Chapitre 7.

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Je marchais rapidement vers le manoir de Rosebury en échafaudant mille plans dans ma tête. Hors de question que cette famille qui n'étais même pas la mienne choisisse si je me mari ou non.

Arrivée devant l'imposant portail, j'appuyais sur la sonnette dorée incrustée dans le mur et un domestique m'ouvrit.

Dans le couloir menant à ma chambre, je me cognais à Flynn. Des feuilles et un livre en cuir tombèrent de ses bras.

Je me hâtais de les ramasser. C'est en touchant la reliure dorée du livre en cuir que me revint en mémoire l'existence d'un autre livre qui avait attisé ma curiosité lors de mon entrée dans ce monde: "Les cinq royaumes d'Aldenvalya".

En rendant le livre en cuir à mon frère je lui demandais:

— J'ai perdu mon livre "Les cinq royaumes d'Aldenvalya", se pourrait-il qu'il en existe un autre exemplaire?

Il me regarda en fronçant les sourcils.

— Ainsi tu n'as pas cessé d'enquêter sur l'origine de ton miroir. Maintenant qu'il est détruit, à quoi te servirait ce livre?

Je lui souris en rétorquant:

— Je considère ce livre comme un roman normal, je désire seulement en connaitre la fin.

Il haussa un sourcil dubitatif.

— Je ne pense pas qu'il en existe d'autre, je vais essayer de t'en trouver un tout de même mais promets moi que tu ne tenteras rien de dangereux.

J'acquiesçais tout en me disant en moi même que je ferais comme bon me semble.

Il continua son chemin d'un pas rapide.

Je regardais derrière moi et je vis sa porte entrouverte. Machinalement j'allais la fermer quand je vis trois livres qui attirèrent mon regard.

J'entrais non sans avoir regardé autour de moi.

Je vis que les livres étaient pareil à celui que j'avais donné à mon directeur. Je lus leur titre tous semblables: "Le monde de Bravastya"; "Le monde d'Hirtusrya"; " Le monde de Crystivaz".

Je les ouvris et je regardais directement à la fin. Il y avait écrit qu'ils avaient été entièrement détruit lors de la guerre des mondes.
Je compris tout de suite qu'il s'agissait des mondes dont m'avait parlé Flynn. Ainsi il y avait la destinée toute tracée de chaque monde dans un livre?

Logiquement il ne devrait pas en exister plusieurs exemplaires. Ce genre de chose extraordinaire ne doit exister qu'en une fois. "Les cinq royaumes d'Aldenvalya" devait être donc perdu à jamais de l'autre côté du miroir. Mon cœur se serra dans ma poitrine mais je me ressaisi rapidement, de toute façon je ne m'attendais pas tellement à pouvoir en trouver un autre exemplaire.
Puis quelque chose m'intrigua. Le livre "Le monde de Goldenrizy", le monde dans lequel j'étais, où était t'il?

Je me rappelais alors que Flynn transportait un livre dans ses bras et semblait très pressé.
Si c'était bien le livre auquel je pensais, peut être avait-il découvert alors que tout ce qui était dedans correspondaient à tout ce qu'avait vécu Goldenrizy et qu'en conséquent tous ce qu'il y avait dans les autres livres de mondes étaient ce qu'avait vécu les autres mondes.
Dans ce cas là il ne pouvait plus nier l'existence de cinq mondes.

D'un pas décidé, je sortis de la pièce.

J'avais perdu espoir de trouver le livre de mon monde, j'allais à présent essayer d'avoir celui de Goldenrizy.

Je demandais à une domestique qui astiquait les meubles du couloir si elle n'avait pas vu monsieur Flynn passer, elle me désigna une pièce dans laquelle il venait d'entrer.

Je ne connaissais pas cette pièce. J'entrais sans toquer. Flynn se retourna en sursautant. Je lançais un regard circulaire à la pièce, c'était un bibliothèque remplis de vieux livres. L'air avait une forte odeur de papier, d'encre et de poussière.

Je m'avançais vers lui et posa mes deux mains sur la table en face de lui. Le livre "Le monde de Goldenrizy" était bien à côté de lui. Sans cesser de le fixer. Je le pris et partis sans autre forme de procès.

Comme prévus, il ne réagit pas sous le coup de la surprise.

Sans attendre j'ouvris le livre et tournais les pages pour avoir la fin. Mon cœur manqua un battement. Une vingtaine de page avaient été arrachée. La fin n'était pas là.

J'entendis la porte de la bibliothèque s'ouvrir et je vis mon frère s'appuyer dessus en croisant les bras. Il souriait d'un air narquois.

— Alors? Satisfaite? Tu as donc découvert toi aussi qu'il existait bel et bien cinq mondes. Hélas, il souffla sur ses ongles, on ne peut pas connaitre l'avenir petite sœur.

Décidément je ne l'aimais vraiment pas. Il se redressa et plissa les yeux.

— As-tu réellement perdu "Les cinq royaumes d'Aldenvalya"? J'aurais bien aimé le lire.

Je souriais en plissant exagérément les yeux et je répondis:

— Non, je l'ai donné à la personne qui me parlais de l'autre côté du miroir.

Il perdit son sourire.

— Pourquoi as-tu fait cela? Tu leur a donné leur avenir!

Je ne répondis pas et je partis sans le regarder. Il fallait que j'évite ce frère.
Je me demandais tout de même qui avait déchiré les dernières pages. C'était étrange.

Je vis dans mon champ de vision le bureau de mon père et je claquais la langue avec énervement.

Je toquai. Une chaise bougea et mon père ouvrit la porte.

— Elly?

— Annulez mon entrée dans le monde.

Il sourit et répondit:

— Impossible. J'ai déjà envoyé les invitations et tu as déjà acheté ta robe. Tu étais ravie tout à l'heure, que t'arrives t'il?

Quel hypocrite.

— Je ne désires pas me marier!

Son sourire s'effaça de sa figure et il me fixa, menaçant.

— Te rappelles-tu m'avoir demandé de te punir Elly? C'est ta punition, accepte là.

J'étais écœurée. Quel genre de père pour préserver sa réputation de personne distinguée, marie sa fille car elle est indisciplinée?

Je lui lançais un regard noir, je ne savais pas quoi répondre. Il ne fallait pas que je déborde trop de la personnalité d'Elly la jeune fille sage et noble.

Je serrais les dents et je partais dans ma chambre. J'étais terriblement impuissante. Je m'assis sur mon lit et lançais un coup de pied à une chaussure trop proche. J'avais à présent seulement six jours pour trouver une solution à ce problème. Je n'avais pas encore de plan précis mais je savais que j'allais avoir besoin d'un noble, et je ne connaissais que ce bon à rien de Aiden. Je soupirais. Dans quel pétrin m'étais-je fourrée?

Le Miroir MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant