Au moment où je pose un pied en dehors de la pièce, je me rends compte que je suis pied nus. Je ne sais pas quoi faire, où aller. Je déteste ça, je le déteste. Je l'aime. Putain je l'aime, je commence vraiment à l'aimer. Je déteste que mon cœur soit tellement brisé qu'il se laisse influencer par tout et n'importe quoi. Clayton a pris soin de moi une fois et c'est parti. Malgré toutes les crasses qu'il a pu me faire je l'aime. Les larmes coulent d'autant plus le long de mes joues. Je déteste cette situation.
J'ai envie d'hurler super fort. Je voudrais qu'à travers un cri long et puissant toute la haine, la tristesse, tout sorte de mon corps. Je ne voudrais que ce bonheur quand je suis avec Clayton et que j'oublie tout ce qu'il se passe.
— Alice. Rentre s'il te plait. T'as rien aux pieds, tu veux aller où ?
— Pourquoi je n'irais pas sur le toit pour pouvoir me jeter dans le vide puisque ma vie est si pourrie que c'est tout ce que je peux faire ? Ou alors je trouve une corde, je me pends. T'adorerais retrouver un autre corps pendu au bout d'un fil ?
— Arrête.
— Quoi ? T'aimes bien me balancer au visage toutes les horreurs qui te passent par la tête mais moi je n'ai pas le droit de le faire.
Je le bouscule et rentre dans la chambre. Je ne veux pas faire une scène en public.
— Je n'aurais pas dû dire ça.
— Tu penses que le balcon est assez haut pour me tuer ?
Je me dirige vers la porte fenêtre mais Clayton m'attrape avant que je puisse l'ouvrir. Je me débats de ses bras. Finalement je me retrouve face à lui. Je lève la tête, reste droite pour lui montrer un semblant de force.
— N'essaye même pas de te tuer. Si tu le fais, je te jure que je te réanime pour que tu meurs de mes propres mains.
— Détends toi hein, vas baiser.
— Je l'ai déjà fait hier soir avec toi.
— Arrête ça !
— Que j'arrête quoi ?
— De jouer au connard avec moi.
— T'as un comportement autodestructeur, dit-il d'un ton sec. Il faut que tu te l'avoues à toi-même à un moment. Tu ne fais rien pour ton bien.
Je ne sais pas si il a raison. Tout ce dont je suis sûre c'est que je me sens bien pour l'instant.
— Je vais bien, si tu veux que j'aille bien alors ne me renvoie pas là bas. Jamais je ne me suis sentie aussi bien que ces derniers jours. C'est mieux que ma vie merdique dans notre bled paumé. Même si je chiale en ce moment, je te jure que je me sens mieux que jamais. Et puis on en a parlé hier soir, je n'ai pas rien. Je n'ai pas envie de me faire interner en HP, parce que je sais que c'est ce qui va arriver si on y va maintenant.
— Qu'est-ce qui te donne encore la force de continuer ? Qu'est-ce qui me prouve que tu ne vas pas faire de connerie ?
— Toi.
On se regarde en silence. Je passe mes bras autour de son cou tandis qu'il agrippe mes hanches. Nous nous embrassons quelques secondes, nos lèvres se rencontrant de nouveau depuis qu'on a couché l'un avec l'autre. En comprenant ce qu'on fait on s'écarte l'un de l'autre. Clay se retourne et met une distance entre nous. J'entends un lourd soupir passer ses lèvres.
— J'accepte qu'on continue le voyage. Avec des conditions : quand on sera de retour chez nous tu vas voir ta psychothérapeute. Tu ne lui mens pas, même par omission. J'irais la voir pour tout lui dire moi même pour être sûr qu'elle ait toutes les cartes en main pour te soigner. Mais surtout tu me parles de chaque moment où tu ne te sens pas bien.

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Pour Pélagie
Chick-LitRomance, Drame, Road-trip ********* Pélagie n'est plus là. Alice a perdu sa meilleure amie et n'a plus rien. Elle n'est plus elle même et est totalement perdue. Pélagie n'aurait pas pu se tuer. Du moins, elle ne serait pas partie sans laisser quelq...