Addiction | réécriture [TERMINÉE]

onze

CHAPITRE ONZE

« Cet endroit est une maison de dingue. »

* * *

Peu après, mon père m'appelle.

Mon père n'est pas n'importe qui. Avant, il travaillait en tant qu'ingénieur à la NASA, ensuite il a dirigé une entreprise d'énergie solaire, et maintenant, il est consultant. Si bien qu'il voyage constamment partout dans le monde pour lever des fonds auprès de gens riches et influents. Je pense qu'il trompe ma mère lors de ses déplacements. Mais bon. C'est pour le bien de la famille. Il rapporte un tas d'argent.

On entame la conversation. Évidemment, il est très occupé, à court de temps et ne sait pas quoi dire. Au moins, il fait de son mieux. Je préfère ça à une discussion avec ma mère. Elle ne peut pas s'empêcher de me dispenser ses conseils. Ça n'a jamais marché — d'abord parce que je suis dix fois plus futée qu'elle, et puis parce que, de toute façon, je finis toujours par faire ce que je veux.

Mais on ne change pas la dynamique de notre famille, avec d'un côté maman qui ne comprend rien et qui s'énerve, pendant que mon père et moi cherchons à savoir jusqu'où on peut aller trop loin sans risquer de se faire prendre.

Plus tard, de retour dans ma chambre, je me dispute avec la duchesse aux survêtement parce qu'une de mes chaussettes sales a pénétré son espace vital.

Tandis que nous "débattons" de ce problème, je la fixe en hésitant à lui balancer un coup de poing en pleine figure. Je suis à deux doigts de craquer... et puis, je me rends compte que je suis une dégonflée quand je n'ai pas bu.

Cette nuit-là, nous apprenons quelque chose de nouveau au sujet de Margarita, celle qui a buté son mari : elle ronfle. Si fort que les carreaux des fenêtres vibrent. J'ai l'impression d'entendre un poison blessé grogner à moins de dix centimètres de mon oreille. Et quand elle ne ronfle pas, elle jacasse dans son sommeil. En espagnol.

Cet endroit est une maison de dingue.