Chapitre 5

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Je me réveille le lendemain et peine à ouvrir les yeux. Je tend mon bras pour attraper mon téléphone mais une masse sur moi m'en empêche. Victoria est totalement étendue sur moi. J'entend un léger ronflement dû à sa bouche entrouverte, elle dort encore paisiblement. Son visage est face à moi et ses cheveux éparpillés me donnent envie de les caresser mais je me souviens du marché d'hier. Je lui embrasse tendrement sa tempe et m'extirpe de ses bras pour descendre préparer le petit déjeuner de la princesse. Même s'il est encore tôt. Je ne sais pas ce qu'elle prend généralement alors je lui prépare un peu de tout : une salade de fruits, un jus d'orange pressé, du café, des pancakes avec du chocolat et un œuf brouillé.

C'est une heure et demie plus tard que je finis et dispose tout ça dans un grand plateau. Une idée me vient, je cours dans le jardin et arrache un Camélia du fond pour ne pas qu'on le remarque et le dépose délicatement sur la salade de fruits. Au même moment, Luca descend les escaliers en se frottant les yeux, signe qu'il vient de se réveiller.

- Tiens salut Camillou, déjà réveillée ? il lève un sourcil.

- Oui je dois apporter le petit déj' à la crevette je te laisse, bisous ! Je prends délicatement le plateau, monte à l'étage et pousse la porte avec mon pied.

Je pose le plateau au pied du lit et m'assois. Elle dort encore mais m'a remplacée par le coussin qui m'a servi pour cette nuit. C'est trop chou ! Je la prend rapidement en photo avant de caresser doucement ses cheveux. Elle grogne comme la dernière fois et se tourne de mon côté.

- Ouvre les yeux petit chat...

Elle se frotte les yeux et ouvre ses paupières, dans l'incompréhension. Je souris devant sa petite mine du matin. Quand elle me voit plus distinctement, Victoria me sourit grandement et me fait signe d'approcher, ce que je fais. Elle me fait un long câlin et nous retombons lourdement sur le lit. Je reste comme ça encore un peu, j'adore nicher ma tête dans son cou pour sentir son odeur de violette. 

- Ton petit déjeuner va refroidir, Princesse, chuchotais-je doucement avant de me retirer de son étreinte. Elle écarquille ses beaux yeux gris.

- T'as vraiment préparé un petit dej' pour moi ? Je lui souris pour seule réponse et ramène le plateau sur ses genoux.

- Tu en as trop fait Cam, mange avec moi, elle prend le Camélia de sa salade et lui dépose un petit bisou.

- Et moi, il est où mon bisou à moi ? 

- Jalouse ?

- Totalement.

- Tu sais, c'est une plante qui porte ton nom alors c'est comme si je t'embrassais toi, elle se rend vite compte de son erreur, enfin sur la joue, enfin tu vois, tu m'as comprise.

- Oui mais c'est pas pareil, j'attends toujours.

Elle me regarde quelques secondes et prend mon visage en coupe, le sien s'approche dangereusement du mien tout en gardant ce contact visuel, je sens son souffle chaud sur mon nez, puis elle tourne légèrement ma tête et vient déposer délicatement ses douces lèvres sur ma joue.

- Comme la fleur...je murmure

Nous nous replaçons correctement sur le lit pour manger enfin. Le silence retombe, il est apaisant, elle réfléchie. 

- Tu te souviens du groupe d'amis que je t'ai présenté quand nous étions à la plage ?

- Oui, Thomas, Chloé et Eléna ?

- Ils m'ont proposé de se rejoindre au même endroit que la dernière fois, elle marque une pause, on pourrait faire du parachute ascensionnel, du Flyboard ou juste du jet ski si tu n'aimes pas les airs.

- On part à quel heure ? Je mettrais un maillot alors.

- Dans les alentours de 15h, c'est bon pour toi ?

- Nickel, tu viens on descend ? je lui demande alors que nous venons juste de tout avaler.

Je prends le plateau tout en me dirigeant vers la porte, mais je sens une pression sur mon poignet qui me fais brusquement me tourner. La Crevette me fait face et sourit timidement.

- Et mon bisou ? Je pouffe à son air enfantin tout en jetant le plateau sur son lit et l'entoure de mes bras, avant d'embrasser son front.

- C'est bon maintenant ? La petite brune dans mes bras bouge énergiquement la tête de gauche à droite. Je lui embrasse tendrement la tempe.

- Et maintenant ? Elle secoue de nouveau la tête et je lui fais un petit bisou dans le cou. Quand je relève la tête, je la vois rougir.

- Et là ? je la taquine. Elle me répond rapidement que c'est bon, me fait un bisou sur la joue et se retire de mon étreinte, puis de la chambre.

Je quitte à mon tour la pièce avec un sourire plaqué sur mon visage et descends les escaliers avec le plateau. Elle est adorable lorsqu'elle est gênée. Arrivée au salon, je manifeste ma présence en saluant les personnes présentes mais je remarque que tout le monde me dévisage, étrangement..? Qu'ai-je fais encore, je soupire.

- Qu'est-ce qu'il y a ? je demande finalement.

- Pourquoi ma fille est descendue toute rouge et toi, ma petite Camélia, avec un grand sourire ? Que lui as-tu fais ? il me scrute en plissant les yeux.

- Un bisou ! je déclare tout naturellement.

Tout le monde se retient de rire jusqu'à ce que ma Vivi apparaisse. Les regards se tournent alors vers sa personne. Elle se laisse glisser sur le canapé en soupirant aussi, et demande :

- Qu'est-ce qu'il y a ? 

Je m'assois à ses côtés et pose ma tête sur son épaule. Mes paupières sont lourdes, je suis déjà épuisée alors que la journée n'est même pas entamée.. ça commence bien ! 

- C'est étonnant, tu as posé la même question que ma sœur, un peu plus tôt, répond mon frère, sournois.  

- Oh tiens, on est connectées Camillou ! elle me prend la main et l'agite, comme un enfant le ferait.

- Bien évidemment Vivi ! j'entrelace nos doigts et lui dépose un baiser sur sa joue.

Elle rougit et cela ne passe pas inaperçu, bien sûr. La pauvre, nos deux familles sont très taquines et n'ont pas leur langue dans leur poche, comme tout latino qui se respecte. Je la plains. Comme si elle connaissait déjà la tournure que prendrait cette conversation, elle se réfugie dans mon cou.

 - Oh ma sœur, ça ne sert à rien de te cacher, nous savons toi comme moi que tu vas y passer ! plaisanta Mélisa.

- Merci de ton soutien Méli, je n'oublierai pas, Traîtresse, elle râlait, encore dans mon cou.

- T'inquiète, moi je te soutiens, Crevette, dis-je en agitant nos mains toujours liées.

- T'as intérêt, parce que tout ça c'est de ta faute, Camélia. 

Je lui chuchote et conseille alors de s'enfuir tant qu'il est encore temps. Nous nous considérons un petit moment, puis après un hochement de tête imperceptible pour les autres, nous déguerpissons sous les contestations des autres. Speedy González a du souci à se faire !

CaméliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant