C'est tellement frustrant de se dire que ma présence ne suffit pas à combler l'absence de ma mère. Elle est partie il y a 3 ans, j'avais alors 11 ans et malgré ce laps de temps, mon père est resté rongé par la tristesse si bien que de jour en jour, il se renfermait sur lui-même.
C'est aussi ce que j'ai reproduit, inconsciemment. Depuis lors, personne ne m'approche de trop près. À 11 ans, mes camarades me surnommaient déjà « le masque ». Selon eux, je n'avais toujours qu'un seul visage, qu'une seule expression, qu'une seule démarche.
À cet âge, j'étais devenue turbulente et ne me laissais pas faire. Certains se sont frottés à moi, ils ont voulu m'intimider parce qu'ils me pensaient timide. C'était bien le seul moment on pouvait me voir sourire, j'imaginais déjà leur position au sol quand je les aurais botter, l'un au dessus de l'autre. Mais seul mon sourire suffisait à les faire fuir. Ils disaient qu'il était démoniaque.
Alors j'ai grandi avec cette réputation. Mais tandis que je prenais de la maturité avec l'âge et me détachais de cette image, mon père perdait au fur et à mesure la tête.
Il prenait ses rêves pour des réalités.
Finalement, près d'un an et demi après, mes grands-parents paternels, qui passaient de temps en temps, prirent la décision de le faire interner.
Je lui rend visite 2 fois par semaine après l'école et passe les après-midis des week-ends avec lui. Comme d'habitude, j'essaye toujours de le faire sourire, de lui parler. Il n'est plus trop bavard, lui qui était si jovial avant le décès de ma mère.
Bref, c'est dimanche aujourd'hui et ce dimanche fut un jour déterminant pour moi. Comme à mon habitude, je lui rendis visite et ce qu'il me dit ce jour-là me perturba à jamais.
- (t/p) ! Il me sauta dans les bras. Tu es là ma fille !
J'étais si surprise de sa joie ! Savoir que j'étais la raison de son sourire suffisait à faire de moi la personne la plus heureuse. Mais il ne me laissa pas répliquer qu'il continua,
- Tu fais de moi le père le plus fier de monde entier ! J'ai tellement de questions à te poser. Comment s'est passé l'examen d'entrée ? As-tu rencontré des héros ? All Might peut-être ? Eh bien réponds, qui ?
Déconcertée, je fis un pas en arrière. Il fit un pas en avant pour me prendre par les épaules et dit embarrassé :
- Désolé, je t'en pose des questions, hein. C'est juste que tu fais ma fierté, tu m'as apporté beaucoup de joie aujourd'hui. Quoiqu'il en soit, félicitations pour ton admission à Yuei ma fille. Il m'embrassa sur le front puis s'assit sur le rebord du lit en contemplant le ciel gris.
Ses mots me glacèrent le sang.
Il m'avait dit de m'asseoir, c'est ce que je fis, j'avançais ensuite la chaise pour être dans l'alignement du bureau. J'ouvrais mon sac et sortis mes cahiers puis les ouvrit, et le tout d'une manière robotique. Je fixais leurs lignes sans pour autant en lire une seule quand, sans m'en rendre rendre compte mes yeux se remplirent de larmes pour ensuite couler sur mes joues et arroser mon cahier.Il se trompait, j'étais une élève banale avec un alter banal. Je me sentais indigne de sa fierté et coupable de le tromper.
Moi ? Pourquoi j'irai à Yuei ?
Et merde, c'est impossible.Finalement, je le saluai d'une manière robotique pour lui dire au revoir. Je fermai la porte et me dirigeai vers les escaliers de sortie.
Ensuite, je descendis et m'apprêtai à passer les portes de sortie de l'hôpital quand une infirmière vînt stopper ma démarche robotique.- (t/p) ! elle sorti du comptoir et couru vers moi. Ça a été aujourd'hui ? On va manger un bout ?
- Non, j'ai pas faim là. Bye Komi.
- Eh. dit-elle en me rattrapant. Prend au moins ça.
Elle me sourit chaleureusement en me tendant un sac en plastique, il contenait à manger. Je le pris et lui adressa un sourire pour la remercier, ça m'a réchauffé le cœur.
Je marchais jusqu'à mon appartement. En entrant je balançai mes chaussures à l'entrée, allai dans ma chambre, retirai mon sweat blanc et mon jogging gris. Je m'allongeai sur mon lit situé dans cette pièce sombre à peine éclairée par la lumière la lune, fixai le plafond et repensai aux paroles insensées de mon père.
« Félicitations pour ton admission à Yuei, ma fille ».
Je me mise à rire, progressivement de plus en plus fort et sans retenu. Je me ressaisis après quelques secondes en ayant pris une résolution. Faire de ses rêves une réalité.
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Je ferai de ses rêves une réalité
FanfictionUne adolescence joyeuse, chaleureuse et animée est à l'antipode de ce qu'a traversé (t/p). La jeune fille, bientôt devenue terne et insensible, se revêtira fièrement de toute sa détermination pour atteindre un objectif bien précis : intégrer Yuei...