Nous venons de rentrer dans notre chambre. Petite mais suffisante. Il y a un lit, c'est tout ce qu'il nous faut. La fille avec qui nous étions - elle s'appelle Pauline - nous a enfin laissés seuls pour qu'on aille chercher nos affaires et qu'on s'installe dans notre chambre.
Elle ne me paraît pas être quelqu'un à qui on peut faire confiance. Je n'aime pas son caractère.
— Je la déteste. Je ne lui fais pas confiance.
— Je sais que t'as du mal avec les gens, surtout ceux que tu ne connais pas, mais...
— Je n'ai pas de mal avec les gens ! Elle est juste... juste... louche.
— Alice, sérieux. Rends pas les choses compliquées.
— Comment ça ?
— On a trouvé quelqu'un qui parle français et qui est gentil, qui nous aide, on ne va pas cracher sur ça.
— Sérieux, je te jure, elle ne m'inspire pas confiance !
J'aimerais qu'il comprenne à quel point tout mon corps la repousse. Je ne la sens pas cette nana. Je suis quasiment sûre que malgré le fait qu'elle ait un copain elle veut se faire Clayton, même si je suis présente en tant que "petite amie".
— Si j'ai raison, qu'elle nous fait une crasse alors que tu lui fais confiance, je te promets que je te tue Clay.
Je serre les dents et le regarde de la manière la plus menaçante possible.
— T'es sérieuse là Al ? Tu nous fais quoi ? Un caprice ?
Il n'en a rien à faire de ce que je pense, ce que je ressens par rapport à elle.
— Ce n'est pas un putain de caprice. Mon instinct me dit qu'elle est tout sauf bonne. Si tu ne me fais pas confiance, fais confiance à mon sixième sens.
— Quel sixième sens ? Celui qui te dit que tu devrais...
Il s'arrête au milieu de sa phrase et ferme les yeux. Il allait dire un sale truc. Il allait dire quelque chose d'affreux, je le sais. Je peux déjà deviner que c'était quelque chose du genre "Celui qui te dit que tu devrais te tailler les veines". Je connais par cœur ses répliques. Je l'ai traumatisée en prenant sa lame de rasoir. Il n'arrive pas à passer à autre chose.
— Vas-y ! Continue ta phrase ! Finis ce que t'allais dire !
Il se retourne et m'évite, commençant à essayer de caler nos sacs dans un coin de la pièce.
— T'es un monstre Clay. Putain, toujours le même discours, toujours les mêmes choses affreuses à me balancer dans la gueule. Tu ne sais rien faire d'autre.
Il ne dit toujours rien, ne me regarde même pas. Il ne s'excuse pas et je ne pense pas qu'il le fera.
Comment j'ai pu penser à lui dire que je l'appréciais ? A quoi ça mènera ? On ne se supporte pas, chaque jour on arrive à se disputer, se crier dessus, hurler jusqu'à ce qu'un baisse les bras ou craque un bon coup. Lui avouer mes sentiments ne fera rien. Jamais on ne pourra être en couple. On est définitivement incompatibles.
— T'assumes même pas, merde. T'es juste un...
Il se retourne brusquement.
— Ouais je suis un connard, un putain de monstre, un psychopate ! T'es contente, bordel ? Je l'assume, j'allais te dire un truc affreux et t'allais chialer. Tu veux tout savoir ? T'es insupportable, t'es incapable de ne pas te montrer désagréable avec moi. Va falloir que tu te décides Alice parce qu'en j'en ai ras le bol. Tu te rends compte que tu m'engueules, tu pleures dans mes bras, puis te mets à te plaindre du fait que je t'aime pas pour ensuite me laisser te baiser et finalement m'engueuler encore et encore ?

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Pour Pélagie
ChickLitRomance, Drame, Road-trip ********* Pélagie n'est plus là. Alice a perdu sa meilleure amie et n'a plus rien. Elle n'est plus elle même et est totalement perdue. Pélagie n'aurait pas pu se tuer. Du moins, elle ne serait pas partie sans laisser quelq...