Chapitre 5.

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Je me levai de mon lit rapidement. Je mis une robe verte pomme et je regardai le reflet que me renvoyais mon nouveau miroir d'argent ciselé de pierres précieuses avec satisfaction. Mes cheveux blonds tombaient en cascade sur mes épaules et mon dos. Je les poussai derrière mes oreilles et je déposai délicatement un fin serre tête en or sertis d'émeraudes dessus afin de les tenir en place.

Je mis des souliers en satin vert clair et je sortis en silence de ma chambre.

J'avais repéré la veille un vieux grenier à quelques pas de ma chambre. Je me demandais si je ne pourrais pas trouver quelques informations sur ma famille dedans.

Lorsque j'ouvris la vieille porte de la pièce, celle ci grinça sur ses gonds. Je m'arrêtai un instant de respirer et je tendis l'oreille pour savoir si quelqu'un avait été réveillé par le bruit mais je n'entendis que le silence.

J'entrai donc en essayant de ne pas faire grincer le plancher. Une souris courut se réfugier dans un trou. Une forte odeur de renfermé me prit à la gorge. Je m'empêchai de tousser et je levai les yeux.

Une lucarne laissait entrer les pâles rayons du soleil levant. Je voyais donc tous les objets rangés dans la pièce. Un coffre attira mon regard.

Je l'ouvris non sans l'avoir dépoussiéré avant. Une liasse de paperasse se trouvait au fond dont...un arbre généalogique.

Je m'en emparai rapidement. C'est ainsi que j'appris le prénom de mon père Arthus, de ma mère Mizuki et notre nom de famille, de Rosebury. J'étais donc bien noble. J'avais du choquer au plus au point mon père à escalader sans façon le portail de notre demeure. Il allait falloir que je fasses attention.

Des bruits se firent entendre dans les pièces voisines de ma chambre. Je pris avec moi l'arbre généalogique et je rentrai dans la pièce qui m'était attitrée pour le ranger dans le tiroir de ma coiffeuse.

Une domestique toqua à ma porte pour me dire que le déjeuner était prêt.

Je descendis alors et je me rendis à la pièce que je connaissais désormais.

J'étais à l'heure. Je m'assis à la même place qu'hier. Ma mère me demanda:

— As tu bien dormi?

J'acquiesçai tout en mangeant un pain fourré au miel. Je sentis que mon père et mes frères me fixaient pour essayer de sonder mes pensées.

Je me rappelai le regard de Jun lorsqu'il avait vu que je parlais à Aiden et je me demandai pourquoi Flynn et Jun n'aimaient pas Aiden. Je demandai le plus naturellement possible à Jun:

— Qui est pour vous Aiden?

Jun manqua de s'étouffer.

Monsieur Aiden n'est rien pour nous.

Je compris que j'avais commis un impair en le nommant seulement Aiden, ce qui devait justifier dans la tête de mon père le fait que je l'aimes bien.

Les nobles devaient s'appelaient entre eux "monsieur". Je le notai dans un coin de ma tête.
Je m'étirai. Devoir faire attention à tout ce que je disais était trop fatiguant. Je préférais fuir. Je me tournai vers mon père et demandai:

— Puis-je partir en ville m'acheter des beignets?

Il fronça les sourcils et répondit:

— À condition que tu te fasses accompagner par un de tes frères.

Je me forçai à sourire en acquiesçant. La protection que l'on mettait autour de moi m'agaçait au plus au point. J'avais l'impression qu'on m'infantilisait.

Jun se porta volontaire.

Sur le chemin je mis en place un plan pour le semer. Hors de question qu'il me suive toute la matinée. Deux minutes plus tard, Jun se trouvait seul dans le marché. Je l'observai me chercher de loin, un sourire un brin sadique sur les lèvres.

Je me retournai et je tombai nez à nez avec Aiden. J'eus alors une idée lumineuse. Mon sourire s'agrandit. Puisque cela énervait mes gardes du corps que je reste avec Aiden, c'est exactement ce que j'allais faire.

Il me reconnu et s'exclama:

— Elly ma sauveu...!

Je lui plaquai une main sur la bouche. Jun était encore proche.

Je l'emmenai au loin et lui demandai:

— Pourquoi mes frères ne t'apprécient t'ils pas?

Il se gratta le menton.

— Jalousie peut-être?

Je haussai le sourcil:

— Jaloux de quoi?

Je ne lui laissai pas le temps de répliquer.

— Tu vas m'aider. Mes frères et mon père ont l'impression que l'on se connait depuis longtemps et qu'on s'aime bien, alors comme leur protection excessive m'énerve, je vais leur donner une petite leçon. Faisons semblant de s'aimer.

Aiden se mit à rire:

— Ça me va.

Durant toute la matinée, Aiden et moi nous promenâmes dans tous les quartiers de la ville en achetant des breloques et des friandises. Cette promenade m'amusa vraiment.
C'est avec le sourire aux lèvres que nous revînmes au marché. Nous vîmes de loin, mes deux frères interroger des commerçants.

Lorsqu'ils me virent, ils accoururent vers moi. Jun me dit en désignant ma main:

— Tu n'as pas acheté de beignets et pourquoi es-tu encore avec monsieur Aiden?

Je le regardai en souriant de toutes mes dents et je rétorquai:

— J'ai acheté d'autres choses que des beignets, avec monsieur Aiden puisqu'il me fallait une protection visiblement pour me promener dans cette dangereuse ville.

Flynn fronça les sourcils et me prit par les épaules en disant:

— Jun était là pour te protéger. Pourquoi es-tu allée voir monsieur Aiden?

Je fis mine de réfléchir et je répondis:

— Hum, je supposes que je suis amoureuse de lui?

Flynn et Jun manquèrent de s'étouffer. Flynn me prit d'autorité le bras et me tira derrière lui non sans avoir lancé un regard terrible à Aiden.

Moi je regardai Aiden, furieuse, il ne jouait pas du tout le jeu. En voyant mon regard celui ci s'écria en se tenant le cœur:

— Laissez moi Elly, mon cœur ne pourrait supporter cette séparation!

Je me mordis les lèvres pour ne pas rire. Non mais quel jeu d'acteur remarquable!

Le Miroir MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant