Le Miroir Maudit

Chapitre 8.

Je ne mangeais pas le soir car je passais la soirée à réfléchir et je finis par m'endormir.

Lorsque, le matin le soleil inonda ma chambre de ses rayons, je sautais de mon lit.

C'était aujourd'hui le premier des six jours.

J'avais demandé le soir à une domestique de m'apporter mon petit déjeuner dans ma chambre et mon déjeuner dans un panier.
Ma famille ne le savait pas. J'avais décidé de leur faire un sang d'encre en attendant de pouvoir me dépêtrer de ce guêpier.

Après avoir avalé mon petit déjeuner, je sortis de ma chambre en silence, le panier sous les bras.

J'escaladais encore une fois le portail et je pris la direction opposée à ma dernière escapade.

Je me retrouvais bientôt au milieu d'un champ de fleurs violettes. Je me mis à courir comme une folle en m'enivrant du parfum des fleurs. Je ne m'habituais toujours pas à être entourée de plantes en bonne santé.

Tout à coup, je fus arrêtée par quelque chose de mou. Je baissais le regard et je vis à ma grande surprise Aiden dormir paisiblement les bras en croix et la bouche ouverte.

Quoi de plus normal que dormir en plein jour au milieu d'un champ de fleur?

Je marchai dessus pour le réveiller et aussi un peu pour assouvir mon côté sadique.
Il se réveilla en sursaut et me regarda l'air hagard.

— Elly?

— Lève toi!

Il s'assit déboussolé et ravala un filet de bave qui commençait à couler de ses lèvres entrouvertes. Je grimaçais dégoutée.

Je m'accroupis devant lui et lui dit d'une voix qui n'acceptait aucune contestation:

— Tu vas m'aider.

Il soupira encore somnolent et dit:

— Je dois faire quoi?

— D'abord lève toi et suis moi.

Il se leva péniblement et se mit à marcher à petits pas derrière moi.

Nous arrivâmes devant un banc blanc en pierre entouré de roses trémières.
Je le forçais à s'assoir. Il était tout à fait réveillé à présent. Je m'assis à côté de lui et me raclai la gorge.

Je plongeai mon regard dans le sien et dis:

— Nous allons passer à l'étape supérieure dans notre relation.

Il fronça les sourcils et répliqua:

— Quel genre de relation avons nous?

Je me tapai le front et répondis calmement:

— Tu penses bien que je parles de notre relation imaginaire pour embêter mes frères et mon père, non?

Il acquiesça vigoureusement.

Je poursuivis:

— Ce qui était un amusement pour commencer, devient ma bouée de secours depuis que mon père veut me marier. Je ne vois qu'une seule solution. Il faut que tu me choisisses comme fiancée dans mon bal d'entrée dans le monde et quelques temps plus tard, on rompra.

Il se redressa vivement et je remarquais alors qu'il me dépassait de presque deux têtes. Il secoua la tête et répliqua:

— Nous ne pouvons pas faire ça car si je te choisis comme fiancée, suite à ce bal, nous devrons impérativement nous marier.

Je pâlis. Je sentais que je ne pouvais pas insister car ce devait être une règle dans ce monde que je ne connaissais bien évidement pas, venant d'un autre. Dans mon monde si on se fiançait et qu'on se rendait compte qu'on n'était pas fait l'un pour l'autre on pouvait se séparer sans problème avant de se marier, cela ne semblait pas être le cas ici.

Je me forçai à sourire avec assurance et je répondis:

— Laisse tomber. Je vais me débrouiller sans ton aide.

Il me restais encore 5 jours pour trouver une solution.

Je me levai sans autre forme de procès et je m'en allai en direction du manoir de Rosebury.

Je ne pu m'empêcher de sursauter quand je sentis la main d'Aiden attraper mon bras, je faillis lui donner un coup par pur réflexe de guerrière, mais je me retins. Il me dit :

— Je trouverais une solution pour t'aider, ne m'enlève pas de tes plans chef!

Je me retournai. Il souriait et son sourire creusait des petites fossettes sur ses joues.

— Arrête de sourire bêtement...

Je haussai les épaules, et je partis.
Je ne pouvais que l'enlever de mes plans puisqu'il était inutile.

Arrivée devant le manoir de Rosebury, j'escaladai le portail.
Je me dirigeai vers la pièce qui m'avait semblé être la chambre de Jun et je toquai.

Une voix se fit entendre:

— Entrez!

J'entrai dans la pièce. Une grande fenêtre aux rideaux vaporeux laissait entrer une brise rafraichissante. Jun était assis dans un coin de la chambre à une table et semblait étudier des livres.

Quand je m'approchai de lui, il leva la tête de ses bouquins et me dévisagea avec curiosité.

— Que veux-tu Elly?

Je baissai mon regard vers le livre qu'il tenait dans ses mains et lui demandai:

— Sais-tu pourquoi nous avons un livre dont les vingt pages de la fin sont manquantes?

Il posa son livre à côté de lui et s'approcha de moi.

— Tu parles du livre "Le monde de Goldenrizy" ?

— Oui.

— Il n'était pas à nous avant, mais il faisait parti des objets précieux du royaume que Flynn est chargé de garder dans le palais. Il l'a trouvé lui et les quatre autres, très beau et il les a demandé à sa majesté contre une très forte somme d'argent. Il a fini par accepter mais lorsque Flynn à commencé à les lire il y a un mois, il s'est rendu compte qu'il manquait de nombreuses pages du livre "Le monde de Goldenrizy" alors que lorsqu'il l'avait demandé tout était intact. Nous nous doutons fortement de l'identité du coupable.

— Qui est-ce?

Il se mit à sourire.

— Tu ne me croirais pas.

Je fronçai les sourcils. Qui cela pouvait être? Une personne que connaissait Elly mais que je ne connaissais pas?

Je croisai les bras sur ma poitrine et je répliquai:

— Dit toujours.

— Le coupable est monsieur Aiden, celui dont tu es amoureuse.

Quoi ? Cet imbécile avait osé faire une chose aussi intelligente?

Je me mis à sourire tout à coup et je partis de la chambre en coup de vent. Aiden allait m'être utile finalement.