Chapitre 4.1 - rework

16 4 0
                                    

Wassalie

Je pousse un hoquet de surprise en découvrant ma chambre. Je ne m'étais pas attendue à avoir autant d'espace. Un lit double à baldaquin trône au fond de la pièce tandis qu'une table basse et un canapé en velours sont disposés sur un tapis en peau de bête près de l'âtre d'une cheminée. Derrière un paravent se trouve une baignoire en cuivre avec une coiffeuse et un nécessaire complet de toilette ainsi qu'une brosse à cheveux en nacre que je caresse du bout des doigts.

Une vieille armoire regorge de vêtements en tout genre. J'y jette un coup d'œil, découvrant des robes au style simple mais raffiné, des pantalons et des tuniques, des robes de nuit, des chaussures pour toutes les saisons, des chapeaux et des manteaux. Un grand miroir fixé au mur juste à côté réfléchit mon reflet.

Une étagère près du lit abrite quelques livres ainsi que du papier, de l'encre et des stylets, ce qui attire mon attention. Excitée, je m'approche des livres et en attrape quelques-uns pour voir de quoi ils traitent. Je pousse un cri d'excitation en découvrant aussi bien des ouvrages relatant l'histoire d'Erobye, que des ouvrages parlant d'art de politique mais aussi des romans d'aventure et d'amour. Jamais je n'ai eu autant de lecture à portée de main !

Je me demande si je peux disposer de toutes les affaires contenues dans cette chambre. À qui appartiennent-elles, d'ailleurs ? Tous les invités se voient-ils offrir une garde-robe et des divertissements de la sorte ?

— Tu as vu toutes ces choses, Nakpa ? je demande au petit renard tandis qu'il renifle chaque recoin de la pièce. C'est incroyable !

Je sursaute lorsqu'on frappe à la porte. Une petite femme rondouillette entre sans attendre ma réponse et s'avance vers moi, les bras chargés de draps. Ses cheveux grisonnants sont relevés derrière sa nuque, noués en chignon. Elle a de petits yeux gris qui me scrutent sans aucune gêne. Elle pose le linge sur le lit avant de lancer :

— Vous devez être Wassalie ?

— Oui.

— Je suis Mandra. Je suis votre femme de chambre durant votre séjour au Palais.

Mandra me dévisage en plissant les yeux.

— Quelque chose ne va pas ? j'ose lui demander, ne sachant quelle attitude adopter face à ce curieux personnage.

— Vous êtes maigre. Et sale. Mais vous avez du potentiel. Je vois sous la crasse de votre visage que vous êtes une belle femme. Et avec quelques kilos en plus, vos atouts seront bien mis en valeur.

— Je... merci...

— Ne me remerciez pas, je ne suis pas une faiseuse de miracle ! ricane-t-elle. Mais n'ayez aucune crainte, je vais bien m'occuper de vous. Après une journée entre mes mains, vous ne reconnaitrez plus votre reflet. Je vais faire votre lit et vous allez commencer par dormir. Je ne veux plus voir de cernes sous vos yeux quand je reviendrai vous apporter le petit déjeuner.

— B... Bien...

La petite femme se dirige vers l'armoire déjà ouverte et saisit une robe de nuit. Elle s'approche de moi et me tend le vêtement.

— Tenez, enfilez ça. À partir de demain, je vous aiderais à vous habiller, vous laver, vous coiffer, et vous apprendrai les rudiments des bonnes manières. Car quelque chose me dit que vous n'y êtes pas accoutumée... D'où venez-vous, jeune fille ?

— De Syaran'Dah, un village de montagne sur le Mont O'Deidh, à Tehrenne.

— Et bien ! siffle-t-elle. Ça en fait du chemin pour venir jusqu'ici ! Et je suppose que Diego ne vous a pas ménagée !

— Le voyage a été épuisant, je ne vous le cache pas.

— Alors reposez-vous. Exceptionnellement, je vous laisserais dormir jusqu'à neuf heures. Autrement, je serais là tous les matins à l'aube, précise-t-elle. Je vais allumer le feu afin que vous n'ayez pas froid avant de vous laisser.

— Merci, Mandra.

Je regarde la femme de chambre disposer du bois dans la cheminée et allumer le feu avant de se retirer en silence. Je soupire, ravie de me retrouver enfin seule. Je me hâte de me dévêtir et jette dans un coin mes vêtements qui sentent fortement le cheval et la transpiration. J'enfile la robe de nuit, savourant la douceur du tissu avant de me glisser sous les draps sans demander mon reste. Nakpa en profite pour s'installer près du feu, sur le tapis.

Le lit est moelleux. J'avais oublié à quel point c'est agréable de dormir sur un vrai matelas ! Bonté Divine ! Je ne vais plus jamais sortir de cette chambre !

Malgré la foule d'émotions et d'inquiétudes qui me traversent, je ferme les yeux et me laisse emporter par le sommeil.

Malgré la foule d'émotions et d'inquiétudes qui me traversent, je ferme les yeux et me laisse emporter par le sommeil

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
EROBYE - Tome 1 : Le MiracleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant