Chapitre 19

2.7K 307 9
                                    

- Alors ? Comment s'est passé le dîner ?

Kemal sursauta presque et vit Jamila qui le regardait les yeux brillants. Un coup d'œil à sa montre lui indiqua qu'il était assez tard.

- Tu es censée dormir à cette heure fillette.

Jamila haussa les épaules et lui prit la main en l'entraînant dans le bureau de son père.

- Je me demande bien pourquoi tout le monde s'évertue à me demander ce que je fais réveillée à cette heure, fit Jamila en s'asseyant.

Kemal s'assit dans le canapé face à elle.

- Bref, raconte moi comment s'est passé ton dîner .

- Ma petite, je crois que le mieux pour toi est d'allé dormir. Lui intima Kemal.

Connaissant Jamila , il savait à coup sûr qu'elle allait lui coller toute la soirée si elle n'obtenait pas d'information sur sa soirée.

- Je suppose que je n'ai pas le choix n'est ce pas ? Finit-il par demander .

Pour toute réponse, elle se leva du canapé et alla servir deux verres de d'eau.

- Tient Oncle Kemal , boire assez d'eau améliore la santé.

- Et si tu me disais pourquoi tu m'as fais venir ici .

Jamila posa son verre d'eau sur la table et se rassit.

- Tu sais pourquoi nous sommes ici oncle Kemal. J'espère pour toi que tu as de bonnes nouvelles pour moi, alors je t'écoute.

Kemal avait du mal à croire qu'il était dans ce bureau à vingt heures et qu'il était sur le point de faire un compte rendu de son dîner en tête à tête à une fillette de cinq ans qui aux dernières nouvelles en avait plus. Il soupira une fois de plus .

- Je sais que je n'ai pas vraiment le choix alors je te dis ce qui s'est passé.

- Voilà que tu es raisonnable oncle Kemal.

Kemal préféra ne pas s'attarder dessus car il avait d'autres chats plus important à fouetter.

- On n'est allé dîner dans le restaurant comme c'était convenu, ensuite je l'ai emmené dans un jardin et nous avons discuté longuement. C'est fou comme nous avons plusieurs choses en commun et pour finir nous sommes allés voir un film à l'eau de rose au cinéma. La suite tu la connais, je l'ai ramené à la maison et je suis en train de discuter avec toi d'un sujet qui ne concerne que les adultes.

Kemal vit un sourire fendre le visage de la petite.

- Je suis fière de toi oncle Kemal. C'est justement ce que j'attendais de mon père mais au lieu de ça, il a tout gâcher par sa manie de vouloir toujours tout contrôler .

- Qu'est ce qu'il a encore fait ton père ? Demanda Kemal.

Jamila secoua la tête comme pour lui dire qu'elle n'était pas prête à cracher le morceau.

- ah mon cher oncle Kemal de mon cœur, je te dirai bien tout dans les moindres détails mais vois-tu nous avons un gros problème à régler. Comme mon cher père refuse de prendre le dessus, Jamila Al Bayane Jeddar va s'en occuper et toi oncle Kemal tu vas m'aider.

Kemal savait que la suite n'allait pas forcément le ravir mais il savait aussi qu'il allait devoir le faire pour ne pas s'attirer les ennuis. Dans tous les cas il était dos au mur, soit il subissait les foudres de Jamila en refusant de suivre l'un de ses plans tordus ou soit le faire et s'attirer les foudres de Jamal. Kemal analysa la situation et décida qu'il était mieux de suivre Jamila , connaissant cette fillette , elle était capable de lui rendre la vie difficile.

- C'est quoi le plan ? Finit-il par répondre.

Jamal s'était appliqué à cuisiner un copieux petit-déjeuner. Il avait du mal à croire qu'il était en train de suivre les conseils d'une fillette de cinq ans qui plus est était sa propre fille. Il ne put s'empêcher d'esquisser ce qui ressemblait à un sourire.

Il prit le plateau et se dirigea vers la chambre de la jeune femme. En s'approchant de la chambre , il crut entendre des cris. Il se hâta et d'un coup de pied ouvrit la porte.

Elle semblait endormie et luttait dans son propre sommeil. Cette scène fit un petit pincement au cœur de Jamal. Jamais il ne pensait avoir ce genre de sentiments à nouveau après la mort d'Amila. Il ne pensait pas qu'une jeune femme pouvait encore lui faire ressentir ce sentiment d'inquiétude après la mort d'Amila.

Il avait essayé de reprendre sa vie après le décès de la mère de Jamila en espérant que sa fille ait une figure maternelle. Il s'était trompé en portant son choix sur cette femme qui au lieu de guérir la blessure de la séparation qu'avait causé le décès de sa femme avait plutôt ouvert en lui un ressentiment envers les femmes. Il s'était évertué à le cacher à ses proches mais cet épisode de sa vie avait laissé en lui un arrière goût très amer.

Maintenant qu'il voyait cette jeune femme innocente couchée sur le lit, luttant avec un démon dans son sommeil. Il venait de réaliser qu'il était temps pour lui de recommencer à laisser la vie guider ses pas et le destin décider de la suite des événements qui se dérouleront dans sa vie.

Il posa le plateau sur la table et doucement il s'approcha lentement d'elle et la secoua délicatement. Elle s'agrippa à lui.

- Non Antonio, cria celle-ci en lui l'aggripant fortement.

Encore ce fumier. Jamal espérait de tout cœur que son cousin le retrouve au plus vite pour pouvoir s'occuper convenablement de lui. Il savait qu'il n'allait pas le rater si jamais il lui mettait le doigt dessus. Il savait de sources sûres qu'il serait capable de lui trancher le cou, non , ce châtiment était trop doux pour cet idiot.

Jamal préférait ne pas trop se prononcer dessus en se contentant de consoler cette jeune femme qui était apeurée.

- Calme toi Marcella, je suis là et je ne laisserai personne te faire du mal tu peux me croire.

Marcella se sentait apaisée et rassurée. Elle en avait vraiment besoin. Le cheikh pouvait vous glacer le sang rien qu'en vous regardant mais Marcella devait reconnaître qu'être dans ses bras était une sensation unique. Jamais elle n'avait cru que se trouver dans les bras d'un homme hormis son père pouvait la rendre si heureuse et pouvait être si paisible.

L'entendre prononcer son prénom eu bon d'achever son pauvre petit cœur. Marcella luttait de toutes ses forces pour ne pas que cette petite flamme qui commençait à jaillir dans son petit cœur puisse s'éteindre mais toutes ses résolutions étaient en train de fondre comme cire. Il est vrai qu'il essayait juste de la consoler mais pour Marcella qui n'avait pas connu cette tendresse depuis longtemps cela réveillait en elle un tout autre sentiment qui elle l'espérait l'allait pas la faire souffrir comme la première fois. Elle avait cru en une personne qui ne le méritait et à cause de cette erreur, elle avait du mal à ouvrir son coeur à nouveau.

- Est ce que ça va mieux ? Demanda Jamal.

Elle hocha simplement la tête. Il l'aida à descendre du lit et la conduisit à la salle de bain.

- Prend un bon bain, je t'ai apporté le petit déjeuner,lui dit-il tout doucement.

Elle hocha la tête une fois de plus. Jamal tourna les talons prêt à partir mais une petite main délicate l'arrêta .

- Ne t'en vas pas.

Jamal avait cru mal entendre.

- S'il te plaît ne t'en vas pas, reprit-elle.

- Je te promets de ne pas m'en aller si tu prend ta douche assez rapidement et que tu me rejoins pour le petit déjeuner.

Elle lui fit un sourire timide qui pour Jamal signifiait qu'elle était d'accord. Il la regarda disparaître dans la salle de bain avec à l'idée l'envie irrépressible de la rejoindre mais il savait que cette décision allait tout gâcher , il décida de rester sagement dans la chambre à l'attendre en espérant que la suite ne le mette pas dans une situation inconfortable.

L'épouse IdéaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant