Chapitre 47

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PDV LUCAS

Lorsque Caroline s'est levée et est sortie de la salle, Tania s'est mise à rigoler et pose sa main sur ma joue. Ce contact a le don de me mettre les nerfs alors je la repousse brusquement, ce qui provoque en elle un petit cri de surprise.

- Oh Lucas...Arrête de me faire la tête. Je savais qu'elle était comme toutes les autres pour toi et qu'ensuite, tu reviendrais...

- La ferme Tania.

- Lulu...

- Tania fermes ta gueule !

- Mr Carter, surveillez votre langage !

- Je veux bien surveiller mon langage mais dites à Tania d'arrêter de se comporter comme une pute et de changer de place, elle me déconcentre.

Tania me fusille du regard avant de prendre ses affaires et changer de place. Une fois loin de moi, je respire et me détend tout en pensant à Caroline. Tania l'a fait exprès, comme à son habitude...Et devoir la voir dans cet état, loin de moi et impuissant me met la rage. Il faut que je parte. Je ne peux pas rester ici.

Comme si le destin m'avait écouté, la sonnerie se déclenche alors je me lève avec mon sac et sors de la salle tout en me dirigeant vers la sortie. Je ne fais pas attention au gens à côtés et trace ma route jusqu'à ma voiture puis démarre rapidement pour m'éloigner de ce bahut de merde.

Au bout de quelques minutes j'étais arrivé chez moi. Je ne savais même pas pourquoi j'avais roulé jusque chez moi puisque ma mère est à la maison et si elle sait que je sèche je suis mort. Mais c'est trop tard puisqu'elle venait de sortir pour aller à la boîte aux lettres et qu'elle m'avait vu. Je sors de la voiture et la rejoins à l'intérieur.

- Je peux savoir ce que tu fais là Lucas ? Tu devrais être en cours.

- Je suis parti.

- Oh, tu es parti ! Et qui t'en as donné le droit ?

- Personne.

- De mieux en mieux !

- Arrêtes maman...

Je commençais à monter dans la chambre mais elle m'interpelle de nouveau. Je souffle et m'arrête au milieu de l'escalier pour l'écouter.

- Tu me demandes d'arrêter ? Tu te fiches de moi j'espère ? Après tout ce que tu fais en ce moment...

- De quoi tout ? J'ai simplement quitté le lycée pour rentrer à la maison parce que je ne pouvais pas rester là-bas.

- Et Caroline alors ?

A la simple entente de son prénom me provoque des frissons. Et en plus dans la bouche de ma mère ? Sur ce ton ? Je suis doublement dans la merde actuellement.

- Stop.

- Comment ça stop ? Alice m'a raconté ce qui s'est passé Lucas !

- Arrête toi là ! Ne dis plus rien !, criais-je en me retournant vers elle, Je sais ce que j'ai fait et je sais que c'est mal bordel ! Et aujourd'hui j'en paie les conséquences d'accord ?! Tu veux vraiment savoir pourquoi je suis rentré ? Parce que je ne suis même pas capable de la regarder dans les yeux, de la voir aussi mal par ma faute, et encore moins de la voir pleurer à cause de ces foutus lycéens de merde ! A cause d'une meuf qui me croit acquis mais qui n'était rien d'autre qu'un plan cul ! Et oui maman, avant Caro j'avais déjà eu des filles dans ma vie, mais je te les ai jamais présenté et elles ne sont jamais venues ici parce que ce n'était que des plans culs. J'ai aussi traîné dans beaucoup d'affaires louches, je prenais de la drogue et je fumais par moment, mais tu ne l'as jamais su jusqu'à maintenant. Alors excuse moi de ne pas être le petit garçon parfait que tu as toujours voulu avoir maman, mais rien n'est de ta faute ! J'en serais peut-être pas là si l'homme qui me sert de père ne nous avait pas abandonné ! Et en plus, si j'ai perdu Caro, c'est par sa faute ! Et aussi parce que le petit con que j'étais a refait surface, mais si je suis comme ça c'est par sa faute maman. Pas la tienne. Tu as toujours était parfaite dans ton rôle de mère. Alors je t'en supplie, n'en rajoute pas une couche s'il te plaît.

- Lucas...

Sa voix était plus calme et je pouvais entendre rien qu'au son de celle-ci qu'elle commençait à pleurer. Mais je ne l'écoutais pas, je montais dans ma chambre parce que pleurer est quelque chose que je ne fais devant personne.

Alors une fois dans ma chambre je me suis assis dans mon lit, ma capuche de sweat sur la tête avec mes écouteurs dans les oreilles. J'avais besoin d'être seul, calme, et de réfléchir au meilleur moyen d'améliorer les choses. Voir même de les réparer.

Alors j'ai passé toute la journée dans ma chambre, je n'ai pas mangé. Il était 19h quand ma mère a frappé à la porte pour entrer. J'ai enlevé mes écouteurs et lui ai dit d'entrer.

- Je t'ai ramené de quoi manger...il faut que tu manges.

Elle s'approche doucement pour s'asseoir au bord de mon lit et poser un plateau sur ma table de nuit.

- Je suis désolée Lucas.

- Arrête maman, dis pas ça tu n'as pas à t'excuser.

- Si, durant toutes ces années j'avais pas vu que tu souffrais tant de l'absence d'un père. Et que tu as fais ce que tu as fais.

- T'as le droit de dire que j'étais un connard tu sais ?

Nous sourions tout les deux. J'étais très proche de ma mère. Mais ça faisait beaucoup trop longtemps que je n'avais pas eu de discussion comme celle-là avec elle.

- C'est à moi de m'excuser. De t'avoir rien dit, d'avoir agis ainsi et de t'avoir tout balancé comme ça tout à l'heure.

- T'avais besoin d'exploser, il fallait que ça sorte chéri. C'est normal ne t'en fais pas. Comment elle va ?

- A vrai dire, j'en sais rien...depuis qu'elle est partie du chalet, je n'ai plus eu de nouvelles. Pourtant j'ai essayé maman, je l'ai appelé et j'ai envoyé des messages, mais elle ne m'a pas répondu.

- Tu sais Lucas, elle a besoin de temps...

- Maman, elle m'a changé, j'ai retrouvé mes anciens potes qui sont de meilleures fréquentations et eux aussi m'ont changé. Tu peux demander à Alice tu verras...Elle m'a laissé une chance de lui prouver, elle commençait à me croire et me faire confiance. Mais j'ai tout gâché encore une fois.

- Ça ne change rien au fait qu'elle ait besoin de temps Lucas, justement. Il faut qu'elle arrive à passer au-dessus de ça pour enfin avoir une discussion avec toi, et te regarder dans les yeux sans que ce souvenir soit la première chose qui lui vienne en tête. Et Tyler, qu'est-ce qu'il en dit ?

- Tu t'en souviens ?

- Je me souviendrais toujours de Tyler Lucas. Comment ne pas oublier celui avec qui tu étais tout le temps à l'école primaire et au collège hein ?

- C'est vrai...Et bien au départ, il était très énervé contre moi. Je me demandais même si il n'allait pas me taper. Il m'a fait de longs discours pour me faire la moral. J'avais touché celle qui était presque sa petite sœur alors je le comprenais. Puis au chalet, il m'a vu pleuré. L'une des rares personnes d'ailleurs. Alors il a dit qu'il m'aiderait parce qu'il a vu que je tenais vraiment à elle et qu'elle aussi.

- C'est déjà un bon début. Alors qu'est-ce qu'il s'est passé ce matin ?

- Quand elle est arrivée tout le lycée la regardait bizarre. Elle s'est laissé aller.

- Un peu comme toi je dirais.

- Elle était cernée, et elle a maigri. Et elle a réussi à me regarder dans les yeux seulement quelques secondes. Puis en cours, c'est là que tout a dérapé. Je m'étais assis seul mais Tania en avait décidé autrement. Elle a voulu faire souffrir Caro et elle a réussi. Elle est venue à côté de moi et a commencé à me caresser le visage, être beaucoup trop proche de moi. Quand Caroline est sortie de la salle en pleurant, elle a rigolé alors je me suis emporté. Et à la sonnerie je suis rentré. Si je restais là-bas, impuissant, j'aurais débordé et je ne pouvais pas faire ça.

- Je comprends mieux maintenant...qui est Tania ?

Je souris alors pendant le reste de la soirée nous avons continuer à discuter tandis que je lui ai tout raconté sur Tania, Jordan, bref, tout dans les détails.

Jamais je ne tomberais amoureuse de lui Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant