Éléonore, la princesse vampire L'étrange histoire d'une princesse autrichienne

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Dans son roman Dracula, Bram Stoker décrit une princesse des vampires, nommée Lénore. Selon ses écrits, cette mystérieuse femme habite sur un haut plateau, balayé par les vents et infesté de loups. Des chercheurs ont prouvé que cette femme, dont c'est inspiré Stoker, a réellement existé. Son nom est Éléonore Von Schwarzenberg, princesse de Lobkowicz (1682 - 1741). Elle vécut dans la ville de Krumau, Bohême du Sud en République tchèque. Cette ville se nomme aujourd'hui Český Krumlov. Laissez-moi vous présenter son étonnante histoire.

Tout commença en l'an 1701, lorsque la jeune princesse de la maison Lobkowicz, Éléonore Élisabeth Amalia, épouse le prince Adam Franz Von Schwarzenberg et vint habiter au château de Krumau en Bohême. 5 ans plus tard, Éléonore donne naissance à une petite fille, Maria Anna. Cependant, malgré les efforts du couple, Éléonore ne retombe pas enceinte. Cela est une mauvaise nouvelle, car sa famille espère qu'elle donnera naissance à un fils héritier.

Pour obtenir ce garçon tant désiré, Éléonora et les gens de son entourage décidèrent de lui faire boire du lait de louve. Selon les croyances de l'époque, boire de ce lait rend fécond et favorise la naissance des garçons. Cependant, recueillir un tel lait n'est pas chose aisée et des louves furent capturées et gardées dans le château, ce qui n'était pas bien vu à l'époque. Les hurlements de loups provenant du château lui donnaient un air sinistre, ce qui faisait peur aux gens de l'endroit.

Elle but de ce lait chaque jour, jusqu'à ce souhait d'avoir un jeune héritier se réalisa. C'est en 1722, à l'âge de 41 ans, que Éléonore donna naissance à son fils Joseph. À cette époque, accoucher à un âge si avancé relevait du miracle, ou de la magie noire. Dans la population de l'endroit, les rumeurs allaient bon train.

En 1732, après 31 ans de mariage, son mari décède dans un accident de chasse près de Plague. L'auteur du tir accidentel n'est nul autre que le roi d'Allemagne, Charles VI. Ce dernier prit le fils d'Éléonore sous son aile et offrit à la veuve une pension de 5000 florins par an. Cette dernière resta au château de Krumau. Contrairement à la coutume qui voulant qu'une veuve porte des couleurs sombres pour exprimer sont deuil, Éléonore, au contraire, préfère s'habiller comme avant et de se vêtir de luxueuses robes.

Les archives du château démontrent qu'à partir de cet instant, elle a commencé à dépenser des sommes importantes en médicaments et élixirs magiques de toutes sortes. Elle devient de plus en plus superstitieuse et s'intéresse de plus en plus à l'occultisme. Dans le château, on retrouva un rouleau de sortilège. Cette bande de papier est remplie de symboles ésotériques et de formules qui servaient à conjurer des esprits. Elle recevait régulièrement ses médecins, les meilleurs de l'époque, afin de se recevoir des saignées et autres traitements douteux.

Elle rendu l'âme à Vienne en 1741.

C'est à ce moment que l'histoire devient encore plus étrange. Selon le chercheur Rainer Köppl, sa famille aurait probablement pris ces dispositions afin que la vampire qu'était Éléonore ne puisse pas contaminer son entourage au coeur de Vienne. Il était certain que Éléonore Von Schwarzenberg avait été enterrée selon un rituel précis, dicté par les croyances de l'époque, afin d'empêcher son retour du royaume des morts.

Quelques jours avant sa mort, Éléonora écrit ses dernières volontés dans un testament. Selon cet écrit, elle souhaitait être inhumée à Krumau.

Que je rende l'âme à Vienne ou ailleurs, je souhaite que ma dépouille revienne à Krumau ( Český Krumlov ), qu'elle soit portée par de pauvres gens en la chapelle de Saint-Jean-Népomucène, pour être enterré sans le moindre faste et qu'il soit gravé sur ma pierre tombale les mots suivants:

"Ci-gît la pauvre pécheresse Éléonora, priez pour elle."

Mais vu l'état de santé de la princesse, l'authenticité de ce document est loin d'être certaine. De plus, sa puissante famille avait des concessions funéraires à Vienne, lieu où elle aurait facilement pu être inhumée avec ses proches. Autre fait étrange, le transfert de Vienne à Krumau se fit en pleine nuit.

Son enterrement, qui a lieu le 10 mai, n'a rien à voir avec ceux qui étaient généralement faits à quelqu'un de son rang, elle fut inhumée, presque anonyme, dans l'église de St-Vitus, à Krumau. Personne de sa famille, pas même son fils, n'assista à son enterrement. Dans toute la région, des centaines de messes sont payées et célébrées pour le salut d'Éléonore. Elle est portée en terre de nuit, à 20h00, son cortège funèbre quitte le château pour se rendre à l'église et elle fut enterrée, comme elle le souhaitait, dans la chapelle de Saint-Jean-Népomucène.

La tombe de Éléonore est très discrète et aucun indice ne laisse croire qu'il s'agit du monument funéraire de quelqu'un d'important. La plaque qui le recouvre est à même le sol, cachée sous un épais tapis rouge. Sur cette plaque se trouve une terrible tête de mort, qui pourrait être perçue comme un avertissement. Les chercheurs ont découvert, à l'endroit où devait se trouver le cercueil, un caveau façonné, probablement bâti à grands frais, directement dans l'église. Le but était clairement de bloquer l'accès au cercueil... ou bien d'empêcher quelque chose d'en sortir. Définitivement, la princesse à véritablement été emmurée. Après avoir perforé un trou dans le béton de la voute, ils purent constaté que le cercueil avait été recouvert de terre prélevée dans un cimetière et qu'une dalle en pierre de plusieurs tonnes avait été placée sur ce dernier. La princesse vampire n'avait aucune chance de s'échapper. Sur le cercueil, une dernière tête de mort met en garde les inconscients qui voudraient profaner la tombe.

Un détail plutôt insolite à capter l'attention des chercheurs alors que ces derniers voulaient inspecter le seul portrait connu de la princesse. Sur ce tableau, on la représente aux côtés de son fils, avec un chapeau de soldat et munie d'une arme, ce qui était peu commun à cette époque. Elle aimait beaucoup la chasse et organisait des journées de chasse mondaine, mais il est curieux de ne pas avoir d'autre tableau d'une femme de ce rang.

Le mystérieux tableau de Éléonore-Amélie de Lobkowicz (le tableau est en image ci-dessus)

En 1996, alors qu'on avait restauré ce tableau grandement endommagé, quelqu'un a laissé une note affirmant que le tableau avait été modifier. Une radiographie révéla un détail étonnant, non seulement le visage de Éléonore fut-il retouché, mais un carré fut découpé dans la toile, afin de complètement remplacer sa tête. Aucun indice ne permet d'expliquer pourquoi la toile fut ainsi modifiée, mais une chose est certaine, il y a de bien nombreux mystères autour de cette princesse vampire.

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