Chapitre 31

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Cela faisait une semaine qu'ils étaient de retour au palais et Marcella croyait être dans un film romantique. Le cheikh était si prévenant et si attentif à tout ce qu'elle faisait qu'elle se demandait s'il était possible de vivre une telle vie dans ce bonheur.

Chaque jour passé dans ce palais lui faisait oublié tout ce calvaire qu'elle avait vécue aux côtés de ce sadique d'Antonio.

Elle laissa la belle vue du jardin et vint s'asseoir dans l'un des canapés de la chambre. Selon la tradition, elle ne devait pas occupée la même chambre que Jamal jusqu'à ce qu'ils soient mariés dans les normes de Jeddar. Ils avaient déjà enfreind l'une des règles en se laissant allé aux plaisirs de la chaire. Jamal lui avait assuré que cela n'était aussi grave que ça et qu'elle n'avait pas à s'en faire pour cela. Il ne l'avait plus touché depuis, de quoi la mettre dans une situation inconfortable et frustrante.

- À quoi pensez vous jolie future maman de Jamila et future épouse de son père le roi ? Demanda Jamila.

Marcella sursauta. Elle se demandait comment cette fillette arrivait toujours à la surprendre.

Jamila s'approcha d'elle , plateau de thé à la main.

- Rien de mieux que du thé pour parler de femme à femme, continua celle-ci.

Marcella avait vécue une semaine et avait fini par s'habituer à son comportement. Il lui arrivait souvent de se demander si Jamila Nour Al Bayane Jeddar était réelle tant elle avait souvent des répliques d'une personne âgée.

- Je me demande qui de nous deux est imprévisible, lâcha Marcella en prenant la tasse de thé que lui tendait Jamila.

La fillette haussa les épaules.

- Je crois bien que les gens finiront par s'habituer à moi , ça sera certes difficile mais ils finiront par comprendre que je ne suis pas une fillette ordinaire.

Marcella porta la tasse de thé à sa bouche et but quelques gorgées de thé avant de reposer sa tasse.

- Et si tu me disait ce qui te tracasse en ce moment ? Lui dit Jamila sur un ton plus sérieux.

À vrai dire , la clinique et les enfants lui manquait énormément. Marcella aimait beaucoup son travail et surtout la compagnie des enfants. Elle adorait s'occuper d'eux. Ils étaient des petits anges et lui vouait un amour pur et désintéressé.

- Mon travail me manque, lança-t-elle enfin.

Jamila reposa à son verre de jus car son père lui interdisait de boire du thé pretextant qu'elle était trop jeune pour le faire. Elle se contentait toujours de lait lorsque les autres prenaient leur thé mais aujourd'hui elle avait préféré du jus à la place. Elle avait bien sûr eut une petite discussion avec les autres servantes du palais car elle ne se sentait plus comme une enfant , exigeant désormais qu'on ne lui donne plus de lait.

- Je comprend, fit Jamila.

Elle quitta son canapé et vint s'asseoir près de Marcella qui était presqu'au bord des larmes.

- Tu es une bonne personne et je suis sûre que tu manques aussi aux enfants.

Marcella la prit dans ses bras. Elle savait que jamais elle ne laisserait cette fillette qui était devenue très importante pour elle en si peu de temps.

- Je t'aime beaucoup maman, lâcha Jamila.

Le cœur de Marcella fit un petit bond dans sa poitrine. Elle ressentait en ce moment une petite joie inexplicable.

- Tu permets que je t'appelle maman ? Demanda doucement Jamila.

- Bien sûr ma petite chérie et crois moi je ne laisserai plus seule, je suis reconnaissante à la vie de t'avoir mise sur ma route.

- Mais tu as ton travail et ta vie en Italie. Tu es prête à tout laisser pour nous ?

Marcella la serra encore plus fort contre et ferma les yeux un instant.

- Je m'en remettrai ma chérie et en plus il y a bien des hôpitaux à Jeddar, je trouverai certainement de la place dans l'une d'elle.

- Alors tu ne pars pas ? Demanda Jamila.

- Bien sûr que non ma chérie , n'est pas ce que tu voulais ?

Jamila soupira et se détacha un moment de Marcella .

- Il n'est pas question de moi mais de toi et de ta vie. J'ai beau tout faire pour que papa et toi soyez ensemble mais tout dépend de vous , la seule chose qui compte c'est que vous soyez compatibles et que vous soyez heureux ensemble.

- Tu es vraiment très mûre pour ton âge.

- Je le sais , je suis unique en mon genre. Fit Jamila .

- Bonjour l'humilité , lança Marcella.

Malik sortit de la pièce secrète et entra dans son bureau. Il avait accès à toutes les pièces de son palais, il pouvait aisément se déplacer d'une pièce à une autre sans grand peine.

Il était tombé sur cette discussion de sa fille et Marcella.

- Est ce que ça va ? Demanda Kemal.

Il souffla et s'assit dans son fauteuil. Il croisa les doigts.

- Tout va bien Kemal, c'est juste que je me demande souvent comment régler certaines choses sans pour autant blessé quelqu'un.

Kemal posa sa pile de dossiers. Il vint s'asseoir.

- Penses- tu que je précipites les choses avec Marcella ou alors est ce que j'essaie de lui forcer la main en la privant de tout ce qu'elle aime ?

Kemal se leva et alla servir deux tasses de thé.

- Qu'est ce qui vous fait dire ça ? Demanda Kemal.

Jamal roula les yeux avant de prendre la tasse de thé. Il n'aimait pas qu'on lui réponde par une question.

- J'ai l'impression que je l'empêche de mener sa vie, comme si je l'arrachait à sa vie.

- Vous a t'elle montré une seule fois que c'était le cas ? Demanda Kemal.

Jamal posa sa tasse de thé et se leva. À vrai dire il l'ignorait. La discussion de Jamila et Marcella ne lui avait pas montré que Marcella regrettait mais il ne pouvait s'empêcher de culpabiliser.

- Bien sûr que non. Je ne sais plus Kemal, je suis perdu.

Kemal posa sa tasse et se leva. Il lui posa une main sur l'épaule.

- Je crois bien que le problème ne vient pas de là, fit remarquer Kemal.

Kemal avait vu juste. Le problème de Jamal se trouvait ailleurs.

- Vous avez peur, continua Kemal. Vous refusez que la même chose se reproduise. Vous refusez qu'on vous l'arrache comme Amila .

Jamal soupira bruyamment. Kemal avait vu juste et il venait de marquer en plein dans le mil.

- Elles sont identiques, elles se ressemblent beaucoup Kemal. Je ne pensais pas revivre cela après la mort d'Amila mais je dois reconnaître que pour la première fois de ma vie j'ai peur. Je refuse que cette enflure de Mohammed lui fasse du mal.

Kemal lui sourit légèrement.

- Je vois que vous êtes amoureux ? Fit Kemal. Ça me ravi de l'apprendre. Je vous rassure que nous sommes sur la bonne piste et nous n'allons pas tarder à le traquer.

Jamal souffla et s'assit.

- Crois moi que je ne laisserai faire du mal à personne dans mon entourage.

- Je le sais votre majesté. Dit Kemal, je crois aussi que vous devriez allé voir Marcella. Vous l'avez beaucoup évité ces jours ci et cela n'est pas bien.

Jamal se leva et sortit. Kemal avait raison, il se devait de discuter avec Marcella. Il refusait de la laisser partir mais il voulait se rassurer qu'elle n'allait jamais regretter d'être resté près de lui si jamais elle le faisait.

L'épouse IdéaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant