Chapitre 10.2 - rework

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Wassalie

Nous atteignons enfin la verrière. Un énorme chapiteau de verre et de vitraux multicolores. Avec le soleil qui se réfléchit dessus, c'est de toute beauté. Les effluves du parfum des fleurs chatouille mes narines.

Egon m'attend à l'entrée. Il est vêtu avec élégance, comme toujours. Ses cheveux dorés sont maintenus en arrière par sa fine couronne. Il a un hématome sur le bas de la mâchoire, que je remarque immédiatement. Que lui est-il arrivé ? Il me scrute de la tête aux pieds, comme s'il détaillait une étrangère.

— Wassalie, vous êtes ravissante ! me dit-il en saisissant sa main pour y déposer un baiser à la manière d'un gentleman.

Par tous les Dieux... Je sens le rouge me monter aux joues.

— Tu veux que je reste ? lui demande le garde.

— Non, c'est inutile. Merci, N'Ri.

Je m'avance vers lui, intimidée. Egon ouvre la porte en verre et m'offre son bras pour m'inviter à entrer. Je pénètre à l'intérieur, subjuguée par la beauté des lieux. Tout n'est que buissons et massifs fleuris, statues d'anges et d'animaux. Des oiseaux multicolores piaillent gaiement. Des fontaines émettent un doux écho mélodieux.

— C'est vraiment très beau, je m'émerveille tandis que nous parcourons les allées en silence.

— Ma mère a fait bâtir cet endroit. C'est elle qui a tout planté et décoré.

— C'était une femme de goût. On peut sentir toute sa bonté et sa générosité à travers l'énergie qui se dégage de cet endroit.

Je me tais, consciente que parler de la mère d'Egon pourrait peut-être le blesser. Mais il me sourit chaleureusement avant de m'inviter à m'asseoir sur un banc en bois.

— Je me doutais que cet endroit vous plairait, il reprend.

— C'est vraiment aimable à vous de me faire découvrir ce sanctuaire.

— Disons que c'est pour vous remercier de ce que vous avez fait pour mon royaume.

— Je n'attends rien en retour.

— Je le sais. Mais j'y tenais.

Le silence s'installe entre nous avant que mes yeux sombres trouvent ceux du Prince.

— Majesté...

— Vous pouvez m'appeler Egon lorsque nous sommes seuls, me coupe-t-il.

— Egon... Pourquoi suis-je ici ?

Il soupire et croise les bras en s'enfonçant dans le dossier.

— Vous êtes seule. Loin de chez vous. Vous avez failli mourir en sauvant Hyro. Au début, nous ne savions pas si vous alliez survivre. Vous aviez perdu beaucoup de sang et vous respiriez à peine. J'ai... J'ai juste pensé que personne ne devait mourir ainsi. Seul. Sur une terre qui n'est pas la sienne. Alors je suis resté au cas où. Afin que... vous ne partiez pas seule. Mais vous avez survécu. Et disons que j'apprécie votre compagnie, tout simplement.

Je ne sais pas quoi dire et détourne les yeux quelques secondes, touchée.

— Merci, je parviens enfin à répondre.

Il hoche la tête.

— Ne le prenez pas mal, poursuit-il, mais quand repartirez-vous ?

— Dès que possible.

— Mon père souhaite s'entretenir avec vous. Je pense qu'il va vous remercier, mais pas seulement.

— Il va me proposer de remplacer Erin, je le devance.

— C'est fort probable.

— Je n'ai pas l'intention d'accepter son offre.

— Pourquoi ? s'étonne-t-il.

— Parce que je dois rentrer.

— Avez-vous des obligations chez vous ?

— Pas vraiment, et personne ne m'attend, si c'est ce que vous sous-entendez. Mais ma place est au Mont O'Deidh. Je ne suis pas faite pour vivre en communauté.

Il ne répond rien, plongé dans ses pensées. N'Ri apparait soudain devant nous.

— Egon, ton père te demande. Vous aussi, Wassalie.

— Bien, bougonne le Prince. Quand il faut y aller...

Il se lève et m'offre à nouveau son bras. Tandis que nous regagnons le palais, je détaille discrètement son profil. Il n'est pas une beauté parfaite, mais d'un charme exceptionnel. Qui ne me laisse pas indifférente, je dois l'admettre.

Ven et trois autres gardes viennent nous rejoindrepour nous escorter jusqu'à la salle du trône. 

EROBYE - Tome 1 : Le MiracleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant