Le cimetière d'Highgate, dans le nord de Londres fut fondé en 1836, lorsque la société London Cemetery acheta 17 ancres de terre sur la colline d'Hampstead Hill. Le but était d'en faire l'un des sept beaux cimetières modernes que la compagnie présentait sous le nom de « Magnificent Seven ». Ces cimetières sont de véritables nécropoles modernes, présentant plusieurs sculptures religieuses, caveaux et tombeaux, tous plus impressionnants les uns que les autres. Les tombeaux familiaux rivalisent de finesse, de beauté et d'originalité artistique. Une section du cimetière est inspirée de l'architecture égyptienne, alors qu'une autre, la plus sinistre de toutes, est destinée aux excommuniés, voleurs et assassins. Le jardinier de cette société était considéré comme un génie d'horticulture, et il transforma le cimetière de Highgate en une oasis paisible de verdure à couper le souffle. Les avenues sont bordées d'arbres, d'arbustes et de sentiers sinueux menant aux différentes parcelles de terrains. En chiffre, le cimetière compte environ 53 000 tombeaux et plus de 170 000 personnes y sont enterrées.
Mais le cimetière connut quelques problèmes. Durant la Première Guerre mondiale, la main d'œuvre vint à manquer et il fut plus difficile de trouver des fonds pour l'entretien du cimetière. La société connaissait quelques difficultés, car les temps étaient difficiles et la guerre faisait rage, alors la crémation devint une alternative économique à l'enterrement. Le cimetière fut donc délaissé, les fleurs et les arbustes cédèrent leur place aux mauvaises herbes.
Puis, ce fut les vandales qui envahirent Highgate. Durant les années 1960, plusieurs brisèrent des tombes et écrièrent des blasphèmes sur les monuments. L'occultisme était en vogue, et ces groupes d'amateurs de sciences occultes allaient bientôt être au cœur de la mystérieuse histoire du vampire de Highgate Cemetery et de l'hystérie collective de mars 1970.
La mystérieuse histoire de Elizabeth Siddal
Cette étonnante affaire s'est déroulée entre 1862 et 1869, ce fut le premier récit relatant une activité paranormale dans le cimetière.
Parmi les âmes enfouies dans le secteur ouest du cimetière se trouve Elizabeth Siddal, muse, maîtresse et, finalement, femme du peintre et poète Dante Gabriel Rossetti (ne pas confondre avec Dante Alighieri, auteur de la Divine Comédie). Surnommée Lizzie, cette dernière avait été séduite par Dante, mais elle avait de la difficulté à être heureuse. Après un accouchement difficile et un enfant mort-né, Lizzie se suicida d'une overdose de laudanum en 1862. Durant le service funéraire, Rossetti, le cœur brisé, place un recueil de poèmes dans le cercueil juste avant de le scellé.
Rossetti faiblit après la mort de sa femme, son moral était au plus bas et il consommait de l'alcool ainsi que des drogues. Il était convaincu qu'il devenait aveugle et qu'il était destiné à devenir poète plutôt que peintre. Son éditeur le convainquit qu'il pourrait devenir célèbre s'il publiait les poèmes qu'il avait écrits dans le manuscrit laissé dans la tombe de sa défunte épouse. En octobre 1869, l'autorisation fut accordée et le cercueil fut exhumé. Cela se déroula pendant la nuit, afin de ne pas bouleverser les voisins ou les clients du cimetière.
À la lueur des torches, les gens constatèrent avec stupeur qu'Elizabeth Siddal n'avait rien perdu de sa beauté, son corps était étonnamment bien conservé et ses cheveux semblaient même avoir continué à pousser, à un point tel qu'ils remplissaient une partie du cercueil.
Le manuscrit fut repris et les poèmes publiés par le poète. Certains des poèmes étaient durs à retranscrire, car un ver avait endommagé une partie du livre. Les restes de Lizzie furent retournés au sol froid d'automne. Le succès ne fut pas au rendez-vous, les poèmes furent particulièrement critiqués pour leurs érotismes et Dante s'en voulut à tout jamais d'avoir exhumé le corps de sa femme. L'histoire avait été divulguée au journal hebdomadaire de Lloyd, probablement par un des hommes qui avaient aidé Dante à récupérer ses poèmes. La nouvelle de cette mystérieuse femme à la beauté immortelle fit le tour de l'Angleterre.
Beata Beatrix, le plus célèbre des tableau de Rossetti, avec Lizzie pour modèle.
Selon Elizabeth Miller, auteure du livre : « Dracula: Sense and Nonsense », cette histoire aurait inspiré Bram Stoker qui écrivait, au même moment, sa célèbre nouvelle : Dracula. Dans ce livre, une jeune victime du conte, Lucy Westenra, est inhumée dans un cimetière du nom de « Kingstead Cemetery ». L'écrivain se serait inspiré de ce fait insolite pour imaginer la jeune femme et le cimetière.
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LA PEUR DANS LE SANG
Terror" L'histoire est du vrai qui se déforme, la légende du faux qui s'incarne. " Jean Cocteau Alors prêt pour un rendez-vous avec la peur, l'angoisse et le frisson ?! Vous allez avoir du mal a dormir ;)