon. C'est Victoria. Il faut aussi que je prévienne mes parents. Je sais qu'ils sont en bas avec mon frère et Mélisa, alors j'envoie un message à Luca. Par flemme ? Totalement.

En attendant qu'elle arrive, je fais une sieste. Une petite pause ne fait pas de mal. Ça me revigorera un peu.

***

Je me réveille difficilement en papillonnant des yeux. C'est bizarre, tout est sombre. Je crois que je me suis endormie un peu trop longtemps. Je tends ma main pour prendre mon téléphone mais un poids me retient. Un petite masse à la chevelure brune à vrai dire. Elle est allongée à moitié sur moi, à l'aise.

- Mmh Camélia tu vas bien ? Dit-elle en s'étalant de tout son long au-dessus de mon corps.  

- Ne t'inquiète pas, je me suis juste assoupie, marmonnais-je en regardant l'heure. 

Vingt-deux heures ? Ah oui quand même. Victoria se redresse un peu et me scrute de ses beaux yeux. Quoi ?

- Tu vas me raconter ce qu'il se passe ? 

Non.

- Il ne se passe rien pourquoi ? 

- T'as oublié mon bisou, rouspète-t-elle.

- Ton petit ami est là pour ça.

Elle souffle avant de répondre :

- Il y a quelque chose, je le sais. C'est par rapport à tes amis ?

Je tourne ma tête de gauche à droite.

- Ta famille ? 

Je ne réponds pas dans un premier temps, avant d'acquiescer doucement. 

- Ma cousine. 

Elle allait parler mais je la coupe avant, voulant mettre fin à cette discussion au plus vite. Quand ça ne va pas, je me renferme sur moi-même. Ce n'est pas bien mais c'est mon alarme, un signe pour les personnes qui me connaissent.

- Tu peux juste me prendre dans tes bras s'il-te-plaît ?

- Viens.

Elle s'allonge sur l'autre partie de mon lit, sur le dos et tend les bras. Je ne perds pas une seconde et plonge sur elle. Elle rit et peu et m'enferme de ses bras. Mignonne. Je pose ma tête contre sa poitrine, sentant son cœur battre un peu plus vite. J'ai la même chose quand je fais un mouvement après une sieste. 

Elle pose ses doigts sur mes cheveux avant de tracer des cercles. C'est apaisant. Je vais prendre l'habitude de dormir avec elle si nous continuons comme ça. Il ne faut pas. Je pense que c'est la dernière fois avant longtemps.  Elle ira bientôt dormir chez son copain.

Je ne m'attarde pas plus longtemps sur le sujet "Victoria" et me concentre sur le plus important, ma cousine.

En soit, il y a plus grave qu'un vol, une intrusion et vandaliser la voiture de son grand-père, mais venant d'Alice ? Je ne comprends pas et ça me travaille. Célia, sa meilleure amie a dû l'influencer, c'est sûr. Mais pourquoi ? Elle joue les rebelles mais risque la prison si mon papi porte plainte. Déjà, il ne veut plus la voir chez-lui.. 

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Je sais que la partie de ma cousine n'intéresse pas vraiment mais ça me tient à cœur. Il  y en aura aussi dans les prochains chapitres.

Bonne journée, bisous.