Addiction | réécriture [TERMINÉE]

sept

CHAPITRE SEPT

« Je ne sais pas si c'est une bonne idée, vu ta tendance à disparaître. »

* * *

Le dimanche qui précède les derniers examens, je me lance dans une révision complète de toutes les matières. Dès que j'ai fini, mon téléphone sonne.

En soi, cela n'a rien d'anormal : ma vie sociale s'est résumée à des coups de fil cet été. Ce qui est plus étrange, en revanche, c'est qu'on cherche à me joindre à cet instant précis. Mes amis savent que je passe des épreuves le lendemain.

Je décroche. C'est Nathan. Évidemment, il faut qu'il appelle maintenant. Mais peu importe, je n'ai pas l'intention de m'énerver. D'un ton calme, je lui dis :

— Salut.

— Salut.

— Ça fait un bail.

— Désolé. J'étais... occupé.

Je ne commente pas. Je me contente de griffonner la marge de mon livre de Biologie.

— Tu as terminé tes cours d'été ? Me demande-t-il d'une drôle de voix, comme s'il venait de se réveiller.

— Presque.

— Tu viendras me voir après ?

— Je ne sais pas si c'est une bonne idée, vu ta tendance à disparaître.

— J'ai besoin de toi.

— Besoin de moi pour quoi ?

— Ben... j'ai besoin de toi. C'est tout.

Il est bizarre. Il ne se comporte pas comme d'habitude. Tout en continuant de gribouiller, je l'interroge :

— Comment va ton père ?

— Ça va.

— Tu continues à construire des porches ?

— Non, pas en ce moment.

— Comment ça se fait ?

— On a eu... un différend.

— À propos de quoi ?

— De plusieurs trucs... Kaylee, il faut que je te dise...

— Quoi ?

— En fait, je ne vais pas bien.

— Comment ça ?

— Je suis un peu bourré.

— Là ? Maintenant ?

— Ouais.

Il me prend au dépourvu. Je me creuse la cervelle pour trouver une question pertinente.

— Bourré ? Du genre, t'as trop bu ?

— Ben ouais.

J'arrête de jouer avec mon crayon.

— Tu es où ?

— Euh... devant un bar. J'ai rencontré des gens et puis... les choses se sont enchaînées.

— Oh, Nathan ! Soufflais-je.

— Je... Je suis tellement fatigué. Tu vois, on fait la fête depuis... à peu près... quatre jour non-stop.

— Mais comment tu as pu en arriver là ?

— J'en sais rien. Ça s'est fait comment ça.

Que dire ? Il se met à pleurer. Je l'entends sangloter au bout du fil.

— Kaylee ?

— Oui ?

— Aide-moi. Je ne sais pas quoi faire.

Moi non plus. Mon cerveau est en ébullition. Je considère toutes les options.

— OK, dis-je après avoir pris une grande inspiration, Nathan... écoute-moi... Explique-moi exactement où tu es...