Chapitre 41

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La fête bat son plein. Clayton et moi ne nous gênons pas pour en profiter. Il doit y avoir une cinquantaine de personnes dans cette salle privée de la discothèque. Nous n'avons pas mangé de la journée alors nous nous servons à volonté. Des tas de chips traînent un peu partout, des cakes, des boissons. Je n'ai pas touché à l'alcool. J'aime boire mais qu'en petit comité. Que lorsque je suis seule avec Pélagie ou seule avec Clay. C'est les moments où je peux lâcher prise en étant en confiance, en pouvant un peu oublier ma douleur.

Je regarde mon sac un peu partout autour de moi en vérifiant que personne ne me voit. Discrètement je range un paquet de chips dans le sac.

— Tu fais quoi ?

— Il nous faut de quoi manger. C'est la seule solution si on ne veut pas dépenser de l'argent.

— On doit dépenser de l'argent, j'en fais quoi des couronnes danoises après ?

— Le carburant coûte cher, Clay.

— Je sais ça Al mais... si on se fait prendre ?

Je plonge mes yeux dans les siens.

— On ne se fera pas prendre.

Je n'ai pas besoin d'essayer de le convaincre. En cachette il attrape plusieurs canapés, parts des cake qu'il enroule dans une serviette qui termine dans le sac. Nous nous baladons à travers les tables et faisons un maximum de réserves.

— Ça devrait aller comme ça, déclare-t-il. Passe moi le sac, j'ai une pièce je vais aller le mettre dans un casier.

En effet, je lui donne le sac qui est plein à craquer de nourriture puis il s'éclipse en direction des vestiaires. Alors que je l'attends je sens quelqu'un m'attraper la main et m'attirer sur la piste de danse. Un gars plus âgé que moi se trouve devant mes yeux, il pose sa main sur mes hanches et m'incite à bouger.

Kom nu ! Bevæg din krop !

Je ne capte pas un seul mot de ce qu'il me dit. Je le dévisage. Apparemment ça lui suffit à comprendre que je ne parle pas danois.

— English ? Deutsch ?

— Ich kann deutsch sprechen aber ich bin französen.

— Perfeckt !

Je laisse échapper un rire et commence à me laisser aller. Rapidement je me retrouve très proche du corps du mec. La foule nous écrase. Nous corps se frottent l'un contre l'autre. Je ne sais pas quelle idée j'ai bien pu avoir pour me laisser entraîner dans sa danse.

— T'as quel âge ?

— Dix-huit.

— Scheiße !

Cette exclamation ne me dit rien de bon. Quel âge il a pour réagir comme ça ? Je danse avec qui ? Je ne sais rien de la personne en face de moi et pourtant je me laisse aller contre son corps. Ce n'est pas du tout un bon plan.

— T'en as combien ?

Et soudain, alors que je porte mon regard derrière l'épaule de l'allemand je croise le regard de Clayton, nos yeux s'accrochent. Il me fixe avec tellement d'intensité que je détourne le regard pour me concentrer sur le danois qui danse avec moi.

— Vingt-six.

J'écarquille les yeux. La vache. Pourquoi je me mets dans cette situation ? Pour autant je ne le lâche pas, ma main se pose sur son épaule tandis que nous continuons de danser. Je crois que je veux juste profiter, ne pas me poser de question, ne plus penser à Pélagie, ne plus penser à Clayton.

Pour PélagieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant