L'ambiance du dîner n'était pas au goût de Jamal qui se demandait bien quel sujet aborder.
- Comment trouvez vous le dîner ? Demanda celui-ci.
Elle leva légèrement sa tête de son plat et haussa les épaules.
- C'est passable, répondit-elle en reposant sa fourchette.
- Passable vous dites ? Je suis un super cuisinier et ce n'est pas pour me vanter.
Elle roula les yeux et soupira longuement.
- Bonjour l'humilité. Fit Marcella en roulant les yeux.
Jamal se cala confortablement dans sa chaise.
- J'avoue que je ne l'ai jamais été , reconnu-t-il.
- Vous ne ressemblez pas non plus à une personne arrogante, renchérit Marcella.
- Comment vous pouvez en être si sûre ? Demanda Jamal.
- Je suis observatrice , je sais aussi cerner les gens et mon instinct ne me trompes pas.
Jamal commençait à être curieux. Il mourrait d'en apprendre davantage sur elle, de connaître son point de vue. Il voulait savoir ce qu'elle pensait réellement de lui.
- Intéressant, je n'ai jamais cru à l'instinct mais je peux faire l'exception.
Il fit une petite pause . Plongea son regard dans le sien et soupira lentement.
- Je ne pense pas que mon instinct puisse vous intéresser votre majesté, répliqua Marcella.
- Jamal. Lâcha celui-ci.
Elle ouvrit grand les yeux de surprise. Elle ne comprenait pas où il voulait en venir.
- Appelez moi Jamal.
- Pourquoi je devrais le faire ? Répliqua Marcella.
Jamal se passa une main sur le visage.
- Parce que je l'ai décidé et parce que je trouve absolument absurde cette idée de m'appeler ainsi.
- Figurez vous que moi je ne trouve pas ça absurde , au contraire c'est un moyen pour moi de me rappeler que je suis sur une île déserte avec vous, le tout puissant roi de Jeddar.
Jamal sentait que la tournure de cette conversation allait prendre un sens qu'il ne voulait pas. Elle cherchait un moyen de créer une dispute. Il sentait qu'elle voulait à tout prix gâcher ce moment, elle essayait de mettre une grande barrière entre eux.
- Vous n'allez surtout pas gâcher ce moment ? Maugréa-t-il.
Elle émit un rire nerveux et bu son verre d'eau d'une traite. Elle posa le verre sur la table et essaya tant bien que mal de soutenir ce regard rouge braise.
- Je ne gâche rien du tout vu qu'il n'y a rien , ne pensez surtout pas que parce que j'ai mangé votre repas et échangé quelques politesses avec vous que vous et moi sommes amis. On ne le sera jamais.
Elle s'apprêtait à se retirer lorsqu'il la retint par le bras sans pour autant y exercer une force.
- Je ne suis pas votre ennemi et je le serai jamais, croyez moi que je n'ai pas provoquer cette situation dans laquelle nous nous trouvons.
- Laissez moi en douter votre majesté, je suis sûre que ça vous fait plaisir d'être ici. Ce n'est pas comme si je vous avais vu faire un effort pour y remédier.
Jamal prononça plusieurs mots en arabe qu'elle ne compris pas. Il remerciait sa fille de les avoir emmené ici mais il regrettait aussi cette situation car il voyait de la peur et de la déception dans les yeux de Marcella. C'était comme s'il lui fallait faire encore plus d'efforts pour pouvoir réussir à enlever cette lueur qu'il voyait dans ses grands yeux magnifiques.
- Je vous promets que nous quitterons cette île dès demain , parole d'un roi.
- Seul l'avenir nous le dira et j'espère que vous tiendrai parole.
Il relâcha son bras et la laissa partir. Jamal avait fait une promesse, il était connu pour respecter ses promesses et il allait le faire. Il s'en voulait un peu pour cette situation, il s'en voulait pour la peine que Marcella ressentait de rester seule avec lui. Même s'il refusait de l'admettre, cela lui faisait mal de savoir qu'elle refusait de rester seule avec lui.
Marcella referma la porte de sa chambre et se jeta sur le lit. Le cheick ne le réalisait peut-être pas mais il avait une certaine emprise sur elle. Elle était peut-être folle de ressentir ce genre d'émotions pour un homme et surtout un inconnu mais Elle ne pouvait s'empêcher de ressentir cela. Cette attirance qu'elle ressentait pour lui défiait toutes les lois de la physique et elle avait peur, extrêmement peur de ne plus pouvoir se contrôler si jamais elle restait longtemps seule avec lui sur cette île. Au fond elle avait peur de tomber amoureuse et de revivre cette angoisse qu'elle n'avait jamais osée raconter à quelqu'un, pas même à sa propre famille. Elle refusait de souffrir encore une fois de plus par amour. Elle priait juste pour que ce sentiment qui animait son coeur lorsqu'elle était toute proche du cheick ne soit que passager.
Jamila sortit de sa chambre et alla voir le visiteur. Elle le connaissait très bien vue que c'était un ami de son père et aussi celui de son oncle Malik.
- Oncle Jason, je suis si heureuse de te voir , s'écria-t-elle se jetant dans ses bras.
Jamila adorait Jason parce qu'il avait un sens de l'humour très poussée mais aussi douteux , quoiqu'il en soit, il était aimable dans le fond.
- Je suis content de te voir petite Chipie, ça fait si longtemps.
Il la dit descendre et il prit place. Jamila s'assit à son tour toute sourire.
- Il est où ton grognon de père ? Il m'a contacté par le biais de Kemal. J'ai essayé de l'appeler plusieurs fois mais le bonhomme ne répond pas.
Jamila esquissa un sourire espiègle et vint s'asseoir près de lui.
- Et bien je l'ai envoyé en congé forcé, il était d'ailleurs temps qu'il se repose.
Jason ne semblait pas surpris de cette réplique car il connaissait suffisamment Jamila pour savoir que ce qu'elle disait n'était pas de l'amusement.
- Je suppose que je devrais avoir peur aussi, fit remarquer Jason.
Jamila lui fit l'un de ses sourires avec pleins de sous entendus.
- Oui oncle Jason, tu devrais et justement je t'ai trouvé la destination idéale.
- Je suppose aussi que c'est toi qui m'a fait venir ici ? Lâcha Jason .
Jamila lui fit un grand sourire avant de lui tendre une grande enveloppe que Kemal venait de lui apporter.
- Ici tu auras toutes les informations dont tu as besoin, comme tu t'ennuies au point d'aller sur une île déserte, j'ai décidé de t'occuper un peu et j'espère que tu trouveras l'amour de ta vie.
- Tu me fais peur Jamila , fit remarquer Jason.
- Je t'adore aussi oncle Jason, dépêche toi, tu vas rater l'avion qui est chargé de te mener droit vers ton destin.
Elle se leva et s'en alla.
- J'avoue que je me demande si vous avez bien cinq ans, lâcha Maya alors que Jamila venait de monter la dernière marche des escaliers.
- J'avoue aussi qu'il m'arrive d'avoir peur de moi même, je n'ai que cinq ans et pourtant j'accomplis plus de choses qu'une grande personne. Je suis exceptionnelle je le sais.
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L'épouse Idéale
RomanceJamila Al Bayane s'est mise une idée dans la tête : celle de trouver une femme pour son père le Cheikh Jamal Al Rahim qui a décidé de ne plus avoir de femme depuis le décès de mère. Lorsqu'elle rencontre Marcella Bianchi dans le palais de son oncle...