Chapitre 49

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Alors qu'on est à côté de sa portière, je sens ses bras faiblir.

— Allez. Je vais devoir te lâcher à un moment parce que je n'ai pas énormément de force mais je suis toujours là. Ça ne va rien changer à nous deux.

— J'ai peur.

— Je t'ai déjà dit que je suis là, personne va venir nous agresser cette nuit.

Il me pose délicatement sur le sol. Immédiatement je viens d' attraper sa main. De l'autre, il ouvre la voiture et se glisse à l'intérieur, m'attirant sur ses genoux à califourchon.

— Non, je parle d' autre chose.

— De quoi ?

Je prends une grande inspiration. Autant plonger immédiatement, penser aux conséquences de mes mots ne va rien faire.

— Je t'ai déjà montré toute ma vulnérabilité alors je vais continuer. Tu es la seule personne qui est là pour moi, Clayton. Forcément je me suis attachée à toi. Au point d'être en train de tomber amoureuse de toi. Au point où j'ai l'impression que ce n'est qu'un rêve. J'ai peur qu'à tout moment tout ça ne s'arrête et que je sois de nouveau dévastée, de nouveau perdue. Le jour où nous deux c'est fini, y'a tout qui s'arrêtera. T'es tout ce que j'ai Clay. Et en plus d'être flippée à l'idée que tout ça ne soit que mon imagination ou que d'un coup tu changes d'avis, je suis flippée à l'idée de foutre la merde entre nous.

Il claque la porte et me regarde en soupirant lourdement. Il attrape mon visage entre ses mains pour me regarder droit dans les yeux.

— Je te l'ai déjà dit. Je rattraperai la merde que tu feras. Je te comprends. Même si parfois t'es juste insupportable ça ne change rien à ce que je pense et ressens. Et je ferai en sorte d'être le plus possible là pour toi à te soutenir.

— J'ai peur de ne pas réussir.

— Je ne veux pas que seulement quelques minutes après que l'on ait enfin décidé de se mettre en couple on se dispute, mais, ça passera aussi par le fait que je vais te pousser chez une psy, et si possible ton ancienne psy sans attendre. Dès qu'on sera chez nous je viendrai te chercher tous les jours soit pour te sortir soit pour t'emmener à tes rendez-vous. Et c'est non négociable.

— Okay. J'irai la voir. Si tu m'y accompagnes, si c'est pour toi alors j'y irai.

— Je ne veux pas que tu fasses ça pour moi. Je ne veux pas être ta raison de vivre. Je ne veux pas être la dernière chose à laquelle tu t'accroches. Je ne veux pas que ta vie tourne autour de moi, qu'elle demande de ma personne. C'est hors de question qu'on ait ce genre de relation. Je ne peux pas te laisser comme ça. C'est tellement mauvais pour toi.

Je comprends son point de vue. Je sais qu'il ne veut pas que je dépende de lui. Peut-être qu'avec le temps ça viendra mais pour l'instant il est tout ce que j'ai. Je ne suis pas capable de me détacher de lui.

— Tu veux que je m'accroche à quoi d'autre que toi ? Je n'ai rien d'autre. Si tu n'avais pas débarqué et pris une place aussi importante dans ma vie alors je serais surement en train de pourrir seule dans ma chambre, incapable de me lever, de manger, de sortir de mon lit. J'aurais sûrement fini en hôpital psychiatrique. Dès que j'en aurais eu l'occasion je me serais foutue en l'air et...

— Non. Non. Non. Stop. Arrête. Tais toi. Par pitié.

Il s'allonge sur le fauteuil entraînant mon corps en même temps. Sa main passe derrière mon crâne et le colle contre lui. Je ferme les yeux.

— Je ne veux pas entendre ce genre de choses. Tu ne te serais pas foutue en l'air, tu...

— Tu ne sais pas à quel point je souffrais de ce manque d'émotions, à quel point le vide en moi, le manque de Pélagie me rongeait. Tu ne sais pas...

Pour PélagieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant