Chapitre 24.

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Je ne voulais pas rentrer chez moi. Quelques heures plus tard, je pris la direction de la grotte et je m'endormis dedans.

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Je ne fus réveillée qu'au petit matin, par le bruit de l'eau sur la pierre. J'ouvris les yeux et regardai autour de moi.

Le garde avait tout détruit. Des éclats bleutés jonchaient le sol.

Je m'adossai au mur et je passai ma main sur mon front. Que pouvais je faire pour me sortir de cette situation? Il y avait bien une solution mais je me sentais incapable de la mettre en pratique.

Je baissai les yeux.

Il fallait que je supplie Aiden que j'avais profondément blessé, pour qu'il prenne une vingtaine de passes dans un des sacs pour me les donner afin que j'aille à Aldenvalya pour parler à l'agence du SSPS. J'allais leur demander de m'aider à renverser le roi de Goldenrizy. Ils me devaient bien ça et puis c'était pour leur sécurité à eux aussi.

Si Aiden me faisait encore une fois confiance et qu'il acceptait, il serait encore blessé car j'allais en quelque sorte trahir son monde pour faire un coup d'état et j'allais faire disparaître son père.

Je ne m'en sentais pas capable mais j'allais devoir le faire pour réaliser la prophétie.

Je me levais péniblement et je sortis de la grotte.

Je marchais jusqu'au marché et je m'appuyai à un mur. Mes jambes étaient lourdes. Je me rappelai que je n'avais pas mangé depuis longtemps.

Je m'assis à même le sol.

Je clignai des yeux. Ma vue devint brouillée. Je secouai la tête, ce n'était vraiment pas le moment de perdre connaissance.

Soudain, une main se tendit devant moi. Je levais les yeux. Aiden.

Il me tendit un sac de beignets.

— Merci, dis-je dans un souffle.

Il se retourna et commença à s'éloigner.

Je m'écriai:

— Attends! Aiden...attends!

Il fit demi tour et s'approcha de moi.

— Je...j'ai quelque chose à te demander.

Il répondit d'une voix neutre:

— Demande.

J'inspirai un grand coup puis je dis:

— Peux-tu prendre une vingtaine de passes sans en parler à ton père, dans un des sacs et me les donner s'il te plait?

Je vis son visage blêmir.

— Tu vas partir à Aldenvalya?

Je baissai les yeux. Je ne pouvais soutenir son regard.

— Je rentre chez moi.

Il y eu un silence puis il répondit:

— Si c'est ce que tu souhaites, je vais le faire.

Puis il partit d'un pas rapide. Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine.

Je me mis à manger les beignets pour reprendre des forces. J'allais en avoir besoin.

Quelques minutes plus tard je réussi à me mettre debout.

Je vis une silhouette familière arriver au loin. Il avait fait vite.

Tandis qu'il marchait, ses cheveux volaient au vent laissant apercevoir ses yeux bleus clair perlés de larmes.

Je secouai la tête.

Il arriva devant moi et me tendit les passes. Je les saisis mais il ne les lâcha pas, il plongea son regard dans le mien en disant:

— Je ne te reverrai plus? Tu ne reviendras pas?

Je pris les passes de ses mains et je répondis:

— Je reviendrai mais ce jour là, tu seras malheureux à cause de moi.

Il me regarda sans comprendre mais il me répondit dans un murmure:

— Ça me va d'être malheureux, si je peux te revoir.

Mon cœur se serra. Je me retournai brusquement et je partis sans un regard en arrière. Il fallait mieux qu'il m'oublie. Je m'apprêtai à détruire sa vie.

Je marchai d'un pas ferme mais mon cœur battait à un rythme anormal dans ma poitrine. Je me retournai. Aiden était à la même place. Je secouai la tête. Il fallait aussi que je l'oublie.

J'allais chez moi, mon vrai chez moi. Je n'étais plus Elly de Rosebury mais Elly Onyx. Je n'allais plus prétendre à partir de ce jour, être de la famille de Rosebury. J'escaladai le portail du manoir de Rosebury et je me dirigeai vers la chambre d'Elly. Flynn et Jun se mirent devant moi et me barrèrent le chemin.

Je soupirai et dit:

— J'ai rompu avec Aiden.

Ils se regardèrent avec surprise. J'en profitai pour passer entre eux et entrer dans la chambre.

Je me mis devant le "miroir maudit" et j'ouvris les mains. Les passes étincelaient de milles feux. Le verre du miroir s'ouvrit. Je passai une main, puis un pied, puis j'entrai entièrement. Le miroir derrière moi reprit sa forme d'origine.

J'accrochais un passe à mon cou et j'inspirai un grand coup. C'était maintenant que tout commençait.

Des pas précipités se firent entendre puis une voix que je reconnaitrais entre mille s'écria:

— Agent 200?

Le Miroir MauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant