On n'a pas mangé depuis hier midi. À part la glace. Mon ventre est vide, au moins il s'accorde au reste de mon corps.
— On fait quoi ? On reprend la route, on reste ? me demande-t-il.
Mon estomac répond à ma place dans un gargouillement pas des plus discrets. Clayton rigole. Je crois que c'est la première fois que je l'entends rire. Il me paraît sympathique à ce son. Je lui adresse un petit sourire, mélange d'une excuse et d'un acquiescement.
— Il faudrait aussi qu'on mange effectivement. On peut aller se balader, trouver un truc à manger et après repartir. On ne peut pas rester dix jours ici.
— Ça marche. Alors on remballe, on met tout dans la voiture et on part.
— On fait ça.
Chaque affaire repart à sa place initiale dans nos sacs qui eux même vont dans la voiture, une fois la chambre vidée on va rendre les clefs à l'accueil. Puis on se met en marche. Impossible de se déplacer en pleine ville avec une voiture.
D'instinct nous nous dirigeons vers une rue. Il y a un lot de magasins, quelques boulangeries et même des fast-foods. On pourrait s'arrêter maintenant mais on continue de marcher sans but précis.
— Tu penses qu'il y a des restaurants ici ? je demande.
— Ça me paraîtrait logique, on est pas perdus au milieu de nulle part, Alice.
— Y'as des restaurants lyonnais ici ?
— Ils ont quoi comme spécialités ?
— Des andouillettes, des quenelles et d'autres choses.
— Tu manges des andouillettes ! s'exclame-t-il. Le truc avec des boyaux et tout dedans ?
J'avoue que ce n'est pas un plat très appétissant.
— On va où en fait ?
— J'en sais rien. Par contre je pense que dans cette rue on trouvera rien, c'est une rue commerçante, il n'y a pas vraiment de quoi se nourrir. À moins que tu aimes manger des vêtements, alors dans ce cas je te laisse faire.
Il arrive à me faire sourire. Il est bête, mais marrant. Quand il le veut et que je suis disposée à être ouverte. On s'engouffre dans les rues perpendiculaires. Au bout de peu de temps de marche, on tombe sur des rues remplies de restaurants.
— J'avais jamais vu autant de restaurants à la fois, je commente.
— On a que l'embarras du choix. Poisson ? Ou viande ? Burger ? Bagels ? Salade ? Japonais ? Italien ?
Il vient d'énoncer un petit aperçu de ce qu'on peut manger. Il y en a de tous les types, c'est fou. Pour choisir on se met finalement à choisir en fonction des prix, pour l'heure ça n'a pas l'air de déranger ici. Plein de restaurants sont encore ouverts. Même à quatorze heures. On nous installe à une table à l'extérieur. Je parcours le menu des yeux, en miroir face à Clayton.
— D'ailleurs tu te remets à me parler de manière paisible apparemment.
— Oui. Faut pas t'étonner. Je te déteste toujours, mais je ne suis pas très stable c'est tout.
— C'est bien, c'est réciproque. T'es insupportable.
Au moins on en est au même point. J'ai presque envie qu'il m'apprécie un minimum. Au moins une personne dans ma vie qui s'intéresserait à moi, ça ne me ferait pas de mal. Mais je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.
— Vous avez fait votre choix ?
On lève la tête dans un mouvement synchronisé, vers le serveur. Sept cent dix sept secondes plus tard notre repas arrive. J'ai quand même craqué pour les quenelles, un vrai délice, quand à Clayton il a opté pour un saucisson brioché. Qui est par ailleurs délicieux, surtout avec une expression colérique qui va avec quand je pique dans son assiette.

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Pour Pélagie
ChickLitRomance, Drame, Road-trip ********* Pélagie n'est plus là. Alice a perdu sa meilleure amie et n'a plus rien. Elle n'est plus elle même et est totalement perdue. Pélagie n'aurait pas pu se tuer. Du moins, elle ne serait pas partie sans laisser quelq...