Les diablesses des Antilles

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Ces maléfiques femmes veulent séduire... et tuer !

Si vous avez été élevés aux Antilles, vous avez surement déjà entendu parler des "Diablès" ou " Giablès" ("diablesse" en français). La légende dit que ces femmes sont d'une beauté que l'on pourrait traduire de diabolique; toujours vêtues d'une longue robe moulante couvrant leurs pieds, elles sont claires de peau avec une longue chevelure et des attributs qui feraient fondre le plus fidèle des maris, à plus forte raison les séducteurs... Car oui c'est à eux qu'elle s'attaque. Au détour d'un sentier, la nuit tombée, elle guette sa proie. Ne s'intéressant qu'aux célibataires vivants seuls, elle les attendait jadis à la sortie des "Léwoz" (sorte de concerts de tambours "Ka").

Le rhum ayant coulé à flot durant la soirée, les paroles sucrées de la dame le faisant rêvé, la victime croit toujours à une hallucination ; du moins tant que celle-ci ne s'est pas rapprochée de lui. Juste assez pour la toucher... À ce moment-là, lui vient à l'esprit cette la pensée que ce soir il est chanceux.

Il décide donc de ramener la jolie demoiselle à son domicile pour la nuit. En chemin il s’aperçoit qu'elle a des difficultés pour marcher à la même cadence que lui. Pour l'aider, il décide donc de lui remonter la robe, mais quelle n'est pas sa surprise quand il se baisse de voir à la place de pieds une paire de sabots! Cette vision d'horreur en plus de lui hérisser les poils, a le mérite de lui rappeler les avertissements promulgués par ses proches concernant les filles de passage. Face à lui se trouve une chose qui veut sa mort. S’il est assez rapide pour fuir face à elle, il a des chances de survivre, mais la plupart du temps on retrouve les corps des malheureux séducteurs aux bas de falaises la nuque brisée.

Les témoignages à propos des "Dyablès" sont nombreux venant des aînés, tous ont connu quelqu'un qui en a rencontré une et qui a, soit eut la chance de s'en sortir ou qui en est mort.

Cette croyance prend naissance lors de la période de l'esclavage aux Antilles. La femme (blanche) du maître personnifiant la méchanceté aux yeux des esclaves, car souvent elle était plus terrible que ce dernier.

Une diablesse lors du traditionnel défilé des diables rouges, à Cayenne (Guyane) en 2013

Sa beauté n'ayant d'égard que sa cruauté, elle attisait le désir dans le cœur des hommes tout en prenant plaisir à les voir châtier, car à l'époque lever les yeux sur une femme blanche équivalait à une douloureuse suite de coups de fouet.

La fin de l'esclavage sonnant le glas de ces pratiques, dans l'imaginaire collectif, la "maîtresse" aurait vendu son âme au diable de façon à continuer ses bassesses, d'où cette légende.

LA PEUR DANS LE SANGOù les histoires vivent. Découvrez maintenant