Chapitre 32

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L'alarme de mon téléphone me réveille lentement de mon sommeil et j'appuie machinalement sur le rappel d'alarme avant de m'étirer. Un fou rire me prend quand je tourne la tête et que Victoria n'est plus, m'imaginant comment elle a enfouis sa tête sous la couverture au son de mon réveil. Et moi qui voulais seulement la tirer de son sommeil, je vais devoir l'arracher de son lit, de gré ou de force.

- Allez Victoria réveille-toi, on a cours, dis-je un sourire aux lèvres, attendrie malgré moi par son envie de rester lovée sous la couverture.

- Attends encore un peu, marmonne-t-elle d'une voix étouffée.

- Non, tu sais très bien qu-..

Un bras surgit de nulle part et enfonce brusquement mon crâne sous la couverture.

- D'humeur violente ce matin ?

- Ferme la un peu, dit-elle en pressant ma tête contre la sienne.

Je place mon bras sur son ventre et cale ma tête confortablement avant de souffler, feignant d'être contrariée.

- D'accord mais à la prochaine sonnerie, on se lève, préviens-je sachant qu'il y a une intervalle de neuf minutes entre chaque alarme.

- Mhh hm.

Arh elle m'a eue, cette sorcière. Je tourne légèrement mon visage pour m'appuyer contre sa clavicule, puis une pulsion me prend et je la mords. 

- Aïe ! Lance-t-elle un cri chuchoté en sursautant. Mais t'es malade, pourquoi t'as fait ça ?

- Petit dédommagement.

Elle rigole sûrement désabusée, et je replace ma tête contre son épaule avant que ses doigts ne commencent à caresser mes cheveux. Et juste le temps que l'alarme retentisse, je ferme les yeux. Juste pour profiter un peu plus de la chaleur de son lit. Juste pour profiter un peu plus de la chaleur de ses bras.

Et le second réveil sonne.

- Non mais Camélia mets une autre alarme s'il te plaît, je suis fatiguée.

- Mais on va être en retard après.

- Non, aie confiance en moi.

- Si on arrive en retard j'ai le droit à une compensation, un autre massage, dis-je malicieusement en remettant une autre alarme, cette fois dans quinze minutes.

- Si on arrive avant la sonnerie tu me fais un massage.

- Ok c'est bon, mais c'est la dernière fois.

- Chut.

***

Victoria maintenant enveloppée dans un petit peignoir, m'invite à la suivre dans son dressing pour que nous puissions nous habiller. Le réveil était brutal, j'avoue m'être assoupie pendant quelques minutes. Quelques minutes qui ont été fatidiques car maintenant je veux juste retourner me coucher et dormir.

- Alors, qu'est-ce que tu veux mettre aujourd'hui ?

- Ce que tu veux Vic, fais toi plaisir.

- Mais j'ai pas d'idées moi.

- Moi non plus, mais bon j'ai la flemme aujourd'hui, je veux bien quelque chose de confortable, ce que tu as.

- Tiens, un jogging pour toi.

Elle me tend un jogging bien large puis semble réfléchir avant de me donner un sweat.

- Merci ma belle.

Elle remet son nez dans son dressing pour trouver une tenue tandis que je prends mes vêtements et les pose sur son bureau, avant de me déshabiller pour les enfiler rapidement. Étant dos à elle, je me retourne et la vois figée, l'air gênée.

- Mais qu'est-ce que.. tu joues à un deux trois soleil ou quoi ? Demandais-je curieusement.

- Non mais c'est toi qui étais dos à moi, j'ai simplement joué le jeu.

- Et le jeu comprenait-il une séance de zieutage gratuite ?

- Quoi ? Crie-t-elle surprise, les joues rouges.

- C'était un test, t'admirais mon magnifique dos n'est-ce pas ?

- Oui purée comment t'as deviné ? Mince ! Je suis si peu discrète que ça ? Dit-elle de manière théâtrale, toujours dans l'excès.

- Allez trêve de plaisanterie, va t'habiller au lieu de perdre du temps.

- De suite chef. Tu peux descendre en attendant.

Je hoche la tête et prends mes affaires avant de descendre les escaliers, quand je vois le petit-déjeuner soigneusement préparé sur l'îlot central. Qu'est-ce que j'aime Mélisa. Je pose mes affaires, pioche une viennoiserie et m'approche de la baie vitrée tout en savourant mon petit-déjeuner. Le ciel est toujours bleu ici, on ne peut distinguer les saisons que par la température qu'il fait à l'extérieur. Et il pleut autant en hiver qu'en été. Le changement climatique ne fera qu'accroître au fil des ans. Certains États y voient une belle opportunité géostratégique de monter d'un cran dans le rang des puissances mondiales, surtout la Russie. La fonte des glaciers, d'un point de vue économique, engendrerait une hausse du tourisme, une augmentation de l'exploitation de ressources naturelles et une croissance commerciale avec les nouvelles routes maritimes qui se dégagent. Personne ne va arrêter ça. Ni les pays nordiques, ni les pays baltes, et encore moins l'Amérique du Nord ou les pays côtiers de l'Arctique.
Je sursaute lorsque je sens une main froide passer sous mon pull et glisser sur mon ventre, avant d'effleurer doucement mes côtes, puis finir par caresser ma taille. Victoria. J'étais tellement perdue dans mes pensées que je ne l'ai même pas entendue arriver.

- C'est vrai que tu as de belles fesses ma petite Calvetti, me chuchote-t-elle à l'oreille.

Des frissons me traversent le corps, sa main sur ma hanche et son souffle sur mon oreille m'ont déstabilisée. Je me retourne, et pour masquer mon petit trouble, je feins d'être offusquée.

- Non mais enfin Victoria, c'est comme ça que tu dragues ?

- T'aurais préféré que je te dise quoi ? "T'as quelque chose derrière toi qui ne passe pas inaperçu" ? Ou alors je sais pas "t'as du travailler dur pour avoir ces belles formes" ou non, encore mieux, "ah ouais t'as la forme aujourd'hui" ou sinon-...

- Non par pitié arrête toi, merci et allons-y. 

- Mais j'avais pas fini, affiche-t-elle une expression contrariée, les sourcils froncés.

Je ris et m'approche pour lui faire un bisou sur la joue avant de récupérer mes affaires.

- On y va ?

- Allons.

La route vers le lycée se fait tranquillement, étant toutes les deux fatiguées. Finalement nous sommes arrivées quand la sonnerie de l'établissement a retentit, et nous n'avons donc pas vu nos amis avant le début des cours.

CaméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant