Página 3

536 36 21
                                    

Moi: *en pleure* Allô Youssouf, tu réponds pas alors je te laisse un message. Tu me dis toujours de t'appeler si ça va pas du coup aujourd'hui je le fais. Tu l'entends à ma voix remplie de larmes, c'est pas mon meilleur jour aujourd'hui. *renifle* J'ai hâte que tu viennes à Paris tu sais, j'me sens tellement seule ici. En fait c'est pas que je me sens seule, c'est que je suis réellement seule. Les gens changent, les gens avancent, ils construisent leurs vies petit à petit et moi.. moi c'est comme si j'avais arrêté de vivre depuis ce jour là. C'est comme si j'étais sur terre, sans être réellement vivante. J'ai l'impression de stagner, de ne plus rien réussir, de servir à rien. Et j'aimerais tellement qu'on me comprenne, qu'on me dise t'inquiètes pas Aïssé on sait ce que t'as et on va te soigner, comme un rhume ou une toux. Mais non, moi je suis seule, on me comprend pas et c'est normal puisque personne n'a jamais vécu ça alors personne ne peut se mettre à ma place. J'en veux à personne mais qu'est-ce que j'aimerais qu'on me comprenne Youssouf. J'te jure que je suis seule, je suis toute seule au fond du trou... J'suis vraiment désolée tu vas perdre ton temps à m'écouter pleurer mais je sais pas j'en avais besoin. Prend soin de toi je t'embrasse.

J'ai raccroché.

Je viens de laisser un message vocal en pleure d'au moins trois bonnes minutes au meilleur ami de mon mec quand même.

Si c'est pas la honte ça.

Je me suis finalement levée de mon arrêt de bus pour marcher un peu.

Toujours les larmes coulantes bien sûr sinon c'est pas drôle.

J'errais dans les rues de Paris telle une détraquée mentale jusqu'à ce que je l'entende.

Mehdi: Monte, il fait nuit.

Je me suis retournée et je l'ai vu au volant de sa voiture, il regarde son téléphone en m'attendant.

Je me suis pas faite prier et je suis montée côté passager.

On a roulé.

Longtemps.

Très longtemps.

Tellement longtemps que je me suis endormie.

Je suis fatiguée.

Autant physiquement que psychologiquement.

[..]

Mehdi: Vas-y réveille toi la tu soules.

Je me suis réveillée un peu brusquement et j'ai regardé autour de moi, on est à l'arrêt.

Mehdi: J'taurais bien porté mais t'as l'air de peser cent kilos wAllah.

J'ai esquissé un léger rire pendant qu'il descendait de la voiture.

Mehdi *ouvre ma portière* Allez lève toi frère.

Moi: On est où la ?

Mehdi: Chez ton daron, descend maintenant.

Il m'a tendu la main et je suis descendue encore un peu endormie.

Moi: C'est pas chez mon père ici.

Mehdi: Dis wAllah ? Ah ouais j'me suis trompé c'est chez moi en fait.

J'ai même pas calculé tellement je suis ko et je l'ai suivi.

Il m'a tiré par la main jusqu'à son bâtiment parce que je marche trop doucement mdr.

Et bref on est monté jusqu'à chez lui.

Ça n'a pas changé d'un pouce, comme si six ans ne s'étaient pas écoulé.

Aïssé, La Suite 🦢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant