Chapitre 26.

27 4 0
                                    

Je restai figée sur place. Se pourrait-il...?

Je me mis à trembler comme une petite enfant. Il était vrai que je n'avais jamais cherché à vérifier si mon père était encore en vie.

Je m'approchai lentement.

Je regardai par la fenêtre. Il n'y avait personne. La lumière provenait de petites bougies posées sur une table devant un tableau.

Je me collai au verre de la fenêtre pour mieux voir. Soudain je vis ce qu'il y avait sur le tableau. Je me reculais brusquement.

Ce tableau me représentais. C'était une peinture qui reproduisait les traits que j'avais lorsque j'avais huit ans.

Tout à coup, une main se posa sur mon épaule. Je me retournai. Une vieille dame se trouvait derrière moi.

— Que faisiez vous agglutinée à cette vitre?

— Je...en fait c'est ma maison.

— Cette maison appartenait à un homme seul, ne cherchez pas à me mentir.

— Je suis sa fille.

La vieille dame écarquilla les yeux.

— Vous êtes Elly Onyx?

— Vous connaissez mon nom?

Elle fronça les sourcils.

— Vous ne ressemblez pas vraiment à la peinture...

Je lançai un regard à la peinture.

— Il est vrai que j'ai beaucoup changé mais je vous assure que je suis Elly Onyx. Pouvez vous me dire où se trouve mon père?

Elle soupira.

— Votre père est décédé voilà plusieurs années déjà. Il ne cessai de parler de vous. Il nous disait qu'il s'était réveillé un matin après avoir bu et que vous aviez disparu. Il ne s'en est jamais remis. Il s'est éteint à petit feu. Avant de mourir, il m'a demandé de laisser toujours une lumière dans sa maison pour que vous puissiez bien la voir si jamais vous reveniez. Maintenant que vous êtes là, je vais pouvoir vous passer la clé et cesser d'allumer tous les jours ces bougies.

J'acquiesçai en silence. Des larmes roulaient sur ma joue. Ainsi mon père m'aimait.

Elle me tendit la clé. Je la prit. Elle s'en alla. Je la regardai s'en aller puis j'entrai la clé dans la serrure et j'ouvris la porte.

Il ne restait aucun meuble à part une petite table et un vieux lit. Je m'approchai. Sur le lit se trouvait une grande feuille de papier. Je la saisit vivement. Mon père avait écrit un mot pour moi.

" Ma chère Elly,

Je pense que c'est à cause de moi que tu as disparus de la maison ce matin là. Sache que j'étais sous l'emprise de l'alcool, je ne voulais pas réellement que tu partes.

J'espère que tu arriveras un jour à me pardonner.

Je suis désolé de ne pas avoir été un bon père pour toi, je n'ai pas été présent lorsque tu avais besoin de moi.

J'espère que tu as la vie que tu désires.

Tu as été ce j'ai eu de plus précieux mon petit éclat du soleil.

Sois courageuse dans la vie et fait ce que tu dois faire même si cela peut te sembler difficile voir quelque fois impossible. Aie confiance en toi.

Je t'aime et je t'ai toujours aimé.

Adieu.

Ton père qui t'aimes."

Le Miroir MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant