Chapitre 15

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Nous marchons dans la rue afin d'aller jusqu'au tram. Il y a Clayton quelques mètres devant son pote et moi.

— Tu aurais pu rester avec nous. On n'allait pas te manger, me taquine Ethan.

Il me facilite la tâche, parfait. Je rigole.

— J'avais besoin de m'éloigner de ton pote. Il est insupportable. Je passe mes journées avec lui alors j'avais besoin d'une pause. Je ne doute pas que tu es sympathique mais Clayton, je sais très bien comment il est.

Je mords avec un air innocent ma lèvre inférieure, je n'aime pas faire l'allumeuse mais pour embêter Clayton ça ne va pas me déranger. Je fais en sorte d'effleurer plusieurs fois la main d'Ethan avec la mienne. Au vu du regard que Clayton me porte, je devine qu'il voit très bien ce que je trame. Je partage la conversation avec Ethan en réussissant à caler des phrases à double sens. Il semble les capter au vu du sourire en coin qu'il a. Tout se passe parfaitement bien.

— Vous ne restez pas plus longtemps ? Ca aurait été cool de vous revoir. Surtout la petite, elle a l'air sympa.

Je souris malicieusement. Ça marche. Clayton est maintenant furieux, tendu comme jamais. Mais il ne peut pas faire de réflexions, ça serait vu bizarrement. On ne sort pas ensemble et il est censé ne pas s'intéresser à ce que je fais. Il n'osera même pas dire quelque chose parce qu'il ne veut pas rendre encore plus réel le fait que je flirte avec son pote. Si je voulais réellement coucher avec celui-ci, ça ne le regarderait pas. Mais je n'en ai pas envie. Faire ma première fois avec quelqu'un que je ne connais pas n'est pas ce que je veux.

On finit enfin par arriver au tram. Les rues ne sont pas très remplies, nous n'avons croisé que vingt huit personnes. Étonnement on voit des contrôleurs. Je me demande bien ce qu'ils font là alors que les derniers trams passent. Je ne pensais pas qu'ils travaillaient à cette heure-ci.

— Je vais acheter des tickets.

Clayton serre la main de son ami afin de lui dire au revoir.

— Bon voyage, tu me dis quand t'es de nouveau dans les parages.

— Ça marche. Merci pour ce soir.

Je ne pensais pas pousser mon plan aussi loin mais la haine me fait sentir capable de le faire. D'habitude je n'aurais jamais osé faire ça. Alors que Clayton s'est éloigné à la borne pour acheter des tickets et qu'il ne nous regarde pas. Ethan passe une main sur ma taille et se penche sur mon oreille. Je sens qu'il pue l'alcool quand il respire.

— Je sais ce que t'essayes de faire, murmure-t-il. Tu vas le rendre dingue à faire ça.

— C'est le but.

Je tourne la tête vers lui, quand je vois Clayton se retourner, Ethan retire sa main de ma taille.

— Je vais y aller Alice. Ravi d'avoir pu te croiser.

Avant qu'il me glisse entre les doigts je me mets sur la pointe des pieds et dépose un baiser au coin de ses lèvres.

Il me dit au revoir en me glissant un clin d'œil et en pouffant. Je me tourne et vois Clayton revenir vers moi.

— T'es une salope.

Je l'ai cherché, je le voulais. Pourquoi avoir des regrets ? Nous montons dans le tramway, chacun dans un coin, les contrôleurs descendent un arrêt plus loin sans même avoir pris la peine de vérifier nos tickets. C'était tout bonnement inutile de dépenser de l'argent. Quelques personnes descendent - deux - tandis que d'autres montent - quatre. Parmi elles, il y a un homme. Immédiatement mon instinct s'affole. Je ne le sais pas. Je me plaque encore plus contre les parois quand il s'appuie sur les côtés du tram à seulement une trentaine de centimètres de moi.

Pour PélagieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant