Khaer et Alsmër se tenaient face à face. Le traître avait son avant-bras gauche qui ne tenait que par des liens d'énergies tandis que le réincarné souffrait de toute sorte de blessures, son sang s'écoulant de part et d'autre de son caftan déchiré par l'effort du combat.
Le combat continua en intensité de longues minutes. On entendait les fracas des armes sur toute la plaine, le combat entre les deux opposant passait entre les rangs de la guerre, le Vizir n'hésitant pas à se servir des individus comme de bouclier aux attaques de Khaer.
Le professeur était cependant déconcentré. Son esprit sentait une chose taper pour entrer en lui. Il redoutait une ruse d'Alsmër et refusait de laisser cette énergie le submerger. Cependant, des bribes de phrases lui parvenaient.
... Un devint Deux...
Il ne pouvait pas se laisser distraire et esquivant un coup de son ennemi, il le frappa à la poitrine, l'entaillant suffisamment pour le faire reculer de plusieurs mètres avec un râle de douleurs.
— Je ne m'amuse plus du tout avec toi. Tu es bien trop faible sans ton amie la dragonne.
... Le Suprême regarda l'Absolu...
Il reçut un coup à la tempe qui le fit vaciller lourdement et avant qu'il ne puisse attraper ses lames pour viser son ennemi, celui-ci lui brisa le poignet gauche.
— Nous sommes presque quittes.
Tandis que l'un devint deux et que deux devint trois, l'Absolu ordonna...
Khaer semblait devenir fou. Il n'arrivait plus à distinguer la réalité et ce qui essayait d'entrer dans sa tête. Il vit la machette du Vizir se lever vers lui.
— Meurs maintenant !
Le Suprême créa l'Humanité, car l'Absolu créa les démons.
Le réincarné hurla, mais c'était trop tard, quand il fermât les yeux, la lame à dent allait couper son cou. Il avait échoué. Ses vies se juxtaposèrent et il attendit la mort en regrettant.
La mort était douce en fait. Il n'avait rien senti. C'est en ouvrant les yeux qu'il se vit toujours sur le champ de bataille. La machette du Vizir à moins d'un centimètre de sa gorge. Et le monde entièrement figé.
- Désolé j'ai dû t'arracher à ton temps.
Cette voix il l'a reconnu. C'était celle de Ruime-Tyd. Cependant, ce qu'il vit ne ressemblait plus en rien au dieu de l'Espace-Temps qu'il avait rencontré. Un corps décharné strié de veinure aux multitudes de déclinaisons de bleus et un visage impossible à voir tant il changeait chaque seconde. L'être divin face à lui semblait au dernier instant de son existence.
— T'aider ces derniers mois m'a coûté bien plus que je ne le pensais.
— Vous m'avez aidé Seigneur ?
— En cet instant veux-tu bien m'appeler Ruime ? Et oui Khaer, chaque fois qu'il le fallait, j'ai dévié un peu plus la Roue du Temps afin qu'elle te soit favorable.
Énormément de choses commencèrent à devenir plus limpides pour lui. Sa forme d'âme extraordinaire, sa rencontre avec Khasares et toutes les aides qu'il avait reçues. Il devait tout ça au dieu qui lui avait déjà permis de renaître.
— Mais Sei... Ruime. Pourquoi ne vous êtes vous pas manifesté avant ?
Le dieu soupira.
— Je n'existe déjà plus, Khaer. Lorsque j'ai ouvert les Portes du Temps dans le sens contraire, j'ai enfreint le commandement que mon créateur avait mis en moi. J'ai dès lors perdu mes qualifications d'immortel. Comme mes frères et sœurs sont morts pour l'Humanité, je donne ma vie aujourd'hui pour son plus grand espoir.
Le Gardien réincarné était sous le choc. Il ne pouvait pas croire ce qu'il entendait.
— Dans quelques instants, le monde se remettra en marche. Et si tu ne comprends pas le dernier cadeau que je t'ai fait, malheureusement ce sera la fin de ce monde. Adieu Khaer, adieu et puisse-tu être heureux.
Le professeur vit les derniers instants d'un dieu et soudain il se remémora le cadeau qu'il avait reçu et qu'il avait oublié. Lors de sa renaissance et pendant le combat. Une épopée incroyable. Un conte sur l'humanité. Une ballade sur le temps. La Fable du Temps et des Hommes. Et c'est lorsque la lame du vizir se remit en mouvement que tout resurgit pleinement.
Elle ne coupa pas la gorge du jeune homme. Elle se brisa en rencontrant la peau du réincarné. Il se releva sous les yeux ahuris du Vizir qui ne sentit pas le coup venir sur lui. D'ailleurs, aucun des démons non plus ne le sentit. En un instant, il ne resta plus aucune trace de l'armée démoniaque. Seul se battait encore les Roi-Divin et le Général démon dans la grande plaine où le bruit s'était rompu. Le Vizir était à genoux les yeux rivés sur l'homme dont les cheveux étaient devenus entièrement blancs.
Tous les soldats humains fixèrent le professeur. Car à cet instant, Khaer ressemblait à un dieu. Sa peau était d'une blancheur aussi immaculée que ses cheveux, tandis que des zébrures aux milles reflet de bleu parcourait son corps. C'est alors qu'il prononça une phrase.
— Jugement du Dieu du Temps.
Le corps du vizir s'écrasa dans le sol, ouvrant une cavité immense. Une fissure frappa même la montagne, ouvrant une partie de l'Institut en dessous à la vue de tous. C'est dans la caverne immense qui se trouvait en dessous encore que Khaer retrouva le Vizir, rampant pour s'enfuir. Le choc lui avait fait exploser tous ses méridiens et il perdait du sang abondamment.
— Laisse-moi, espèce de monstre !
Khaer s'accroupit près de lui.
— Lorsque l'on parle à l'incarnation d'un dieu, on se montre respectueux.
Il arracha les deux bras du Vizir qui hurla de douleur.
— Dans quelques instants, tu vas mourir. Mais sache que je trouverais le moyen de faire subir à ton âme pourrie des milliers de morts différentes.
Les yeux de déments du Vizir s'assombrirent, un des ennemis de l'humanité venait de mourir, mais ce n'était pas suffisant. Khaer n'avait aucune idée du temps que tiendrais le God Of Time Mode, il devait remonter à la surface pour en finir avec le général démon.
Jolan et Tornac avaient pris l'avantage sur le général au moment où Khaer avait détruit le reste de l'armée d'une manière qu'il n'expliquait pas. Celui-ci venait d'ailleurs de remonter de la faille, mais il semblait avoir retrouvé sa forme normale.
Tornac réussit à sectionner les tendons du général qui tomba à genoux. Jolan arracha le heaume de l'ennemi, montrant son visage.
— Une femme ?!
Khaer qui s'était effondré sur le sol cru que son cœur allait exploser en voyant l'identité du général.
— C'est impossible... NON !
Jolan leva sa lame pour décapiter la démone aux cheveux bleus qui était tombé inconsciente à cause de la douleur.
— Meurs engeance du démon !
Sa lame ne toucha jamais la démone. Car Khaer reçut le coup dans l'épaule. Son aura se mit à sortir de son corps comme s'il allait frapper Jolan. Celui-ci essaya de le pousser.
— Recule Khaer, je dois la tuer maintenant.
Le Gardien ne bougea pas. Il ne pouvait comprendre comment elle était là. Il ne comprenait pas pourquoi elle lui avait caché ça dans sa première vie. Mais il était hors de question qu'on ne lui fasse du mal. Il brisa la lame de Jolan avec sa main et lui lança un regard noir.
— Personne ici ne touchera à ma femme.
Car derrière lui, bercer par les rayons de la lune la véritable identité de Peste fut révélé. C'était la personne comptant le plus dans sa vie, sa femme qu'il chérissait tant.
Derrière lui se trouvait Tae.
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Fable Of Time And Humanity
FantasyL'humanité perdit deux fois. Elle perdit une première fois il y a 5000 ans, lorsque les démons envahirent le monde via les Treize Portes . Massacrant et dévastant tout sur leur passage, obligeant la race des hommes à s'exiler dans la montagne de l'a...